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Le CMC au Port Autonome de Nouakchott dit «Port de l’amitié» : Succès d’une mission exploratoire
Publié le lundi 19 septembre 2016  |  Le 22 Septembre
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Une forte délégation du Conseil malien des chargeurs (CMC), conduite par son Président, Ousmane Babalaye Daou, a séjourné du 5 au 8 septembre 2016 à Nouakchott pour explorer les potentialités du Port Autonome de Nouakchott, communément appelé «Port de l’amitié». Il s’agit de l’amitié entre la Mauritanie et la Chine, qui a construit les grands ouvrages du Port. Au regard des échanges, des rencontres B to B et surtout des engagements de la partie mauritanienne, on peut affirmer que la mission exploratoire a été un grand succès.
Arrivés à Nouakchott aux environs de 19 h le lundi 5 septembre, Ousmane Babalaye Daou et sa délégation ont été accueillis avec faste et conduits dans le salon d’honneur de l’aéroport international Oum Tounsi de Nouakchott. Quelques instants après, l’impressionnant cortège d’une vingtaine de véhicules démarre en cascade.
Tout le long du parcours, il y a une véritable zone aéroportuaire, avec des routes bien faites et un éclairage public bien établi. Sans aucun domicile ni parc, encore moins un champ ou un verger. Ce qui est visible, ce sont bien les arbres, qui peinent à pousser dans une zone très aride.
Quarante-cinq minutes plus tard, le cortège s’immobilise devant l’hôtel Azalaï Marhaba de notre compatriote Moussadeck Bally, situé sur l’avenue Jamal Abdel Nasser, au cœur de la ville. A 21h, les responsables du Port Autonome de Nouakchott, dit «Port de l’amitié» (PANPA) invitent la délégation à un diner dans les jardins de l’hôtel.
Le DG du PANPA, Hassena Ould Ely, souhaite la bienvenue à ses hôtes. Ousmane Babalaye Daou lui rend la politesse pour l’accueil fraternel et chaleureux dont lui et sa suite ont fait l’objet. Place aux trois moments du repas: entrée, plat de résistance et dessert. Le rideau de la journée se referme sur cette soirée.
Le lendemain, la cérémonie est officiellement ouverte dans la salle de conférence de l’hôtel. Trois interventions ponctuent cette séance: celles du Président de l’Union nationale du patronat mauritanien (UNPM), du DG du PANPA et de Maley Dafanga, Chargé de mission au ministère de l’Equipement, des Transports et du désenclavement du Mali et chef de la délégation malienne.
Ce dernier explique clairement aux Mauritaniens que les opérateurs économiques maliens veulent faire du PANPA la principale porte d’entrée des marchandises maliennes, en mettant l’accent sur les questions de célérité, la possibilité de dépotage des conteneurs et le suivi électronique des véhicules de transport des marchandises. Aussi invite t-il les participants à être concrets et pragmatiques car, dira-t-il, «quand l’offre est attractive, la demande ne se fait pas attendre».
Le deuxième intervenant, très éloquent et engagé visiblement à rentabiliser le PANPA, demande aux opérateurs économiques maliens et mauritaniens de se donner la main, dans un esprit de partenariat gagnant - gagnant. Pour lui, chaque partie doit gagner de l’argent, doit pouvoir faire des business.
C’est pourquoi il ne cessera d’insister sur la mise en valeur des intelligences pour mobiliser les opérateurs économiques maliens en direction du Port Autonome de Nouakchott. Convaincu que son pays doit revoir ses textes réglementaires et législatifs pour attirer davantage les Maliens, le DG du PANPA évitera la langue de bois et soulèvera la problématique du développement des transports terrestres, de la manutention et de la gestion des conteneurs ainsi que de la gestion des parkings des véhicules de transport de marchandises.
Le patron des patrons mauritaniens plaidera pour une coopération plus étroite entre les deux pays et un partenariat accru pour développer l’axe Nouakchott – Bamako.
