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Communautés : Les BELLAH en quete de reconnaissance officielle
Publié le vendredi 9 septembre 2016  |  L’Essor
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© aBamako.com par Momo
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Les responsables de l’Association malienne pour la sauvegarde de la culture bellah (AMASCB) ou Ikewan étaient devant la presse hier au Carrefour de jeunes de Bamako. Le sujet développé notamment par son président Sbeyti Ag Akado portait sur le thème : « La culture pour vaincre la peur ».

Cette association qui a fêté son premier anniversaire début août, a donc jugé bon de rencontrer la presse dans le but de parler des activités réalisés et surtout d’expliquer le sens du combat qu’elle mène. Les Bellah constituent une composante à part entière de la nation malienne, a rappelé le président dans son exposé liminaire. Leur histoire et leur culture demeurent peu ou mal connues de nos concitoyens. Ils constituent une communauté écartelée par des pesanteurs socio-économiques et culturelles multiples. « Nous sommes frappés et interpellés par la peur et les réactions négatives que suscitent l’appellation Bella chez certains de nos frères », a déploré le conférencier. Le mot de Bellah est connoté d’un sens péjoratif qui évoque l’esclave.
Sbeyti Ag Akado a tenu à préciser que Bellah ne signifie esclave dans aucune langue de chez nous ou d’ailleurs. Ce mot est une mutation de l’Arabe « Fellah », qui désigne les paysans.
La certitude la plus partagée est le caractère transversal de la communauté bellah, qui fait d’elle un « creuset » social et culturel dans lequel peuvent se reconnaître la quasi-totalité des communautés du Mali. Une telle posture peut et doit constituer un atout pour l’union et l’épanouissement de la communauté bellah.
L’AMASCB veut également protéger l’art et la culture bellah. Dans un contexte de persistance forte des cloisonnements culturels, des hiérarchies, des dominations, l’association veut permettre à chacun d’être l’auteur de sa propre vie et l’acteur de la vie commune. Elle ambitionne de faire de la culture une clef essentielle de la reconnaissance dont chaque individu a besoin pour se sentir considéré de la collectivité. Elle veut mobiliser la culture disponible pour la faire partager et en faire un levier de l’imagination politique et de l’innovation sociale.
Confrontées depuis de nombreuses années à une conjoncture socio-économique et sécuritaire assez dégradée, les populations assistent impuissantes à la léthargie, à la dispersion de leur culture, et de plus en plus à son exploitation et même à son appropriation par d’autres communautés ou personnes. Le riche répertoire des chants, danses, parures, objets d’art et autres facettes de la culture bellah mérite d’être restauré et classé aux côtés des autres patrimoines de la nation malienne. Pour ce faire, l’association a entrepris et projette des actions non seulement d’informations et de sensibilisation, mais aussi de recensement et de promotion de la culture bellah.
Pour Sbeyti Ag Akado, les Bellah sont aussi un peuple de Noirs, formé par une union forcée ou consentie entre des populations autochtones, agressées ou dominées par les étrangers arabo-berbères et des Noirs vaincus, vendus ou volés, produits des guerres fratricides entre Noirs pendant plus de quatre siècles.
L’AMASCB attend des autorités nationales une reconnaissance officielle de la communauté bellah au même titre que les autres avec ses spécificités, ses différences, sa culture. Des mesures et programmes de protection, d’assistance et de soutien aux populations vulnérables, notamment à travers des aides à la promotion de leur culture peuvent atténuer les sentiments de frustration, de stigmatisation et d’exclusion que partagent les Bellah avec d’autres populations du Mali.
Selon le conférencier, les Bellah sont estimés à environ 800.000 sur 16 millions de Maliens. Ils sont dispersés entre Rarouss, Ménaka, Tombouctou, Goundam, Diré, Tonka, Gossi. Dans le centre du pays, on les retrouve à San, Bla et Ségou.
L’association réclame également d’être reconnue par l’Accord pour la paix et la réconciliation. En effet, un accord inclusif, a estimé le conférencier, ne se met pas en oeuvre sans les Bellah.
Y. DOUMBIA

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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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