NOUAKCHOTT, 12 fév 2013 (AFP) - Deux Mauritaniens ont été inculpés et
écroués mardi soir à Nouakchott pour avoir tenté de rejoindre Al-Qaïda dans le
nord du Mali, a affirmé à l’AFP une source judiciaire mauritanienne.
Les deux hommes ont été "inculpés d’appartenance à une organisation
terroriste", et "ont été écroués pour avoir essayé de rejoindre Aqmi (Al-Qaïda
au Maghreb islamique) dans le Nord malien et combattre à ses côtés" les forces
maliennes et leurs alliés, a affirmé à l’AFP cette source sous couvert
d’anonymat.
Ils ont été arrêtés dernièrement, sans qu’on puisse avoir plus de détails
sur les dates et circonstances de leurs arrestations. Ils sont tous deux
"connus de la justice pour avoir été auparavant appréhendés et relâchés",
selon la même source.
Le premier inculpé est Brahim Ould Hmeida, qui avait été inculpé pour
terrorisme il y a quelques années et avait bénéficié d’une grâce
présidentielle. Il est le frère aîné d’Abdallahi Ould Hmeida, membre du
commando qui a mené en janvier la prise d’otage meurtrière sur le site gazier
d’In Amenas, dans le Sahara algérien.
Le second inculpé est Mohamed Lemine Ould Cheikhani, qui avait été arrêté
en 2006 également pour terrorisme et qui avait été innocenté par la Cour
criminelle de Nouakchott en 2007.
Plus tôt mardi, le ministre mauritanien de la Défense, Ahmed Ould Ideye,
s’exprimant lors d’un colloque sur le terrorisme à Nouakchott, avait affirmé
que son pays avait "démantelé un grand nombre de cellules terroristes
dormantes" dans sa lutte contre les groupes islamistes au cours des dernières
années.
Des Mauritaniens sont présents dans les "katibas" (unités combattantes)
d’Aqmi, y compris à des postes stratégiques.
Selon des sites d’information mauritaniens rapportant régulièrement des
communiqués ou déclarations de groupes islamistes armés, Abdallahi Ould Hmeida
était un des porte-parole des "Signataires par le sang", katiba dirigée par
l’Algérien Mokhtar Belmokhtar ayant revendiqué la prise d’otages d’In Amenas.
Mokhtar Belmokhtar est un ancien responsable d’Aqmi.
Au total 37 otages étrangers, dont des Occidentaux et des Asiatiques, et un
Algérien, ont été tués lors de la prise d’otage à In Amenas. Vingt-neuf
ravisseurs ont également péri et trois ont été capturés.