Enième reprise des combats autour de la ville de Kidal. Vendredi 16 septembre, indique t – on, des affrontements d’une extrême violence ont opposé des éléments de la Plateforme et de la CMA. C’était à environ 85 km de Kidal. Les deux groupes s’accusent sur la responsabilité de la reprise des combats. L’armée malienne n’était pas présente sur place, les forces internationales (Barkane et MINUSMA) ont encore brillé par leur mutisme. Le bilan diversement distillé semble très lourd : 2, 10, 20 morts et plus.
Le week -end dernier aura encore été marqué par la reprise des combats dans la région de Kidal. Vendredi matin, très tôt, des échanges de tirs opposèrent des éléments de la Plateforme (composée de mouvements d’autodéfense favorables à l’unité nationale) à ceux de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad, des rebelles contre la République). Les combats entre les parties ont eu lieu à environ 85 km de Kidal sur la route d’Aguel’Hoc. Mais, que s’est – il passé pour que les armes crépitent encore ? N’y avait – il pas un cessez – le – feu entre les parties ?
Difficile de répondre car depuis un certain moment, c’est la CMA qui contrôle la ville de Kidal. Quant à la Plateforme, elle s’était retirée après les combats du mois dernier. On le sait, les forces internationales, Barkane et MINUSMA, avaient joué les bons offices. Sous leurs auspices, tout le monde avait appris que la Plateforme n’était plus dans la ville de Kidal. Et que Barkane et MINUSMA avaient établi un cordon de sécurité autour de Kidal pour éviter d’éventuels affrontements.
Aussi, des médiations ont été menées au Niger entre la CMA et la Plateforme. Ici au Mali, la presse faisait état de médiations de leaders religieux pour permettre aux éléments des parties de fêter la Tabaski avec leurs familles.
Quelques jours seulement après cette fête, voilà que les armes recommencèrent à crépiter. La CMA aurait – elle alors quitté son fief de Kidal pour aller à la rencontre de la Plateforme ? Barkane et MINUSMA n’étaient – elles pas sur place ?
Ou auraient – elles encore fermé les yeux pour voir qui prendrait le dessus ?
En tout cas, le bilan diversement distillé par les parties semble très lourd. La presse internationale a évoqué 2, 4 et 10 morts sans plus de précisions. Des sources émanant de la région parlent de dizaines de morts. Et l’on ne sait toujours pas lequel des deux groupes aurait subi plus de pertes. Il est question d’un simplecheck-point du MNLA (un groupuscule de la CMA) attaqué par des éléments de la Plateforme. Faux, a rétorqué cette dernière. C’est dire combien la situation est grave. Et que les choses se compliquent davantage dans la mise en œuvre de l’Accord dit de Paix et Réconciliation.
Depuis le mois de mai 2014, l’Armée malienne est absent de la région de Kidal.
Malgré ledit Accord de Paix, ce sont les groupes armées qui y font régner leurs lois. Les populations civiles sont laissées à leurs propres comptes. D’où la résurgence des groupes d’autodéfense. Ce qui s’apparentait à une crise politique est entrain de glisser vers un conflit ethnique.
A Kidal – Ville, les Touaregs Ifoghas n’entendent pas partager le terrain avec d’autre tribus, fussent – elles touarègues.
Des administrateurs civils de l’Etat central y ont été froidement assassinés au vu et au su de Barkane (jadis Serval) et de la MINUSMA. C’était en mai 2014. Dès lors, aucun représentant de l’Etat central n’a pu séjourner à Kidal.