Hériter de Me Abdoulaye Wade à la Présidence de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) regroupant 57 Etats, le Président sénégalais, Macky Sall a passé le témoin à son homologue égyptien Mohamed Morsi. C’était le 06 février dernier au Caire, à la faveur de la 12ème Edition du Sommet islamique qui avait pour thème: «Le monde islamique: nouveaux défis et opportunités croissantes».
‘’Salafiste’’ bon teint (Mohamed Morsi, Président égyptien) qui ne pense qu’à lui seul et à ses frères musulmans est de ceux- qui, remontés par la riposte cinglante portée aux salafistes contrôlant les trois régions du Nord du Mali, ont dénoncé l’intervention militaire française au Mali à travers bien entendu ses partisans. C’est ce même Mohamed Morsi qui préside aux destinées de l’OCI dont le Mali est membre fondateur depuis 1969. Après avoir passé la main à Mohamed Morsi, Macky Sall perd la présidence de l’OCI. Le Sénégal devient ainsi rapporteur du bureau de la Conférence islamique, au moment où la vice-présidence est assurée par l’Ouganda, le Pakistan et la Palestine. En sa qualité de président en exercice de l’OCI sortant, le Président sénégalais Macky Sall a, à l’ouverture du 12ème Sommet regretté le manque de solidarité de l’Organisation envers le Mali. Le chef de l’Etat sénégalais a évoqué les défis du terrorisme et l’urgence à faire face à cela. Il a demandé que les musulmans soient plus unis, rappelant les préceptes de l’Islam qui inculquent les valeurs de la tolérance. Macky Sall a demandé un élan de solidarité islamique en faveur du Mali qui mène une guerre, aidé par la France et des pays africains pour retrouver son intégrité territoriale.
Cela est d’autant plausible que des pays membres de l’organisation, le Qatar et l’Egypte notamment, avaient critiqué l’intervention française au Mali. Mais grâce à la détermination du Président sénégalais à l’ouverture de ce 12ème Somment, l’organisation a changé de position. Ainsi, dans un communiqué publié à l’issue de son 12ème sommet au Caire, l’OCI annonce son soutien à l’opération militaire en cours au Mali. Mais, le texte ne fait pas allusion de façon explicite à l’intervention française lancée le 11 janvier dernier dans le but de stopper l’avancée des groupes djihadistes vers le sud, et de reconquérir les territoires perdus par l’armée malienne.
Créée le 25 septembre 1969, à la suite de l’incendie criminel de la Mosquée d’Al-Aqsa de Jérusalem, l’OCI a connu neuf Secrétaires généraux. Elle regroupe 57 Etats. Avant le changement de nom intervenu le 28 juin 2011, l’OCI signifiait Organisation de la Conférence Islamique. Outre des clauses de solidarité et d’entraide entre les États membres, elle est destinée à assurer la sauvegarde des lieux saints de l’islam. Mais est-il que la destruction, à Tombouctou, des mausolées par les djihadistes armés, a été du goût de certains pays membres de l’OCI, en l’occurrence, l’Egypte à travers son Chef de l’Etat Mohamed Morsi, désormais Président en exercice de l’organisation. L’OCI soutient également la cause palestinienne dans le conflit israélo-palestinien.
Les buts de l’Organisation de la coopération Islamique, définis par une charte élaborée à Djeddah en mars 1972, sont en sept points : consolider la solidarité islamique entre les États membres; renforcer la coopération entre les États membres dans les domaines économiques, sociaux, culturels, scientifiques ainsi que dans les autres domaines d’importance vitale et procéder à davantage de consultations entre les pays membres au sein des organisations internationales; œuvrer à éliminer la discrimination raciale et le colonialisme sous toutes ses formes; prendre les mesures nécessaires pour consolider la paix et la sécurité mondiale fondées sur la justice; coordonner l’action pour sauvegarder les lieux saints, soutenir la lutte du peuple palestinien et l’aider à retrouver ses droits et à obtenir par la diplomatie, les territoires revendiqués comme leurs; consolider la lutte de tous les peuples musulmans pour la sauvegarde de leur dignité, leur indépendance et leurs droits nationaux; créer l’atmosphère propre à promouvoir la coopération et la compréhension entre les États membres et les autres pays.
Le hic, c’est que certains pays membres de l’OCI non moins des pseudo musulmans, avaient qualifié l’intervention française au Mali d’une guerre contre l’Islam. Notamment l’Egypte et le Qatar soupçonné être un soutien occulte des djihadistes armés au Nord du Mali. Comme quoi, avec Mohamed Morsi à la tête de l’OCI, la vigilance doit être de mise. Surtout du côté de la diplomatie malienne.
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