Bamako, la capitale malienne a abrité les 5 et 6 septembre 2016 une rencontre régionale de l’Afrique de l’Ouest sur les inégalités, la sécurité alimentaire et la transformation structurelle. La rencontre s’est déroulée à l’hôtel Salam, sous la présidence du chef de cabinet du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdoulaye Diakité.
La rencontre visait la création d’un espace pour des analyses partagées et la mobilisation de la société civile ouest-africaine autour du programme de transformation profonde. Et cela, grâce à une meilleure compréhension commune des causes des inégalités multidimensionnelles. Le thème : «Renforcer les capacités des organisations de la société civile ouest-africaine pour la consolidation de leur plaidoyer sur le programme de transformation structurelle, créer des opportunités pour le réseautage et partage d’expérience » était au cœur des objectifs de cette rencontre.
« La souveraineté alimentaire et la transformation structurelle en Afrique de l’Ouest : convergence ou divergence? », était le premier sous-thème débattu lors de la première journée. Au cours de cette session, les participants, venus de tous les pays d’Afrique de l’Ouest, se sont interrogés sur les caractéristiques et les facteurs de transformation principale en Afrique de l’Ouest et dans quelles mesures ceux-ci convergent ou divergent. Des réponses ont également été apportées aux questions, notamment : que signifie la souveraineté alimentaire en Afrique de l’Ouest ? Quels sont les impacts de la mondialisation économique et des régimes de commerce et d’investissement dans la zone ?
Au deuxième jour des travaux, les participants ont tenté de répondre à la question suivante : «l’approche de l’inégalité peut-elle mieux conduire la transformation structurelle du point de vue des populations ? Par ce thème, il s’agissait d’examiner les différences entre les politiques passées axées sur la pauvreté et l’approche des inégalités. Les experts ont essayé de savoir si « le cadre de l’inégalité pourrait être mieux adapté pour informer et guider le programme de la transformation structurelle du point de vue des populations».
Ouvrant les travaux de cette rencontre, le chef de cabinet du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Abdoulaye Diakité, dira que le choix des gouvernements et institutions internationales, depuis 1996, d’aller vers « la mondialisation et la libéralisation, intensifiant les causes structurelles de la faim et la malnutrition, a provoqué la privatisation des institutions de soutien social et économique de base et ouvert les portes à la monopolisation et à la concentration des ressources et des processus de production entre les mains de quelques sociétés géantes ».
Pour M. Mamadou Goita, directeur exécutif de l’Institut de recherche et de promotion des alternatives de développement en Afrique (IRPAD/Afrique), «l’imposition des modèles de production intensive imposés de l’extérieur a détruit l’environnement et les moyens de subsistance de nos communautés » provoquant ainsi « des déplacements de populations et des migrations massives, la perte des emplois qui génèrent des salaires de subsistance, la destruction des terres et autres ressources dont dépendent les populations ». Cette situation, a poursuivi M. Goita, a « en outre, créé l’insécurité alimentaire et a mis l’accent sur les gains de productivité à court terme en utilisant les technologies nuisibles comme les organismes génétiquement modifiés (OGM) ». Il ajoutera en soulignant que l’analyse de la situation peut aider à tirer la conclusion que les coûts et bénéfices associés aux biens communs et publics sont distribués inégalement.