Les attaques perpétrées à Boni, Bèlènitièni et à une dizaine de km de la ville de San portent bien la signature d’Adnane Abouwalid Al-Sahraoui, ancien milicien du Polisario, ex-combattant du groupe Al-Mourabitoune de Mokhtar Bel-Mokhtar ainsi que du MUJAO et aujourd’hui, Emir autoproclamé de l’Etat Islamique (DAECH) au «Grand Sahara». 24 heures auparavant, il avait sévi au Burkina Faso.
Si l’attaque de ces localités n’a pas encore été revendiquée (en tout cas, jusqu’au moment où nous mettions sous presse), elle semble bien avoir été commanditée par Adnane Abouwalid Al-Sahraoui, chef de l’organisation Etat Islamique au «Grand Sahara».
Ces attaques sont survenues presque au même moment (vendredi) que celle perpétrée au poste douanier Burkina Faso à la frontière avec le Niger et ayant fait deux morts et trois blessés. Et c’est Adnane Abouwalid Al-Sahraoui qui l’a revendiquée au nom de l’Etat Islamique.
Son groupe est identifié comme le seul en ce moment actif dans cette région, entre le Burkina, le Mali et le Niger. Il s’agit, en tout état de cause, des toutes premières attaques de l’organisation de l’Etat Islamique en Afrique noire zone d’influence d’AQMI et affiliés.
De son vrai nom, Lehbib Ould Ali Ould Saïd Ould Joumani, alias Adnane Abou Walid Al-Sahraoui, est un ancien militant du Polisario et du groupe Al-Mourabitoune de Belmoktar ainsi que du MUJAO ayant aujourd’hui fait allégeance à DAECH.
On le dit proche de l’Algérie pour être un ancien milicien du Polisario soutenu par ce pays (l’Algérie). En mai 2015, il avait ordonné à ses combattants d’attaquer les casques bleus de la MINURSO (Mission Onusienne au Sahara Occidental) ainsi que les intérêts du Maroc.
Selon le communiqué du Gouvernement malien à propos des attaques dans le cercle de San «trois soldats ont perdu la vie et deux autres ont été blessés. L’attaque a occasionné également la destruction de quatre véhicules».
B.S. Diarra
Encadré
Qui a donné ordre de replier ?
Selon le communiqué rendu public par les autorités maliennes, «le détachement FAMa de Boni, s’est replié sur Douentza sans attendre les ordres de la hiérarchie». Et les «assaillants ont profité de ce repli, pour occuper la localité de Boni dans l’après-midi du 2 septembre».
Et selon le même communiqué, c’est un détachement FAMa arrivé de Gao et un autre de Douentza qui ont repris position à Boni Dans la nuit du 2 au 3 septembre 2016. Et de conclure que «face aux évènements graves survenus à Boni, le commandement prendra toutes ses responsabilités pour tout manquement constaté dans l’exécution des missions».
Il est évident que les militaires maliens présents dans les localités prises pour cibles ont abandonné leurs positions. Sans livrer combat ? Tout laisse croire.
Selon l’AFP citant une source sécuritaire malienne sous anonymat, ils auraient reçu ordre de replier vers Douentza. Mais le communiqué du Gouvernement dément catégoriquement cette assertion. Et il menace d’ailleurs de sévir contre les déserteurs.
Mais puisque la débâcle a été suivie du limogeage du ministre de la Défense, Tièma Hubert Coulibaly, tous les regards se tournent vers ce dernier. Serait-ce la véritable raison de son éviction ?