Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



L’Indépendant N° 3199 du 12/2/2013

Voir la Titrologie

  Sondage


 Autres articles


Comment

Politique

Le Premier ministre au chevet de l’affaire des bérets rouges: Vers l’envoi des commandos au front, une enquête sur les exactions par eux subies et la radiation des récalcitrants
Publié le mardi 12 fevrier 2013  |  L’Indépendant


© aBamako.com
Le Premier ministre malien Diango Cissoko


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Dans le but de régler définitivement ce qu’il convient désormais d’appeler l’affaire des bérets rouges, le Premier ministre Diango Cissoko a eu hier lundi 11 février, à la primature, une série de rencontres d’échanges avec les forces vives (la classe politique et la société civile) et avec une délégation des acteurs concernés. Bien que ces rencontres se soient déroulées à huis clos, nous avons pu glaner auprès de certains interlocuteurs du chef du Gouvernement, les axes majeurs des suggestions faites pour régler cette affaire qui est devenue une préoccupation nationale.

our des représentants de l’Assemblée nationale, l’Hémicycle avait été saisi depuis novembre 2012 du dossier des bérets rouges. Toutes les parties avaient été écoutées, notamment les éléments du régiment para commando, la hiérarchie militaire comprenant le ministre de la Défense et les chefs d’Etats-majors des armées (de terre, de l’air), des officiers supérieurs, des anciens combattants, certains regroupements politiques, le Haut conseil islamique, l’association des communicateurs traditionnels. Ces écoutes ont permis d’élaborer un rapport. Ce document a été remis au Premier ministre hier. Le contenu du rapport laisse entendre que sur les 1200 éléments qui composent les bérets rouges, plus de la moitié était alors disposés à aller se battre sur le front pour la reconquête de l’intégrité territoriale du pays.

Au jour d’aujourd’hui, confirme un parlementaire interlocuteur du chef du Gouvernement, « près de 650 bérets rouges sont sur le théâtre des opérations en train de combattre aux côtés de leurs frères d’armes. Or, avec les affrontements et les arrestations, il est vraisemblable qu’une centaine au moins est en fuite ou ont… disparu. C’est donc une minorité qui se refuse à respecter les décisions d’affectations dans les autres corps. Ce qui n’est pas normal. Les règles de discipline en matière militaire doivent s’appliquer. S’il le faut, la radiation… « , a-t-il expliqué

Pour des représentants du FDR que nous avons rencontrés à leur sortie de la primature, il faut d’abord rassurer les uns et les autres sur le fait que le corps des bérets rouges n’est pas dissout et ne doit pas l’être. Certains d’entre eux, explique un responsable politique, se plaignent du non paiement de leurs soldes, des exactions subies et des menaces proférées contre leur famille. « Nous avons rappelé au Premier ministre que les bérets rouges sont un corps d’élite dont l’efficacité est, selon les experts, grande lorsqu’ils sont ensemble. Il faut seulement que l’autorité militaire les intègre dans le dispositif en place pour qu’ils participent efficacement aux combats contre les jihadistes. Dans tous les cas, il doit y avoir la discipline dans l’armée. Et la hiérarchie militaire doit prendre des dispositions pour faire entendre raison à tous nos militaires, sans oublier la mise en place d’une commission d’enquête devant situer les responsabilités dans les événements entre ces différents corps de l’armée« , a-t-elle déclaré.

A sa sortie de la rencontre avec le Premier ministre, le président de la COPAM, Pr Younouss Hamèye Dicko, dira que pour ce regroupement politique, « les réunions et les médiatisations qu’on est en train de faire autour de ces questions n’ont d’autres buts que de politiser un problème militaire. Il s’agit d’un problème militaire qui doit être réglé par les autorités militaires. Il y a un ministre de la Défense, il y a un chef d’Etat-major, il y a des lois et règlements qui régissent les différents corps de l’armée. Ces textes doivent simplement s’appliquer. C’est parce que tout le monde se mêle de la gestion des questions militaires que notre armée a connu la déchéance actuelle. Par ailleurs, si a l’instar de l’armée, nos institutions sont fragiles c’est parce que nous n’avons pas tenu les concertations nationales réclamées depuis longtemps par les forces vives. Il faut qu’elles se tiennent rapidement et que la loi soit respectée« , a-t-il déclaré.

Le Premier ministre, qui a reçu, tour à tour, les familles fondatrices de Bamako, les organisations de la société civile et les regroupements politiques, devrait rencontrer dans la soirée une délégation de la hiérarchie militaire. Il fera ensuite une synthèse des suggestions et propositions qu’il remettra au chef de l’Etat en vue de trancher définitivement cette affaire des bérets rouges, qui n’a que trop duré.

Bruno D SEGBEDJI

 Commentaires