Les travaux de la journée se poursuivront à travers des communications faites par la partie malienne. Le Secrétaire général du CMC, Alkeïdi Amar Touré, développera les difficultés que les opérateurs économiques maliens rencontrent sur le corridor Nouakchott – Bamako et leurs attentes en vue d’améliorer la situation.
Ensuite, Boubacar Bah, Directeur commercial de la CMDT, mettra en exergue les atouts de sa société et relèvera avec force et rigueur les conditions de la CMDT pour qu’elle puisse éventuellement utiliser le Port de Nouakchott.
Enfin, le PDG d’Ebémi, le système malien de suivi électronique des véhicules de transport des marchandises, Abdoulaye Dicko expliquera brillamment le contexte dans lequel le tracking des véhicules des marchandises a été mis en place par de jeunes maliens. Un système, il faut le préciser, primé par la Banque Mondiale en raison de son efficacité.
Dans l’après-midi, place aux rencontres B to B entre opérateurs économiques maliens et mauritaniens, suivies souvent de visites de terrain. Les importateurs en agroalimentaire (SODIMA, GDCM, SODRAF...), en engrais (Société Toguna), les importateurs en groupe (Madiou Simpara, Hamidou Cissé, Boubacar Niang) et les transporteurs multiplieront les échanges fructueux.
Le mercredi 7 septembre, la délégation se rend au Port de Nouakchott pour une visité guidée. Un grand port, vide. Sans aucune activité. Aucun bateau ne s’y trouvait au moment de notre passage. Pas la moindre activité de chargement, de déchargement, de dépotage, de transport, rien de tout cela.
C’est un lieu apparemment sécurisé, situé à 15 km du centre ville. C’est aussi un terrain vierge pour les Maliens, qui veulent y travailler sérieusement, avec beaucoup de facilités et à un coût moins élevé que dans les autres Ports.
Les magasins de stockage existent. Les Entrepôts Maliens en Mauritanie (EMM), visités par la délégation, en possèdent deux, d’une capacité chacun de 50 000 tonnes.
Sans compter les autres magasins disponibles. Il semble également que 4 000 dockers soient inscrits au Port de Nouakchott, parmi lesquels de nombreux Maliens venus de Nioro du Sahel et environs.
Après cette balade, la délégation rendra une visite de courtoisie au ministre des Transports mauritanien. Les difficultés du corridor Nouakchott - Bamako seront au menu des entretiens. Des engagements seront pris pour lever les goulots d’étranglement.
Retour à l’hôtel pour la cérémonie de clôture. On retient deux volets de recommandations: le cadre institutionnel et les difficultés administratives et douanières.
Ainsi, la douane s’engagera à assurer aux opérateurs économiques maliens que les formalités douanières seront remplies avant l’arrivée du bateau, en vue du transit des marchandises dans les 24 heures et à la fixation des frais d’escorte de façon forfaitaire avec les opérateurs économiques maliens.
Le PANPA s’engagera à mettre à la disposition du Mali un terrain pour le dépotage et le patronat mauritanien s’engagera à participer à la mise en œuvre du terrain, si besoin en était.
En outre, il sera convenu de la mise en place d’un organe chargé de gérer les difficultés relatives au corridor entre les deux pays. Le même organe aura en charge le suivi et l’évaluation des engagements pris. Il sera composé de Mauritaniens et de Maliens, de part et d’autre de la frontière. Des points focaux ont également été désignés dans les deux pays, afin de rendre opérationnel le partenariat gagnant - gagnant.
Cerise sur le gâteau, le séjour se terminera par une soirée artistique et culturelle, sous forme d’un dîner de gala agrémenté de prestations de nombreux artistes locaux.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la mission exploratoire a été un franc succès. Il reste maintenant à la concrétiser sur le terrain. N’est-ce pas là une autre paire de manches? Le Sénégal et la Côte d’Ivoire croiseront-ils les bras en voyant les Maliens abandonner doucement leurs ports pour une autre destination?
Chahana Takiou
Source: 22 Septembre
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