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Art et Culture

De Bamako à Tombouctou, les touristes ont déserté le Mali et les artisans attendent leur retour
Publié le vendredi 9 septembre 2016  |  Le monde.fr
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Dans les travées d’un marché artisanal de Bamako, une dizaine de Touaregs ont les yeux rivés sur leurs ouvrages. Méthodiquement, ils frappent le cuir tanné avec un marteau et un pic en métal. Une enfilade de motifs arrondis apparaissent sous les coups. Avec la régularité du métronome, les artisans confectionnent boîtes à bijoux après boîtes à bijoux. A côté, des forgerons fondent de l’argent. « C’est pour faire des passeports touaregs, explique Abdoul Aziz Ag-Yacouba. Ça symbolise ton appartenance à la communauté. C’est un morceau d’argent taillé en demi-lune. »

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Assis à ses côtés, Abderamane Ag-Mohammed soupire. « A Tombouctou, c’est vrai qu’on faisait ce genre de choses. Mais c’était rare, parce qu’il y avait tellement de touristes qu’on n’avait pas le temps de faire des breloques. »

Avec nostalgie, l’ancien guide touristique se remémore les balades à chameau, les couchers de soleil en bordure du désert et les nuitées dans les campements touaregs. Adberamane, comme Abdoul Aziz avec qui il partage la boutique, a dû quitter Tombouctou, faute d’argent.

« J’ai fait guide pendant dix ans. Avec les touristes, on pouvait gagner jusqu’à 40 000 francs CFA par jour [60 euros]. Ici, sur le marché, on se bat seulement pour nourrir la famille. » Abdoul Aziz lui, est à Bamako depuis deux mois. Il est resté jusqu’au bout dans la Cité des 333 saints, espérant que « ça allait repartir ». En vain.

Descente aux enfers

A Tombouctou, le tourisme faisait vivre plus de 70 % de la population, affirme t-on de concert du côté de l’association Timidwa, qui regroupe des artisans de la ville, et le ministère de l’artisanat et du tourisme malien. Mais, depuis 2012, « le coup d’Etat, le contre-coup d’Etat, la descente des djihadistes et l’occupation », il n’y a plus personne.

Sane Chirfi représente la famille qui veille sur le mausolée d’Alpha Moya, à Tombouctou.
Du sud au nord, le Mali dispose d’atouts touristiques indéniables, avec plus de dix sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Tombouctou et Djenné, la plus grande mosquée en terre du monde, font partie des lieux les plus prisés.

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En 2011, un an avant la descente aux enfers, le Mali comptabilisait près de 200 000 entrées liées au tourisme. « Aujourd’hui, peut-être 10 000 », avance prudemment Nina Wallet Intalou, la nouvelle ministre chargée du secteur. « En fait, je ne sais pas vraiment. On a plus de chiffres ». Son secrétaire général ne sera pas plus à même de fournir une estimation. Lui préfère se rappeler le festival « au désert », qui attirait chaque année plusieurs milliers de personnes à Essakane, à deux heures de piste de Tombouctou.

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