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IBK à Koulouba : ADP-Maliba fait le point : 3 ans de scandales, de hold-up à la démocratie !
Publié le vendredi 16 septembre 2016  |  le point
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© aBamako.com par Momo
Atelier d` information et de formation des parlementaires maliens sur les instruments internationaux et régionaux pour éliminer les violences faites aux femmes et aux filles.
Bamako, le 12 décembre 2014. Honorable Amadou THIAM a présidé la cérémonie d` ouverture de l`Atelier d` information et de formation des parlementaires maliens sur les instruments internationaux et régionaux et le cadre législatif national pour éliminer les violences faites aux femmes et aux filles, qui se tiendra du 12 au 13 décembre.
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Créé en mars 2013 et avec déjà 4 députés plus la deuxième vice-présidence de l’Assemblée nationale (AN), ADP-Maliba ne cesse de surprendre positivement. Le courage politique dont fait preuve jusque-là en tout cas ce jeune parti, mérite qu’on s’y attarde un peu.
L’intervention de son président, Amadou Thiam, sur Kledu le 25 août dernier, à la suite de l’annonce du retrait définitif du parti de la majorité présidentielle, est assez édifiant et laisse croire –pour le moment – que le parti met «le Mali au-dessus de tout» pour reprendre une expression de M. Thiam. Les motivations de ce retrait définitif sont multiples.
«En 3 ans, aucune rencontre avec IBK»
Par ‘’rencontre’’, s’entend ici un cadre officiel d’échanges, et non ces ‘’diners et autres ruptures du jeûne’’ que les responsables de ADP ont bien eu l’honneur de partager. Mais, cela n’est pas suffisant pour Amadou Thiam et ses partenaires qui, aux dires du premier responsable de l’ADP, ont entrepris diverses démarches (courriers, relations, etc.) pour pouvoir rencontrer le président de la République, lui faire part de leurs préoccupations, de leurs orientations, réfléchir ensemble sur la bonne gouvernance, sur l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, de l’avenir de la nation, etc. ADP-Maliba n’a jamais eu cette chance, contrairement aux rebelles : «On souhaite le rencontrer comme il le fait souvent avec les groupes armés » constate M. Thiam. Or, se justifie-t-il, cette rencontre est d’autant légitime qu’ils ont ‘’élaboré ensemble un projet que lui (le président de la République) est chargé d’exécuter’’.
3 ans de scandales, ‘’il faut agir pour donner l’exemple
Amadou Thiam a comme l’impression que «dire la vérité devient presque un crime». Mais il n’en a cure tant les raisons de se fâcher sont nombreux : Les rapports 2013-2014 du vérificateur Général avec un préjudice d’environ 140 milliards de FCFA (avec en prime – et ironie du sort – une année 2014 décrété ‘’l’année de lutte contre la corruption), les affaires 1000 tracteurs, l’engrais frelaté, achat de l’avion présidentiel, équipement de l’armée, etc. Le président a-t-il une excuse du fait de la qualité douteuse de ses collaborateurs ? Aucune excuse, comme l’analyse A. Thiam : «On peut avoir des collaborateurs corrompus, mais dans ce cas, il faut agir pour donner l’exemple. Or il n’en fut rien. Le président a dit avoir transmis des dossiers à la justice, mais il n’y a aucune suite…».
Un retrait à cause des postes ?
Certaines personnes reprochent à ADP d’avoir claqué la porte de la majorité pour la simple raison qu’elle n’a pas eu de portefeuilles ministériels. À celles-ci Amadou Thiam répond qu’IBK est à son 5ème gouvernement et que son parti n’a jamais entrepris une démarche dans ce sens. Le parti aurait par contre vu d’un bon œil l’intégration des groupes armés dans le gouvernement, si cela devait contribuer à l’apaisement. Par ailleurs, précise-t-il, «il ne suffit pas d’intégrer un gouvernement, encore faudrait-il avoir une vision. Quelle est la vision du gouvernement ? Chaque jour, on voit quelque chose qu’on ne comprend pas».
«On n’a pas quitté la majorité pour aller à l’opposition»
Même en ayant quitté la majorité présidentielle, ADP ne se situe pas pour autant dans l’opposition. Elle ne partage pas la position de ceux des opposants qui tirent sur tout ce qui bouge, critiquent pour critiquer : «Nous souhaitons une autre forme de regroupement qui puisse contribuer à la bonne gouvernance, qu’on soit de la majorité ou de l’opposition ; que ceux qui doivent dire la vérité disent la vérité au président», explique Thiam.
