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SIKASSO : Les forces de sécurité à l’aveuglette
Publié le vendredi 25 mai 2012   |  Les Echos




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« Honte » et « forfaiture » sont bien les qualificatifs qui conviennent le mieux à ce qui se passe à Sikasso, au vu et au su de tous. Le contrôle d’identité des personnes et des véhicules est en train de virer au racket. Le gain financier a noyé la traque des mercenaires.

Sikasso est la 2e agglomération du Mali. La Capitale du Kénédougou a abrité la 8e région militaire. Il s’agit du Camp Tiéba. Il était jusque-là épargné par la grogne des militaires, à part l’intermède de l’arrestation de son patron, le colonel Abdoulaye Cissé, suite aux affrontements entre bérets verts et bérets rouges au début de ce mois.

Certes, plusieurs fausses alertes ont été signalées, mais les situations ont été maîtrisées par des chefs qui ont assuré la sécurité de la population. A croire certaines sources, Sikasso serait le bastion de la contre-offensive de l’action militaire du 22 mars dernier, vu sa position géographique.

Il n’en est rien. La sécurité veille au grain. Mais ces derniers temps, il a suffi aux responsables du CNRDRE de donner l’ordre de procéder à un contrôle d’identité des personnes aux frontières pour que la chape de plomb s’abatte sur les populations de Sikasso, notamment aux entrées. Si bien que c’est une peur panique généralisée avec la fouille minutieuse des véhicules, surtout de transport inter urbain et des forains.

Les passagers sont soumis au contrôle d’identité. Ceux qui possèdent une carte d’identité étrangère en cours ou non de validité paient de l’argent (entre 3000 et 5000 F CFA) et ceux qui n’en possèdent pas doivent payer un plus grand montant pour être libres. Les nationaux, par abus de pouvoir, encourent la même sanction.

Depuis l’instauration de la mesure de contrôle, la population ne décolère plus. La raison en est qu’elle est la cible des hommes chargés de veiller à l’exécution de la mesure. Selon plusieurs témoignages, les missions de contrôle sont en train de tourner au racket.

La patrouille dans les règles de l’art est devoir régalien de l’Etat, mais quand cela tourne à la psychose des populations, il y a lieu de s’interroger. Avec les multiple délestages chez EDM-SA, les populations qui ne peuvent plus dormir donc en quête d’air sont forcément confinés à domicile.

B. Y. Cissé

(correspondant régional)

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