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Projet de loi électoral : un projet porteur de germes préjudiciables à la démocratie, selon l’opposition
Publié le mercredi 7 septembre 2016  |  Le Flambeau
Première
© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires
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Les président des partis de l’opposition républicaine et démocratique ont tenu, le samedi 3 septembre 2016, à la Maison de la presse une conférence de presse. L’objectif était de dénoncer certains actes du régime du président Ibrahim Boubacar Keïta, notamment le projet de loi électorale qu’il veut qu’il soit adopté à l’Assemblée nationale. Elle était co-animée par le chef de fil d’opposition, Soumaïla Cissé, non moins président de l’Urd ; le président du parti Fare, Modibo Sidibé ; le président du PRVM-Fasoko (Parti pour la restauration des valeurs du Mali), Mamadou Oumar Sidibé.
Dans son propos préliminaire, Modibo Sidibé, dira que cette conférence vise à partager les réflexions de l’opposition avec la presse «sur certaines décisions initiées par nos gouvernants actuels et susceptibles d’engendrer des conséquences graves à l’endroit de notre pays». «Comme vous le savez, le Gouvernement a déposé un projet de loi électorale auprès de l’Assemblée nationale. Ce projet de loi est porteur de germes préjudiciables à la démocratie de notre pays. S’il est voté en l’état, ses méfaits exposeraient le pays à beaucoup d’incertitudes», a-t-il mis en garde.
Avant d’annoncer leur concertation avec la Commission loi électorale. «De prime abord, les partis politiques de l’opposition pensent que le projet ne prend pas en compte les conclusions du Comité de relecture de la loi électorale. Pis, elle constitue un recul par rapport à l’ancienne loi. Elle introduit des dispositions nouvelles, source de conflits et pose de sérieux problèmes d’interprétation», a-t-il expliqué.
Selon les dirigeants d’opposition, le suffrage universel direct censé donner plus de légitimité aux élus locaux, peut non seulement poser des problèmes au niveau des entités régionales dotées de pouvoirs exorbitants, en conférant une légitimité plus forte pouvant déboucher sur le régionalisme, voire plus, mais il peut aussi accentuer le communautarisme, source de possible partition du pays, dans un pays où l’intégrité territoriale est fortement remise en cause.
À savoir si cette loi sera adoptée par la majorité, le président du PRVM-Fasoko, Mamadou Oumar Sidibé, expliquera qu’avant que cette loi ne soit adoptée, «nous allons rencontrer la Commission loi pour lui prouver les conséquences de cette loi sur notre démocratie et aussi nous allons faire un sit-in le jour de son adoption». «Mais avant d’en arriver là, nous demandons de retirer ce projet de loi, car elle va contre les idéaux principaux de la démocratie malienne, notamment les idéaux de 1991», a recommandé président Sidibé.
Parité Majorité-Opposition dans la composition de la CENI
Concernant la tenue des élections des conseillers des collectivités territoriales à dates différentes dans une ou plusieurs régions, l’opposition n’approuve guère ce genre d’élection, qui entraînera des conseils à mandats différents dans un même pays et fera planer le risque de partition du Mali. Pour elle, l’Etat devra réunir les conditions de bon déroulement des élections globales au niveau national. Ainsi, l’opposition explique que dans le projet de loi, elle s’oppose solennellement au mode de répartition des membres de la CENI entre les partis de la majorité et de l’opposition, basée sur le nombre de députés à l’Assemblée nationale. Ce système, pour elle, met en cause la crédibilité même de la CENI qui est une structure de contrôle et de supervision des élections. On ne saurait être juge et partie. Majorité et Opposition doivent avoir le même nombre de sièges afin de garantir des élections transparentes, crédibles et acceptables par tous.
Elle a rejeté totalement le parrainage proposé des élus et le montant exorbitant du cautionnement pour les candidats à l’élection présidentielle, traitant les dispositions de ces articles d’antidémocratiques, de discriminatoires et d’exclusion. Enfin, suite à des observations, autant sur le fond que sur la forme, l’opposition recommande vivement le retrait pur et simple du projet de loi.
Trois ans du mandat d’IBK sous le signe des scandales et de la mauvaise gestion
Selon l’opposition, les trois ans d’IBK ressemblent à une déconfiture : trois ans où des scandales succèdent à des scandales ; trois ans de mauvaises décisions ; trois ans de mauvaises nominations ; trois ans de tâtonnements ; trois ans de manque de vision et de fuite en avant... Le Mali d’aujourd’hui donne cette impression que le président de la République et le gouvernement sont totalement débordés, dépassés par les événements.
La multiplication des attaques terroristes contre les Forces maliennes et internationales, la sanglante guerre civile intercommunautaire de Kidal, le soulèvement de la jeunesse de Gao, la situation explosive dans la région de Mopti, le mécontentement et la grogne sociale qui ont conduit à l’explosion de violences le 17 août suite à l’interpellation de l’animateur de radio, Ras Bath, la paupérisation croissante de la majorité de la population sur fond de détournements de deniers publics et de surfacturations, le recours à la répression pour contenir les manifestations et le mécontentement (Gao, le 12 juillet, Bamako, le 17 août, la coupure des réseaux sociaux), une diplomatie malienne carrément inexistante, sont les éléments constitutifs du sombre tableau que présente le Mali à la veille en 3ème anniversaire de l’installation d’IBK au pouvoir.

Seydou Karamoko KONÉ
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