Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

L’esclavage chez les Soninkés du Mali à Paris !
Publié le mercredi 7 septembre 2016  |  Le Reporter
La
© AFP par STEPHANE DE SAKUTIN
La Visite du Président Ibrahim Boubacar Keita à Paris
Comment


C’était un jour d’avril 2015. Pendant que les femmes préparaient le repas de midi, une colonne de 4 à 5 voitures de la gendarmerie fit irruption dans le village de Sansangue (Guidimakha, région de Kayes). L’ACDM (Association contre les discriminations au Mali) avait, quelques jours auparavant, porté plainte contre le chef du village, Djadié Soumaré et certains «nobles» pour esclavage, discrimination et menaces de mort.
En effet, cette association, ayant un bureau à Paris et à Kayes, avait décidé de s’élever contre le système esclavagiste des Soninkés, appelé «komarou». Après avoir passé plusieurs jours en garde- à-vue, le chef du village, Soumaré, les ‘’nobles’’ et les Imam ont été déférés au tribunal de Kayes. Ceux-ci ont reconnu leurs pratiques esclavagistes et se sont engagés devant le Procureur à cesser définitivement ces coutumes rétrogrades et humiliantes envers leurs concitoyens de ‘’seconde zone’’.

Chez les Soninkés, à quelques exceptions près, si vous avez un nom d’origine bamanan, voire peulh comme Touré, Coulibaly, Dembelé, Traoré, Diallo, Cissokho,Sidibé, Diarra… vous êtes, de facto, considéré comme un «esclave», un «komé». Vous, vos pères, vos mères, vos enfants et descendants… Ainsi, en marchant avec votre père ou mère au village, vous pourriez être interpellé en des termes insultants : n’komolémé li yéré (mon esclave, vient ici !).
Dans certains villages, si vous ne répondez pas à votre maître ou refusez une injonction, vous pouvez être battu à sang. Dans cette condition d’asservissement, vous ne pourrez jamais prétendre à un poste de dirigeant (chef, maire, député, ministre…), diriger la prière en tant qu’Imam, prendre la parole lors des réunions ayant trait aux décisions du village ou pis, vous marier avec la personne de votre choix. Si bien que beaucoup de jeunes filles ou femmes soninkés se retrouvent seules ou se résignent à se marier à une personne non-africaine.

S’il arrive qu’un ‘’noble soninké’’ fasse un enfant hors mariage avec une ‘’fille soninké d’origine bamanan’’, la ‘’famille noble’’ refuse de reconnaître la paternité de l’enfant et paie une personne «komé», esclave, qui va reconnaître son enfant et l’élever loin de sa famille biologique, sans jamais lui révéler sa véritable identité, ni son ascendance.

Ni l’Islam, ni les lois maliennes ne permettent ce genre de pratiques. Cette coutume, appelée «lada» chez les Soninkés, est un non-sens de la part des gens qui se disent fervents pratiquants. Cette domination de l’homme par l’homme tend à faire régresser les Maliens dans leur ensemble.
Pour être un dirigeant d’un groupe ou d’une collectivité ou d’une association, on ne regardera ni votre CV, ni votre parcours professionnel, encore moins votre savoir-faire. On se contentera de votre «Jamou» (nom). Si celui-ci est ‘’noble’’, vous serez élu. Même si vous ne savez ni lire, ni écrire.

À l’inverse, un ‘’komé’’ instruit et intelligent sera perçu comme une menace aux «lada» (coutumes) et ne sera jamais placé à un poste-clé. Tel est le monde caché des Soninkés du Mali à Paris. Nous y reviendrons avec des témoignages d’esclaves à Paris.

SOKONA de Montreuil
Commentaires

Titrologie



Le Reporter N° 87 du

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie
Sondage
Nous suivre
Nos réseaux sociaux

Comment