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Art et Culture

«Wulu»: Le nouveau Long metrage de Daouda Coulibaly
Publié le lundi 5 septembre 2016  |  L’Essor




Le trafic de drogue au Mali est au cœur du nouveau long-métrage de notre compatriote Daouda Coulibaly. «Wulu» a été présenté en juillet dernier en compétition au festival du film francophone d’Angoulême. Il vient d’être sélectionné pour le festival du cinéma de Toronto, au Canada.
Dans ce long métrage, Ladji, un jeune de Bamako, gravit les échelons d’un gang de trafiquants.
L’acteur Ibrahim Koma partage l’affiche avec la chanteuse Inna Modja, dont c’est le premier rôle au cinéma. Le réalisateur de «Wulu», le Franco-malien Daouda Coulibaly, est l’invité de Sébastien Jédor, notre envoyé spécial à Angoulême.
Ça fait référence au N’tomo qui est une initiation que l’on pratique au Mali. Le niveau du chien est le dernier des cinq niveaux qui nous permet de valider l’initiation.
Quand on est jeune, pauvre et ambitieux, comment résister aux sirènes du crime organisé ? C’est la trame de « Wulu » (« Le chien », en bambara), film tourné entre le Sénégal et le Mali avec le comédien Ibrahim Koma et la chanteuse Inna Modja.
Le film parle de Ladji, « un jeune qui cherche à s’en sortir et qui va en trouver le moyen en entrant dans le crime organisé », raconte le réalisateur Daouda Coulibaly. A travers son parcours, « on essaie de comprendre aussi de quelle manière le crime organisé a pu affecter le Mali, avoir une conséquence peut-être sur ce que le pays traverse aujourd’hui », ajoute-t-il, en référence à la profonde crise politico-militaire qu’il traverse depuis 2012.
Le tournage a été reporté deux fois en raison de problèmes de financement mais aussi de la situation au Mali. Plus de 60 comédiens et techniciens sénégalais, maliens et français ont bouclé le 10 juin six semaines de tournage au Sénégal – à Dakar et en province – avant une dernière semaine de prise de vues à Bamako avec une équipe réduite.
Ladji, chauffeur de minibus – interprété par le Français Ibrahim Koma, 27 ans (« Le Crocodile du Botswanga », « La Cité rose ») – est « très brillant et très ambitieux », indique la Franco-malienne Inna Modja, 31 ans, qui joue Aminata, sa soeur aînée. Il « se retrouve contraint à faire des choses qu’il n’aurait forcément pas faites si la société lui avait permis de gravir les échelons normalement », fait-elle remarque dans une villa cossue de Ngor, à Dakar. « Le film va montrer une jeunesse qui a besoin que les choses changent », poursuit-elle, sans révéler l’intrigue, sur laquelle l’équipe souhaite préserver le suspense.
Le Mali fut le théâtre d’une spectaculaire affaire dite « Air Cocaïne » en novembre 2009: un Boeing 727 venant du Venezuela, transportant de la cocaïne et d’autres drogues, selon l’ONU, avait atterri dans la région de Gao (nord-est). Après avoir déchargé son contenu, les trafiquants avaient incendié l’appareil.
Daouda Coulibaly est un réalisateur malien qui a débuté sa carrière comme monteur de l’audiovisuel. Il décide de passer à la réalisation avec son premier court-métrage, « Il était une fois l’indépendance » (NZIRIN NIN KERA YEREMAHORONYA WAATI YE) (Mali, france, 2009, 21 min) inspiré d’un conte traditionnel. Le bon accueil de ce 1er court métrage lui vaut d’être retenu pour le programme Focus Features Africa First. Inspiré par la forme de narration traditionnelle et par Souleymane Cissé, il fait un travail qui reflète le lien entre le film africain et la littérature.
Tinye So (Mali, 2010, 24 min), son second court métrage, a été récompensé au FESPACO 2011 par le Poulain de Bronze.
Y. D.

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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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