Le paysage complexe et très volatil des mouvements armés rebelles est décidément en constante mutation. Dernièrement, la région de Kidal aurait assisté à l’émergence d’un nouveau groupe rebelle, résultat d’un désaccord profond au sein même des cadres du MNLA. Il s’agit du Mouvement pour le Salut de l’Azawas (MSA). Ainsi selon l’hebdomadaire « Jeune Afrique », Moussa Ag Acharatoumane et Assalat Ag Habi auraient décider de quitter le mouvement avec plus de 400 pick-ups et des armes, suivis par de nombreux ex-officiers supérieurs de l’armée malienne originaires des régions de Menaka, de Gao et de Tombouctou, qui avaient rejoint les rangs du MNLA en 2011. Il s’agit d’un coup dur pour le MNLA car Ag Acharatoumane était le relai du mouvement auprès de la presse internationale. En plus d’être le chef d’une importante tribu touareg dans la région de Ménaka, les Dawsahak, il dispose également de précieux contacts avec d’autres touareg de la région notamment du Niger. L’objectif du MSA serait le même que celui des autres mouvements de la CMA, c’est-à-dire « toujours défendre les intérêts de la population de l’Azawad ». Mais en réalité, au sein des analystes de la crise malienne, personne n’est dupe. Ce n’est ni plus ni moins qu’une énième tentative de repositionnement d’un groupe rebelle en vue du partage faste du gâteau. En effet, les désormais ex rebelles jouiront de nombreux privilèges au détriment de leurs autres concitoyens maliens. Quant aux cadres, ils décrocheront des trésors comme ce fut toujours le cas après un accord de paix au Mali.
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