» La femme qui accepte le partage de l’enfant n’est pas sa mère « . Ce jugement du roi Salomon rendu il y a 4 000 ans s’applique au nord du Mali. Le Mali n’acceptera jamais son partage avec de prétendus »hommes bleus » parce que, aussi loin que l’on remonte dans l’histoire, il lui a appartenu.
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Moussa Toure
Moussa Toure
e Mali est un vieux pays, plutôt une vieille nation dont les limites dépassaient de loin celles de l’actuelle République du Mali, tant au Nord qu’au Sud, à l’Est qu’à l’Ouest. Les frontières de l’empire du Mali, de l’empire Songhaï sont gravées dans le marbre des livres d’histoire et nul ne saurait les contester ! Une nation, c’est-à-dire une communauté multiethnique, multiraciale, multiculturelle, une civilisation consolidée par des siècles de cohabitation et de brassage. Ce pays n’est pas ce qu’il est aujourd’hui par hasard.
Au 14ème siècle déjà, bien avant la déclaration universelle des droits de l’homme, nous avons édicté la charte de Kouroukanfouga, première constitution écrite au monde basée sur la proclamation et le respect des droits humains (le monde animal y compris). Pendant ce temps tout le monde sait ce qui se passait ailleurs en Occident et en Orient !
Non ! Nous n’avons pas à rougir ni de notre passé, ni de notre présent pétris de ces valeurs indélébiles de notre culture !
Non ! Le Mali n’a jamais été et ne sera jamais un pays de discrimination, de ségrégation ethnique ou raciale. Nous sommes le seul pays au monde à inventer et à cultiver le cousinage à plaisanterie (sinagouya) pour affermir encore plus les liens entre les différentes communautés. Si d’autres avaient cultivé pareil trésor, bien des drames, conflits auraient été évités !
Non ! Il n’y a aucune trace d’instinct génocidaire dans le génome de la nation malienne comme semblent l’insinuer RFI, France 24, Humain Right Watch, Amnesty International et d’autres ONG bien pensantes noyautées par le lobby pro-touareg.
Le Mali, un pays agressé et non agresseur
Une guerre nous a été imposée par le mnla en janvier 2012. Le Mali a été agressé dans toutes ses composantes par ce groupuscule et ses complices MUJAO, Ançardine et Boko Haram. Le Mali agressé, ces lobbys veulent le transformer en agresseur. Quel culot ! Où étaient-ils quand des centaines de soldats maliens ont été exécutés sommairement, émasculés, éventrés, égorgés à Aguelhok, Tessalit, Kidal et à Ménaka par ces criminels de guerre ? Où étaient-ils quand des centaines de femmes ont été violées, fouettées, lapidées, des hommes valides amputés et tués, des édifices publics et des monuments historiques saccagés, détruits ? Ils ont l’émotion bien sélective ces docteurs bonne conscience !
Il n’y a pas de guerre propre, les dégâts collatéraux sont inévitables, inhérents à tout conflit armé. Combien de civils ont été tués depuis 2001 en Afghanistan, au Pakistan et en Irak par les frappes de l’aviation et des drones occidentaux ? Amnesty International ou Humain Rights Watch ont-ils dépêché des enquêteurs sur place ? Ont-ils déposé plainte à la CPI ?
Quid des exécutions sommaires, des lynchages, des rasages publics de crane à la fin de la seconde guerre mondiale en France pour délit de collaboration ? La France n’a encore pas soldé les comptes de cette époque. A-t-on jamais parlé de génocide ? De grâce, foutez-nous la paix, le Mali n’en est pas et n’en sera jamais là ! Les Maliens n’auront pas besoin de vous pour revivre ensemble !
Certes certains collaborateurs avérés et patentés des Djihadistes ont été molestés, leurs boutiques où se ravitaillaient les criminels ont été pillés; à Konna, Douentza, Gao, Tombouctou, Ansongo, Ménaka, il n’y a point eu de pogroms ou de fosses communes comme en Bosnie, en Croatie ou en Serbie, au cœur de l’Europe. De grâce, que chacun balaie devant sa porte, le peuple malien possède en lui assez de ressorts pour rebondir, surprendre tout ce beau monde par sa rapidité de pardon et d’oubli ! Faites un tour à Tombouctou et à Gao, la vie a repris déjà ses droits et chacun panse ses plaies par la joie de la liberté retrouvée !
Le nord du Mali n’est pas la terre des Touareg
Non ! Il n’y a pas de Maliens du Nord et de maliens du Sud, il y a des maliens tout court !
Pour ces démagogues venus de loin, il convient de replacer les faits dans leurs contextes, d’user de pédagogie afin qu’ils voient enfin la réalité malienne hors de leurs œillères et de leurs mythes. En effet, le Nord du Mali n’est pas la terre des ancêtres des Touaregs, le Mali n’a pas trouvé les Touaregs sur leurs terres, c’est plutôt le contraire. Les Touaregs n’ont pas été spoliés comme le furent et continuent de l’être les Palestiniens au vu et au su du monde entier. Les Touaregs du Mali se sont installés dans cette partie du pays avec l’accord des premiers occupants avec qui ils ont toujours harmonieusement cohabité. Ils représentent moins du quart de la moitié de la population du Nord Mali.
