Paris - Le chef de la diplomatie Jean-Marc Ayrault s’est dit vendredi "stupéfait" du septicisme de Nicolas Sarkozy sur la "mission" de la France au Mali, rappelant que l’intervention militaire
française avait permis d’éviter la propagation jihadiste.
Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite pour 2017, a indiqué jeudi sur France 2 qu’il n’avait "pas compris quelle était la mission de la France au Mali".
"On a envoyé les soldats français au Mali. Peut-être était-ce nécessaire mais sur un espace grand comme trois fois la France, envoyer 3.000 soldats français pour rétablir l’ordre... Je me demande encore quelle est leur mission", a ajouté l’ex chef de l’Etat.
"J’ai écouté ça, j’ai été stupéfait. Quand on a été président de la République, on ne sait pas ce qu’on fait au Mali ?", a réagi Jean-Marc Ayrault sur la chaîne LCI. "Que Nicolas Sarkozy ne sache pas pourquoi on est là, j’avoue (qu’il y a) de quoi être très inquiet pour ceux qui seraient tentés de
voter pour lui", a-t-il jugé.
Lorsque le président François Hollande a décidé d’engager militairement la France au Mali, en janvier 2013, "c’’était à l’appel du gouvernement du président (Ibrahim Boubacar) Keïta au Mali parce que c’était l’invasion des jihadistes, c’était l’invasion terroriste, ils étaient à quelques heures de Bamako", a rappelé M. Ayrault.
"Si la France n’était pas intervenue, aujourd’hui le Mali serait un pays aux mains du terrorisme (...) qui aurait contaminé toute une région, l’Afrique de l’ouest", a-t-il ajouté.
Jean-Marc Ayrault a souligné que "la lutte contre le jihadisme est loin d’être terminée" et que les 3.000 soldats français au Mali "continuent d’assurer une protection, avec les forces multinationales de l’ONU".
Des groupes jihadistes ont contrôlé le nord du Mali du printemps 2012 à janvier 2013 puis été dispersés et en grande partie chassés par l’intervention militaire internationale, notamment via l’opération française.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.