C’est le Premier Ministre, chef du gouvernement du Mali, Django Sissoko qui travaille depuis hier à la résolution de la crise des bérets. Une crise qui a encore débouché sur la mort d’adolescents, victimes d’une ignoble guerre de repositionnement, d’une honteuse boulimie du pouvoir qui ne dit pas son nom.
Tout cela au moment où, la défense et la libération de notre territoire sont quasiment assurées par des étrangers. Que pensent désormais ces milliers de soldats au front et que dire de tout ce que nos voisins savent de nous maintenant. Cette affaire a plongé notre pays dans une énorme humiliation. Personne ne pouvait s’attendre à ce que, ici à Bamako, pendant que des étrangers se battent pour le rétablissement de l’honneur et la dignité d’un pays suffisamment malmené depuis, la tentative de coup d’état du 22 mars.
Prenant sur lui la responsabilité des soldats, sous officiers et officiers de la république, les maliens attendaient du chef suprême des armées qu’est Dioncounda Traoré, plus de fermeté. Mais que non. Il a tout simplement réussi à surprendre une fois de plus ses millions de compatriotes, outrés et indignés par le ton condescendant et sans âme d’une allocution dont il aurait sans doute dû faire l’économie.
Que peut faire le Premier Ministre dès lors que, le président de la république lui-même est passé à côté de la plaque ? Pour les maliens, le président de la république donne tout simplement raison au président du Faso, le Capitaine Blaise Compaoré, qui, il n’y a guère longtemps lui demandait de s’assumer. Mais qu’a – t – il fait de ce précieux conseil d’ami ? Django Sissoko fera ce qu’il a à faire et personne ne l’en voudra au cas où les choses venaient à lui échapper. Au moment où nous bouclons, le PM lui, courageusement, continuait ses consultations.