L’enquête judiciaire au cœur d’une formation pour les Forces maliennes à Tombouctou
Le 02 septembre 2016 à Tombouctou, la Police des Nations Unies (UNPOL) a mis fin à deux semaines de formation sur l’enquête judiciaire au profit de 25 agents des Forces de sécurité et de défense maliennes dans la région.
Tenue du 22 août au 02 septembre, cette formation visait à renforcer les capacités opérationnelles des participants, dont cinq gendarmes, quatre policiers, trois gardes, cinq agents de la Protection civile, cinq de l’Administration pénitentiaire et un autre de l’Office des stupéfiants affectés dans les cercles de Tombouctou, Goundam, Diré et Niafunké.
« Nous avons toujours eu des difficultés concernant la qualification de certaines infractions, l’extinction des peines et l’effacement des condamnations. Nous sommes désormais bien outillés sur la conduite à tenir, notamment sur le respect des droits de l’homme dans l’exercice de notre fonction », s’est réjoui le Lieutenant Sékouba Doumbia, Contrôleur de Service dans l’Administration Pénitentiaire.
Divers thèmes, dont les principaux sont directement liés à la Police Judiciaire, ont étoffé le contenu de cette formation. Le premier jour a eu lieu l’intervention du Substitut du Procureur de Tombouctou, Me Amadou Coulibaly, sur la garde à vue. De son côté, le policier individuel d’UNPOL, le Colonel Jules Hamka a développé, entre autres modules, les différents types d’enquête, les cadres juridiques de l’enquête judiciaire, les procès-verbaux de transport sur les lieux, de perquisition et de saisie; les constatations et les mesures prises, le recueil de l’audition ; la classification des infractions, les mandats de justice, la responsabilité pénale, l’extinction des peines, les faits justificatifs et, les causes de responsabilités. A ces thématiques se sont également ajoutées, des présentations dans des domaines transversaux sur les engins explosifs improvisés et les droits de l’Homme.
La pertinence des sujets abordés ont donné lieu à des débats animés et des travaux en atelier. Répartis en quatre groupes, les participants ont notamment traité, le dernier jour de la formation, le cas d’une enquête de flagrance, dont la particularité consacre des pouvoirs de contrainte à l’officier de police judiciaire. L'enquête de flagrance étant celle qui intervient tout de suite après l'infraction flagrante (qui se commet actuellement, ou qui vient de se commettre). Elle résulte souvent du constat d'un trouble à l'ordre public, et permet à la police judiciaire de recourir à des mesures coercitives.
A la restitution de ces ateliers, le formateur principal, le Colonel Hamka, a partagé des situations tirées de son expérience vieille d’au moins 40 ans pour éclaircir certaines zones d’ombre, comme la procédure d’enquête, l’importance du compte-rendu systématique à la hiérarchie et le rôle du médecin légiste.
Un autre formateur, le Colonel Mohammedi Sami, UNPOL de son état, a, pour sa part, rappelé à ses frères d’armes de rester vigilants sur le terrain en appliquant la règle du "PLI", à savoir, la Protection, la Liaison et l’Intervention.
Lors de la cérémonie de clôture tenue à la Préfecture de Tombouctou, les participants ont reçu leurs attestations en présence du Commandant régional d’UNPOL, le Colonel Sami Chérif et du Sous-Préfet, Mamadou N’Diawar Diarra. Ce dernier a félicité les récipiendaires avant de les inviter à faire bon usage des notions acquises. Il a aussi remercié la MINUSMA qui selon-lui : “ ne ménage aucun effort pour la mise à niveau des forces de sécurité du Mali en vue d’apporter une réponse appropriées à la situation actuelle du pays”.
“Des efforts qui cadrent avec l’application de l’Accord pour la paix”, a soutenu le Colonel Sami Chérif qui par ailleurs, a remercié les formateurs pour le travail abattu durant ces deux semaines.