Communiqués conjoints avec SADI et FARE : quelle idée derrière la tête ?
Depuis les communiqués conjoints avec les partis SADI et FARE, les supputations vont bon train au sujet de ADP. L’explication est simple, selon M. Thiam : les trois partis ont la «même vision», notamment sur la consolidation de la paix, la bonne gouvernance. Mais encore, y aurait-il derrière ce rapprochement la création d’un groupe parlementaire ? «Les pourparlers sont en cours», laisse comprendre le président de l’ADP.
L’ADP est-elle prête à assumer les conséquences de sa décision ?
Si par ‘’conséquences’’, il faut comprendre le risque de perdre des postes (notamment à l’Assemblée nationale : 2ième vice-présidence entre autres), le parti dit n’avoir aucune inquiétude : «On n’est pas venu pour les postes. Si on doit perdre nos postes pour le Mali, on est d’accord. Le Mali est au-dessus des postes. Si le président voit qu’il y a des gens prêts à perdre leur place pour le Mali, ça lui donnera à réfléchir. »
‘’Notre démocratie devient un hold-up’’
35 millions de Fcfa, 15 députés, 5 conseillers nationaux, le projet de loi électorale pourrait faire l’affaire des élus (députés en particulier) en vendant non pas au ‘’mieux offrant’’, mais au plus offrant’’. Mais il ne fait guère l’affaire de ADP qui pense qu’«il est fait exprès pour écarter certains». Le projet est d’autant révoltant que le RPM et l’ex-candidat à la présidentielle n’ont jamais eu à remplir de telles conditions draconiennes : «Ce n’est pas ça la démocratie. Dans d’autres pays, ce pouvoir (dévolu aux élus) revient aux citoyens ; et c’est ce qu’il y a de plus légitime, puisque les députés peuvent ne plus être en phase avec les mandants. Cette loi ne doit pas passer, notre démocratie devient un hold-up. Ce projet de loi doit être rejeté…».
De la suppléance des députés ?
Le décès d’un 5ème député n’a fait qu’accentuer le débat sur la question de suppléance des députés. La question est en cours et devra aboutir à une alternative crédible, durable et moins coûteuse pour le contribuable : «L’élection d’un député coûte plus de 100 millions, pour un taux de participation d’environ 10% ; donc il y a problème. On pourrait s’inspirer de l’expérience d’autres pays», analyse A .Thiam. En tout cas, dès qu’on parle de la suppléance chez nous, on ne pense qu’à la ‘’chimie noire’’ pour accélérer le départ du titulaire…
Opération Ami Kane : oui pour le fond, non pour la forme
Assainir est toujours une bonne chose, surtout en regard de l’image de Bamako par rapport à d’autres capitales. Mais l’opération n’a pas été préparée, regrette le président de l’ADP. Qui fustige par ailleurs, le fait de donner des délais, si on peut appeler ça un délai (3 jours) sans proposer une alternative, sachant aussi qu’on n’a pas de système de sécurité sociale comme cela existe dans certains pays. Conséquence : de nombreux chefs de famille se retrouvent dans la précarité. Toute chose qui pousse un auditeur à mettre en garde : «C’est l’immolation par le feu d’un jeune Tunisien désespéré qui a abouti à la révolution Arabe, le Printemps arabe». À bon entendeur…
Affaire Ras Bath : inadmissible de part et d’autre
Le président Thiam n’a guère apprécié les casses consécutives aux manifestations ‘’pro ras Bath’’. Il juge tout aussi ‘’inadmissible’’ l’usage de balles réelles attribué – à tort ou à raison – aux forces de l’ordre. Ce qui rappelle douloureusement d’autres événements survenus plus tôt à Gao où des balles réelles ont été également utilisées. Deux situations qui interrogent forcément. Mais d’ores et déjà, la conduit à tenir : «Il faut éviter tout ce qui peut mettre de l’huile sur le feu, surtout quand on sait que il y a d’autres ennemis. Donc, nous souhaitons un apaisement. L’urgence est de faire face à la crise du Nord, à l’insécurité au centre et un peu partout…», suggère A. Thiam.
Appel au président de la République
À défaut d’obtenir un tête-à-tête avec le président IBK, A. Thiam profite des médias pour adresser un message à leur ancien mentor et à ses collaborateurs : «La gouvernance ne va pas bien ; que le président écoute le peuple, les partis politiques…qu’on mette le Mali au-dessus de tout ; que ces collaborateurs lui disent la vérité…».
La Rédaction
Source: Le Point
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