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La fête de Tabaski sur fond de difficultés
Publié le samedi 10 septembre 2016  |  studiotamani
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© aBamako.com par mouhamar
Visites des ministres au site de recasement des commerçants sinistrés suite aux incendies.
Bamako, le 05 mai 2014 aux Halls de Bamako. Trois ministres ont visité cet après-midi le site de recasement des commerçants sinistrés suite aux incendies dans les halls de Bamako.
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Nous sommes à quelques jours de la fête de Tabaski. Un peu partout dans le pays les consommateurs disent avoir des difficultés pour s’approvisionner avec les produits de leur choix en raison des prix. Les commerçants de Bamako quant à eux, dénoncent l’opération de déguerpissement qui serait à l’origine des réticences des clients. A cela s’ajoute selon eux le contexte économique difficile du pays et ainsi que l’hivernage.

Cette année la fête de Tabaski intervient dans un contexte économique difficile pour beaucoup de Bamakois. Ce commerçant grossiste estime que la date de la fête arrive à un mauvais moment notamment durant la saison des pluies. Cela contribue au désengagement de la clientèle :

’’ Cela est dû à plusieurs facteurs. Nous sommes à l’hivernage. Pendant l’hivernage les clients viennent rarement de la brousse. Nos clients sont des villageois donc s’il y a la pluie, ils viennent rarement par ce qu’il n’y a pas de route, il y a des travaux champêtres.’’

Toujours pour ce commerçant le déguerpissement des boutiques sur les voies publiques lui aussi contribue à éloigner les consommateurs durant cette période de préparation de la fête :

’’Par rapport à l’opération ’’Ami Kane’’, il y a eu des clients qui ont été déguerpis. Il y a d’autres qui sont partis jusqu’au village parce qu’ils n’ont pas de place pour vendre. Ici, nous marchons avec les clients qui s’assoient au niveau du " rail da ", qui viennent prendre des chaussures pour aller les revendre. S’ils n’ont pas de place directement il n’y aura pas de marché.’’

Contrairement à ce commerçant, ce tailleur se frotte les mains depuis quelques jours. Toutefois, il regrette que certains clients n’achètent des habits qu’une fois par an :

’’Bon... nous on peut dire "Alhamdoulilaye’’ (Dieu merci). Nous, on travaille. Mais il y a des clients qui viennent ici qui prennent leurs habits et ils ne payent pas. Et il y a des clients qui laissent leurs habits ici et ils vont.’’

D’autres clients dénoncent la vie chère et la hausse de certains des produits indispensable pour la fête. C’est le cas de cette femme :

’’Économiquement ça ne va pas et puis tout est cher au marché. On ne peut pas acheter franchement".

Si la fête de Tab aski est un moment de solidarité, de pardon entre les musulmans du monde entier elle constitue aussi pour les ménages une source de dépenses qui pèse dans les budgets familiaux.

L’opération de déguerpissement continue dans les marchés en cette période de Tabaski. Pour certains commerçants ambulants de Bamako, le moment est mal choisi. Il demandent à aux autorités de leur laisser assurer leurs ventes afin de subvenir à leurs besoins durant la fête.

Voici les réactions de certains commerçants de Bamako. Ils sont interrogés par Mariam Kamba Keita:

’’Nous ne sommes pas tranquille, les agents arrivent à tout moment, souvent c’est tout à fait un problème avec les clients de venir acheter. Parce que eux-même en ont peur parce que à tout moment ils perdent leur argent. Mais en cette période de la fête les autorités maliennes peuvent nous laisser trois à quatre jours.’’

’’Ho là là! on est fatigué ici On court sans cesse. Regardez même ce matin les clients sont venus et la police était là pour les empêcher. Ensuite, ils ont ramassé mes affaires. Je suis très mécontente aujourd’hui et je veux à ce qu’ils nous laissent cette période. ’’

’’Ce que le gouvernement est en train de faire moi, je crois que c’est un bon travail et nous sommes d’accord avec ça. Mais, nous sommes à l’approche de la fête aussi. Ce n’est pas sûr qu’ils puissent nous donner une semaine pour qu’on puisse vendre. Souvent on s’assoie et pour que les clients puissent venir. Du coût, on voit la mairie et la police qui viennent dernières nous. Ils nous demandent de quitter le lieu.’’

’’Il y a une différence entre aujourd’hui et d’hier par rapport au marché. Chaque fois les policiers viennent nous chasser. On ne vend surtout pas, il n’y a pas de marcher.’’

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