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Communauté peulhs : un nouveau mouvement vient de voir le jour
Publié le mercredi 14 septembre 2016  |  studiotamani
MNLA
© Autre presse par DR
MNLA (Mouvement National pour la Libération de l`Azawad)
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Une nouvelle coordination des associations peulhs vient d’être créée à Bamako. Dirigée par Aly Nouhoun Diallo, la nouvelle coordination qui a été officiellement présentée aux médias ce week-end, se veut « un cadre de rencontre et d’échanges entre les peulhs du Mali et n’a pas d’objectif militaire ». Cependant, dans un mémorandum rendu public, les membres dénoncent « les exactions contre des civils peulhs dans le centre du Mali ».

La coordination des associations peules ainsi créée est dirigée par l’ancien président de l’Assemblée nationale, lui même originaire Douentza. Elle regroupe différentes organisations, dont Tabital-Pulaku. Son objectif, être l’interlocuteur de la communauté peule auprès des autorités. Dans un mémorandum rendu public ce week-end, les membres dénoncent « les exactions contre des civils peuls dans le centre du Mali ». Les responsables interpellent l’Etat et dénoncent « l’amalgame fait dans certaines localités entre peulhs et jihadistes ».
Abdoul Aziz Diallo est président l’Association « Tabital Pulako », membre de la coordination.

Il est joint par Issa Fakaba Sissoko :
« Nous pensons en son temps qu’il y avait eu des exactions qui ont été dénoncées et pour lesquelles nous pensons qu’il y a eu des progrès, même s’il reste beaucoup à faire, et qu’il faut rester vigilant ».

Cet avis ne semble pas être partagé par le coordinateur de la nouvelle organisation. Est-ce qu’il n’y pas deux regards au sein de la coordination sur ce sujet ?
« Il y a beaucoup d’idées, beaucoup de personnes, de structures qui existent, qui parlent au nom des peuls, qui se réclament parler au nom des peuls. Maintenant, chacun est responsable de ce qu’il dit. Et ce qu’il dit l’engage lui seul. En tout cas nous, au niveau de l’association Tabital Pulaku, qui est l’association faîtière, dont le Pr. Aly Nouhoun Diallo est membre d’honneur, nous avons eu à dénoncer les exactions, à rappeler que le Mali est un pays d’état de droit, qu’il existe des voies de recours et qu’il n’y a pas de raison que les gens ne se servent pas de ces voies de recours. A l’association Tabital Pulaku nous sommes pour la paix, nous avons clairement dit en son temps que nous n’allons pas prendre les armes contre l’armée ».

Des élus de Mopti saluent la création de la nouvelle coordination des associations Peules. Selon eux, cette coordination sera leur interlocuteur auprès de l’Etat. Elle permettra une gestion différente de la crise.

Oumar Bathily, maire de Mopti est joint au téléphone par Mariam Maïga :
« Dans le nord on a la Plateforme et la Cma et si il y a une réplique au centre, moi je pense que c’est par dialogue qu’on peut trouver une solution à ce problème. L’état doit avoir en face vraiment des interlocuteurs. De ce point de vue la création de la Plateforme est une bonne chose. La solution de la crise que nous traversons, que la région centre du pays traverse, c’est le dialogue. Le dialogue, c’est politique et le politique, le gouvernement va avoir un interlocuteur. L’interlocuteur c’est vraiment cette Plateforme qui représente les intérêts moraux des peulhs. C’est l’absence de l’État dans certaines zones du centre qui fait qu’il y des exactions, des abus et des amalgames. Dans ce cas, on est plus dans une république ».

La multiplication d’associations peules dans le centre du pays s’explique selon certains observateurs, par l’insécurité et l’absence de l’Etat dans ces régions. Selon eux, l’émergence de ces regroupements s’explique aussi avec la perspective des cantonnements et de la réinsertion des ex-combattants. Pour y faire face, ces observateurs recommandent la réaffirmation de l’autorité de l’Etat dans les zones où il est aujourd’hui absent.
Souleymane Drabo est éditorialiste au quotidien national « L’Essor ». Il est joint par Issa Fakaba Sissoko :

Il y a deux raisons qui expliquent cette floraison d’associations : la première c’est l’insécurité qui s’est installée de manière grandissante dans cette partie du Mali. La deuxième raison et la plus importante à mon avis, c’est l’absence de l’Etat dans cette zone. Il n’y a plus d’administration, plus de justice, plus d’école, il y a à peine des services de santé. Donc en l’absence d’Etat et de forces légales armées pour instaurer l’ordre et la loi, les communautés sont tentées de s’organiser en milices d’auto-défense et en associations. Et en ce moment, si vous voulez, le combat change.

Face à cette situation est-ce qu’il faut être inquiet ?
Ah oui! il faut être très inquiet. La tournure communautaire que prennent les événements dans le centre du Mali est vraiment très inquiétante.
Par ailleurs, quand vous regardez les promesses faites par tous les groupes d’auto-défense et armés qui se déclarent dans la zone, à part le Front de Libération du Macina, vous voyez qu’il y a derrière tout ça des revendications sous-attente de travail pour les jeunes. Donc, bien sûr les arrières pensées très différentes sont très présentes dans ces mouvements".
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