Au Mali, l’or brille rarement pour les maliens car exploité en partie par des sociétés étrangères qui expatrient une grande partie des profits. Pour contribuer à faire profiter davantage au pays les revenus issus de la production d’or, M. Aliou Boubacar Diallo, créa Wassoul’Or et cela il y a une vingtaine d’années. M. Diallo était récemment l’invité d’Africable Télévision pour parler des potentialités minières du Mali et de la reprise prochaine des activités de production d’or par la société Wassoul’Or dans la localité de Kodiéran (région de Sikasso) après un arrêt dû à la crise politico-sécuritaire. Au micro de notre confrère Sékou Tangara, le PDG de Wassoul’Or s’est, sans détours, exprimé aussi sur des sujets brûlants le concernant actuellement.
Faut-il le rappeler, après des études à la Faculté des sciences économiques, juridiques et politiques de Tunis, puis à l'Université Picardie en France, M. Aliou Boubacar Diallo rentre au bercail, alors qu’il avait la possibilité d’aller investir ailleurs, comme le font plusieurs de nos compatriotes. Il explique ce choix de venir investir au Mali par le fait qu’il soit convaincu que le pays a d’énormes potentialités dans les ressources minières. Et, muni d’une expertise de levée de fonds sur les marchés financiers internationaux, il décide de mettre en valeur les ressources, surtout minières du Mali.
Après l’acquisition d’un permis de recherche minière, M. Diallo commence par le rachat des dettes de gouvernement du Mali. Ainsi débute le financement de l’exploration par les produits de recouvrement des créances du Mali. Il est important de retenir que bien que le Mali soit le troisième producteur d'or du continent, après l'Afrique du Sud et le Ghana, M. Aliou Boubacar Diallo, PDG de Wassoul’Or a été le premier malien à ouvrir en février 2012, une usine de production. Plusieurs années de recherche et d’exploration ont été nécessaires à la réalisation de ce projet minier à haut potentiel. L’exploitation du principal gisement a commencé en février 2012, mais paralysée par les événements que le Mali a connus la même année. Car, selon lui, «quand il y a eu les évènements de 2012, l’opérateur canadien de la mine a dû abandonner le site conduisant ainsi à l’arrêt de la production alors qu’il devait former au préalable le personnel malien».
Aujourd’hui, maitrisant bien la zone et la confiance rétablie, Wassoul’Or décide de reprendre ses activités de production d’or dans la zone de Kodiéran après une longue période de difficultés. Sur la question de savoir si tous les problèmes liés à la fermeture de l’usine étaient réglés, le premier responsable de Wassoul’Or indique sans ambages avoir complètement apuré tous les 13 milliards de F CFA d’arriérés de paiement. Il avoue avoir aussi investi 13 autres milliards de F CFA pour le redémarrage des activités de la mine d’ici la fin 2016. «Nous avons investi 26 milliards pour reprendre l’activité dans le dernier trimestre de 2016» a-t-il indiqué. M. Diallo souligna au passage que le redémarrage des activités intervient également après l’acquisition de matériels d’exploration de dernière génération.
S’exprimant sur l’article paru dans Médiapart où Pearl Gold estimait avoir été abusé, M. Diallo expliqua que c’est de l’intox, car c’est bien lui qui a créé Pearl Gold quand il a voulu coté 25% de ma mine à la bourse en Allemagne». Il avoua toutefois que les initiateurs des actions ont perdu 3 procès en Allemagne, plusieurs au Mali et ont été déboutés en 2015 en France.
Sur sa supposée collusion avec Airbus où on parle de marchés d’équipement militaires, M. Diallo répondra qu’il n’a «jamais eu un marché de l’Etat malien, à fortiori un marché militaire et l’Etat du Mali peut certifier que c’est faux».
Parlant d’un autre sujet, le PDG de Wassoul’Or a admis avoir investi plus de 1 milliard de F CFA dans le social avec la construction de 4 mosquées dans le Wassoulou, 2 écoles, un centre de soins, des routes, des ponts, des digues de retenues d’eau pour les éleveurs et agriculteurs. Il y a aussi le projet de développement du Cajou. Le tout, dit-il, «pour pouvoir intégrer le projet à son environnement naturel » et de penser « à la mine et à l’après mine ».
A retenir enfin que M. Aliou Boubacar Diallo est propriétaire de plusieurs sociétés parmi lesquelles figurent Wassoul’Or (mine), Petroma (Gaz et Pétrole), LFD (Transport logistique et agro-alimentaire) et POMM SA (Vente d’or). Ses entreprises opèrent, entre autres, en Europe, au Mali, au Sénégal et en Côte d’Ivoire.
Vivement alors le redémarrage des activités de Wassoul’Or pour que l’or du Mali brille davantage pour les Maliens.