Du côté de la Coordination des mouvements de l’Azawad comme de la Plateforme des mouvements d’autodéfense, on ne fait toujours pas de bilan. Mais, nos sources parlent d’importantes pertes pour la CMA.
Ce vendredi 16 septembre 2016, la bourgade d’Intachdayte, à 90km de la ville de Kidal, a été le théâtre d’affrontements armés entre les combattants de la CMA et ceux de la Plateforme. Si aucun des deux camps n’a encore dressé de bilan, des sources indé- pendantes parlent de 20 morts dans les rangs du Mouvement national de libération de l’Azawad du sieur Najim qui aurait ainsi perdu le village d’Intachdayte, où il avait l’un de ses plus importants dépôts d’armes. Aussi, indiquent-elles, le Mnla, aurait été dépouillé de 12 pick-up surmontés de 12/7 et 2 camions remplis d’explosifs, entre autres. Les mêmes sources notent quelques blessés dans les rangs du Groupe d’autodé- fense touareg, imghad et alliés (Gatia), le bras armé de la Plateforme. Les deux camps s’accusent de façon mutuelle. En effet, le Gatia affirme être tombé dans une embuscade alors que ses combattants se rendaient à Aguelhoc, pendant que la CMA pointe du doigt le camp adverse qu’elle accuse d’avoir pris d’assaut l’une de ses positions, à Intachdayte. Dans un communiqué rendu public le jour des affrontements, la Coordination des Mouvements de l’Azawad parle «d’une énième violation du cessez-le-feu et de l’Accord de paix de la part de la Plateforme». Ces violences surviennent, poursuit-elle, à un moment où «les parties devaient s’efforcer de maintenir le calme et s’interdire tout acte de provocation comme elles s’y étaient engagées devant l’équipe de la médiation internationale le 03 septembre 2016 à Bamako». Partant, la CMA lance un appelle à la médiation internationale afin qu’elle prenne toutes ses responsabilités face à «ces violations répé- tées» qui ont pour but, estime la Coordination, d’empêcher la mise en œuvre de l’Accord. Il importe de rappeler que les deux parties, en dépit des deux accords qu’elles ont signé à Anéfis et à Niamey, se disputent depuis plusieurs mois la gestion de la ville de Kidal, tenue pas la Coordination des mouvements de l’Azawad. Cette opposition qui, selon beaucoup d’observateurs, trouve son explication dans la rivalité entre les communautés Ifoghas de la CMA et Imghad de la Plateforme a eu un impact négatif sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Bakary SOGODOGO