C’est le colonisateur français qui a tenté avant l’indépendance, sans succès, de créer pour les Touaregs un homeland, un foyer ethnique à déduire du Soudan français (l’OERS). Cette tentative, qui a été combattue par les leaders historiques touareg, a développé des vocations séparatistes chez certains et, dès 1963, trois ans après sa naissance, la jeune République du Mali a dû affronter la première rébellion touarègue.
On ne parle jamais des sédentaires noirs
Ce départ manqué a influencé tout le reste du processus de relation entre le pouvoir central et les régions du Nord où les pouvoirs successifs ont plutôt privilégié les efforts dans le domaine sécuritaire au détriment du développement.
Nous ne le dirons jamais assez, ce déficit ne pénalise pas les seuls touareg, les communautés autochtones sont logées à la même enseigne ! Surtout les sédentaires qui n’ont pas l’avantage de la mobilité. On ne parle jamais d’eux parce qu’ils sont noirs. Depuis 1963, le Mali vit au rythme des rébellions quasi- décennales, condamné à toujours remettre l’ouvrage sur le métier de la paix et de la concorde. Des sacrifices énormes ont été consentis par la communauté nationale au profit des animateurs des différentes rébellions. Mais comme on a l’habitude de dire, il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre, et de soulèvement en soulèvement, ils sont arrivés au point qu’ils ont toujours rêvé d’atteindre : la partition de notre pays et la proclamation de leur République : mal leur en prit car aucun de leurs soutiens affichés ou cachés n’a osé franchir le Rubicon de la reconnaissance, ce fut un flop magistral.
Ils étaient allés trop loin ! Même leurs alliés sur le terrain : Ançardine, MUJAO et autres ne suivent pas, alors…. ?
Il fut décidé de mettre fin à leur fantasme et de les éjecter de l’espace qu’ils convoitent, ce fut la débâcle du mnla qui va élire domicile à Ouagadougou, Nouakchott et Paris jusqu’à ce jour. Le MNLA est devenu virtuel, animé par quelques cadres qui doivent tout à leur mère patrie, le Mali. Ils sont chercheurs, députés, anciens ministres, officiers de l’armée malienne.et surtout libyens depuis plus de trente ans.
Bataille médiatique à Paris et Bruxelles
Ayant perdu la bataille de la partition du Mali, de l’indépendance, ils engagent la bataille médiatique tous azimuts surtout à Paris et à Bruxelles par le mensonge, l’intoxication, la mystification et le bluff pour rester en vie.
Avouons que cette offensive a porté au-delà de leurs espérances ! A cause d’abord de la réceptivité bienveillante de certains cercles d’intellectuels européens aveuglés par le mythe de « l’homme bleu » du désert, le dernier des mohicans, une espèce rare en voie de disparition qu’il faut sauver coûte que coûte !
A cause ensuite de la passivité, la léthargie, l’indifférence coupable des autorités maliennes qui ne font rien pour contrer cette entreprise diabolique qui est en train de faire du Mali l’agresseur, le criminel à surveiller de près, le génocidaire en puissance, bref le coupable !
A croire que le Mali n’a pas d’Ambassade à Paris, à Bruxelles, à Berlin ou à Rome ! Nos représentations diplomatiques ont brillé et continuent à briller par leur superbe silence dans ce concert malveillant contre notre pays ! Aucune réplique, aucun débat, aucune mise au point dans les médias, les seules réactions sont venues de la part de parlementaires ou de fonctionnaires de passage à Paris où à Bruxelles, ou des associations de maliens en Europe. Je suis sidéré par tant d’incapacité et de passivité et ce, depuis plusieurs années.
Le Mali en manque de communication
Et pourtant il existe bien des conseillers chargés de la communication dans chaque Ambassade, l’actuel ministre de la communication en fut un, qu’a- t-il fait quand il était en poste à Paris ? MNLA tout virtuel qu’il soit nous a battu à plate couture sur le terrain de la communication, son seul territoire à l’heure actuelle. Ici même au Mali, les journalistes et envoyés spéciaux de RFI et France 24, pour mieux étayer leurs argumentations fallacieuses et racistes, tendent leur micro au premier venu drapé dans son beau boubou bleu indigo, paradant devant la Tour de l’Afrique, soi-disant président d’une obscure association des jeunes Arabes du Mali qui n’en a que le nom, cet énergumène analphabète qui n’a l’air, ni inquiet encore moins aux abois, déclare que 12 familles d’Arabes (sur des centaines à Bamako) ont été perquisitionnées et que les forces de l’ordre ont emporté ce qu’elles voulaient, sans vouloir citer qui que ce soit. Quel menteur ! Mais surtout quel ignorant ! Ce quidam et ses amis envoyés spéciaux ignorent que nous sommes sous l’état d’urgence et qu’à ce titre l’administration peut perquisitionner là où elle, le juge nécessaire à la recherche de renseignement car en temps de guerre, aucune précaution n’est de trop ! Ce quidam sait-il que onze mosquées ont été perquisitionnées au même moment à Bamako, notamment celle de Mahmoud Dicko, Président du Haut Conseil Islamique et de Chérif Ousmane Madani Haïdara Président de la ligue des leaders musulmans du Mali qui n’ont rien trouvé à redire !
