NEW YORK (Nations unies) - La Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Navi Pillay a lancé mardi un appel solennel à tous les protagonistes du conflit malien pour qu’ils "empêchent les représailles".
"Les attaques et les ripostes risquent d’entraîner le Mali dans une spirale de violence catastrophique", a déclaré Mme Pillay devant le Conseil de sécurité qui débattait de la protection des civils dans les conflits armés.
"Je demande à toutes les parties au conflit de respecter les droits de l’homme et les lois humanitaires internationales et d’empêcher les représailles".
Des associations de défense des droits de l’homme comme Human Rights Watch ont accusé les troupes gouvernementales maliennes, qui ont repris le contrôle du nord du Mali aux côtés des forces françaises, de s’en prendre aux civils d’origine arabe ou touareg, soupçonnés d’être complices des islamistes.
Ces derniers ont aussi commis de exactions contre la population civile quand ils contrôlaient le nord du pays, selon les mêmes associations.
"La protection des droits de l’homme est essentielle pour stabiliser la situation" au Mali, a affirmé Mme Pillay. Elle a rappelé que des observateurs de l’ONU chargés des droits de l’homme étaient arrivés la semaine dernière à Bamako.
Lors du débat, l’ambassadeur français à l’ONU Gérard Araud a souhaité un "déploiement rapide" des observateurs des droits de l’Homme prévus par la résolution 2085 de l’ONU sur le Mali.
"Une fois la stabilisation acquise (au Mali), une opération de maintien de la paix des Nations unies devra prendre le relais de nos efforts", a-t-il ajouté. "La protection des civils devra faire partie intégrante de son mandat".