Le 4 septembre 2013, le Président IBK accédait à la magistrature suprême. Après trois années d’exercice du pouvoir, la classe politique reste partagée quant au bilan du chef de l’État. Alors que l'opposition parle de trois années de mauvaise gouvernance, la majorité, elle se réjouit d'un bilan positif.
La majorité s'appuie sur le contexte socio-politique et sécuritaire qui était, selon elle, peu favorable à la réalisation du programme présidentiel. Cependant, selon ses responsables, des progrès ont été enregistrés dans plusieurs secteurs notamment la réforme de l'armée. De plus, martèle la majorité, les conditions des travailleurs ont été améliorées depuis quelques années.
Sur le plan politico-sécuritaire, les partis de la mouvance présidentielle mettent en avant la signature de l'accord pour la paix et la réconciliation qui, selon eux, a permis de mettre fin aux hostilités entre ex-rebelles et forces armées maliennes. Toutefois, elle reconnaît que la situation sécuritaire reste encore difficile du fait de la présence de groupes terroristes.
L'opposition ne fait pas dans la dentelle et regrette trois années de gestion catastrophique. Réunis en conférence de presse, ses responsables ont dressé un tableau sombre marqué de tâtonnements, de décisions inappropriées et de scandales financiers.
A l'occasion de ses 3 ans au pouvoir, le président de la République s'est adressé hier aux Maliens. Ibrahim Boubacar a promis de trouver une solution aux problèmes sécuritaires du pays.
IBK au micro de nos confrères de l'ORTM :
« Quoiqu'il arrive nous, nous suivrons fidèlement l'accord de paix. Nous ne changerons pas de camp. Et cela peut paraître lent, mais ce qui est stipulé, ce qui est convenu sera appliqué Insh'Allah. Depuis la signature de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali, je ne sache pas qu'un seul jour l'armée nationale du Mali était face à quelque groupe armé que ce fut, je ne crois pas. Cela est un bien énorme, appréciable. Je sais d’où nous venons, et où nous allons me semble assuré.
Il est évident qu'une nouvelle stratégie a ramené, vers le Centre, beaucoup de perturbations, de turbulences que nous avons connues plus haut. Mais je pense, avec beaucoup de conviction, que cela aussi trouvera des solutions adéquates. Mais quand pendant des années, des hommes n'ont pas été entraînés à souhait, les hommes n'ont pas, surtout, reçu les équipements nécessaires même lorsqu'ils sont formés, cela les handicape. Et nous n'avons pas encore fini d'en payer le prix. Mais chaque fois, les corrections nécessaires seront apportées avec diligence et avec fermeté ».
Pour certains Maliens, le bilan de ces 3 ans d'IBK est mitigé. Par contre, d'autres préfèrent attendre la fin de son mandat pour dresser un bilan.
Ecoutez les réactions de ces habitants de Bamako. Ils sont interrogés par Mariam Kamba Keita
« Depuis les événements de mars 1992 jusqu'à nos jours, le pays est dans une situation précaire, dans une instabilité politique, sociale et économique. Donc, faire un jugement maintenant sur le bilan d’IBK serait d'aller trop vite en besogne. Je pense qu'on doit attendre la fin du mandat ».
« Bon, moi je pense qu'il est élu il y a trois ans de cela, mais il y a beaucoup de problèmes qu'il doit solutionner. On attend beaucoup de sa part toujours. Trois ans après on voit que les crises sont là au nord et à Bamako ici même. Il y a trop de problèmes ».
« Moi, je dirais que ça n'a pas comblé mes attentes. J'ai voté pour lui, c'était le meilleur des candidats. J'ai compris qu'il s'est trouvé d'autres amis ou peut-être qu'il n'écoute pas. Parce que quand on voit l’attelage gouvernemental même depuis sa nomination jusqu'à maintenant, c'est pas le bon ».
« Depuis qu'il est venu au pouvoir, il a promis de mettre fin aux conflits du nord. Nous devons nous calmer pour analyser la situation ».