Il est de notoriété publique que le MUJAO, qui n’a de religieux que le nom, a été fondé à Gao par certains membres de la communauté arabe qu’il sait par ailleurs, particulièrement actifs dans le trafic de drogue (Air cocaïne, etc.) au grand dam de la grande famille arabe.
Complice des barbares coupeurs de mains
Alors, lui, le Président de la jeunesse arabe soi-disant a-t-il condamné cela ?
Quand on amputait, violait, tuait les pauvres citoyens à Gao, a-t-il exprimé un jour publiquement sa désapprobation ou sa condamnation comme l’autre jour sur France 24 ?
Que nenni ! Il a été un complice silencieux de ces barbares, par solidarité communautaire ou pour convenance personnelle !
La chance de notre cher Mali est que par la grâce de Dieu, la très grande majorité des Touaregs et des Arabes sont dans la République. Ils ne se sont jamais sentis exclus et ne s’en sont jamais exclus eux-mêmes. Ils vivent et travaillent chez eux à côté de tous leurs autres frères et sont en profonde divergence avec ces brebis égarées et autres pyromanes. Je les invite, que dis-je, je les exhorte à prendre la parole pour expliquer ce qu’est leur Mali depuis les temps immémoriaux ! Un pays pauvre certes, mais un havre de paix et de convivialité !
A expliquer que le MNLA ne représente pas le peuple Touareg dans sa majorité, qu’il est minoritaire, et qu’il n’a aucun mandat. Enfin, j’espère et souhaite que la toute jeune association qu’ils viennent de porter sur les fonts baptismaux dénommée » Trait d’Union » soit l’une de leur tribune pour dire aux Romano Prodi et autres Ban Ki Moon qui ne sont jamais venus au Mali, que dans ce grand pays, aucune communauté n’est marginalisée ni brimée comme ils le prétendent.
Mutisme des jeunes leaders politiques
Un proverbe de chez nous dit : » Au lieu de s’en prendre à son point de chute, on doit plutôt accuser là où on a trébuché « . Moi justement à ce sujet je ne comprendrai jamais la léthargie et le mutisme de la génération montante de la classe politique malienne, les Moussa Mara, Housseini Amion Guindo, Ben Fana et autres Mamadou Tiéoulé Konaté, Dr Mamadou Diallo qui sont de la même génération que le porte-parole des rebelles à Paris. Leur génération qui a connu le formidable développement de l’internet et des réseaux sociaux (Tweeter, face book, etc.). Si les diplomates n’ont pas fait ce que l’on attendait d’eux, ces jeunes loups pressés de grimper sur l’olympe, qui ont les moyens intellectuels et matériels de porter la contradiction à ces menteurs jusque dans leurs refuges, sont étrangement demeurés atones et aphones.
» La femme qui accepte le partage de l’enfant n’est pas sa mère «
Le Ministre des Affaires Etrangères Tiéman Coulibaly, qui est un des leurs, est le seul à mouiller le maillot et tirer son épingle du jeu. Son vibrant plaidoyer devant la commission des affaires étrangères du Parlement français restera longtemps dans l’esprit des députés français. Mais que diable ! Pourquoi tous les autres qui sont députés, conseillers spéciaux, chercheurs, maires ou opérateurs économiques ne prennent pas des initiatives ? Pourquoi n’actionnent-ils pas leurs réseaux afin de porter la vérité là où il se doit, c’est-à-dire partout. Comme la députée de Bourem Madame Haïdara dite Chato.
O rage ! O désespoir ! O vieillesse ennemi ! N’avons-nous donc tant vécu que pour cette infamie ? Ai-je envie de crier à ces jeunes gens sur qui reposent tous nos espoirs. Lavez l’affront, lavez, je vous prie ce déshonneur qui est fait à notre chère patrie, le Mali eternel. Allez partout dire aux ennemis du Mali que 4 000 ans auparavant un jugement du Prophète Salomon répondait ainsi à leurs prétentions : « Celle qui accepte le partage de l’enfant, n’est pas la mère de l’enfant « .
Allez leur dire que : « l’authentique propriétaire du sol n’évoquera jamais son partage »
Que « toute idée de partage est synonyme d’usurpation ».