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Retombées du sommet de Tianjin 2014 : En attendant les travaux d’infrastructures
Publié le lundi 19 septembre 2016  |  L’Essor
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Les retombées sont peu visibles actuellement parce que les procédures sont nombreuses. La concrétisation sur le terrain ne saurait plus tarder.

En 2014, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a effectué une visite historique à Tianjin, en République Populaire de Chine. Au cours de cette visite, le Mali a signé pour 5.500 milliards de Fcfa d’accords de partenariat. Depuis, le citoyen lambda s’interroge sur les retombées des annonces faites à Tianjin. Où en est-on avec le suivi des résultats de cette visite ? Le directeur Asie – Océanie de la Coopération internationale, Mamadou Lamine Ouattara tient tout d’abord à souligner la qualité de la coopération Mali-Chine. Le diplomate en charge du dossier explique ensuite que les résultats de Tianjin sont historiques parce qu’ils sont allés au-delà de la coopération classique. « Les relations entre nos deux pays sont passées de la coopération classique au domaine des investissements c’est-à-dire que le gouvernement malien a la possibilité de signer, avec les compagnies privées chinoises, des protocoles d’accord qu’on appelle en anglais « Memorandum of understanding » (MOU). Il s’agit là d’un grand bond en avant. Depuis 2014, les actions en cours ne sont pas très visibles parce que les procédures sont nombreuses, précise notre interlocuteur. « Les gens se posent beaucoup de questions, mais il y a un gros travail en dessous, ajoute le diplomate. Les techniciens sont entre Bamako et la Chine. Les débuts sont difficiles, mais ça promet et les dossiers avancent. » Mamadou Lamine Ouattara rappelle qu’au cours de la visite de Tianjin, plusieurs protocoles d’accords ont été signés sur des projets structurants. Il s’agit de gros investissements comme le 4è pont de Bamako et le pont qui enjambe le fleuve au niveau de la ville de Ségou, les ports secs à construire dans certaines villes du Mali, des projets relatifs à la production et au transport d’énergie, au projet de rénovation du chemin de fer Bamako-Dakar, à la construction du chemin de fer Bamako-Conakry et à plusieurs autres projets routiers. Le conseiller du président de la République, chargé du suivi de Tianjin, Tidiani Badian Kouyaté, met lui aussi l’accent sur le dynamisme de la coopération Mali-Chine, avant d’assurer que les dossiers signés à Tianjin avancent bien. Il précise cependant qu’entre la signature d’un MOU et la pause de la première pierre du projet, il faut attendre un minimum de trois ans. En effet, le MOU est signé entre le Mali, le gouvernement chinois et une entreprise chinoise. Une fois que l’entreprise a signé, elle finance (à ses frais) les études de faisabilité du projet. Toutes les études de faisabilité des projets signés sont entièrement financées par les entreprises chinoises. « Le montage du projet passe par plusieurs étapes : les études de faisabilité, le contrat commercial, l’étude environnementale. Ensuite la banque chinoise EXIM BANK analyse la pertinence du projet. Entre les discussions, les études de faisabilité et le financement il faut trois ans », souligne notre interlocuteur. Les trois projets les plus avancés. A l’heure actuelle, les trois projets les plus avancés concernent la réhabilitation du chemin de fer Bamako-Dakar (le tronçon malien), la construction de la Centrale solaire de Kati et la phase II de l’autoroute Bamako- Ségou. La Centrale solaire de Kati de 40 MW sera financée à hauteur de 25 milliards de Fcfa. Il est prévu aussi la réalisation de la boucle électrique de haute tension de 225 Kw autour de Bamako et des postes associés pour un coût de 82 milliards de Fcfa déjà budgétisés par la China EXIM BANK et seront financés en 2017. En ce qui concerne le projet de transport ferroviaire Bamako-Dakar, son coût se chiffre à 900 milliards de Fcfa. L’accord de partenariat pour son financement a été signé par EXIM BANK en 2015. « Donc le contrat commercial a été signé et on est au dernier stade avant le démarrage des travaux », précise Tidiani B. Kouyaté qui assure que le dossier suit son cours malgré la perte cruelle du PDG, du DG et du vice-président Afrique de la compagnie privée chinoise, dans l’attaque de l’hôtel Radisson de Bamako. 9 projets prioritaires du président. A côté des trois projets les plus avancés, il y a aussi les 9 projets prioritaires du président de la République qui devront aboutir en 2017. Le projet phare du lot, c’est le 4è pont de Bamako et ses voies de raccordement. La pose de la première pierre de ce pont est prévue en 2017, révèle le conseiller du chef de l’Etat. Le quatrième pont sera financé par le gouvernement en partenariat avec les entreprises chinoises. Au nombre des projets prioritaires, on note aussi le pont de Ségou dont la requête de financement a été envoyée en Chine. Dans le cadre du partenariat public-privé entre le gouvernement et les entreprises privées chinoises, il est prévu cette année, le lancement de travaux importants comme la construction du 2ème pont de Kayes, du pont sur le fleuve Baoulé à Dioïla, la construction de la route Kwala-Goumbou–Nara et de la route Macina-Diafarabé-Ténenkou. En 2017, il y aura aussi le lancement des grands travaux avec la pose de la première pierre des infrastructures suivantes : la route Kayes-Sadiola-Kéniéba, longue de 250 km, celle de Banconi-Dialakorodji-Safodabani-Nionsombougou, longue de 56 km, la réhabilitation de la section de la Tour de l’Afrique Yirimadio à la route nationale 6, l’aménagement de la voie reliant le troisième pont de Bamako à la RN6, avec la construction d’un échangeur au carrefour de la RN6. Autre projet important avec la Chine : le chemin de fer Bamako-Conakry dont le coût de réalisation est évalué à 4.200 milliards de Fcfa. Les études de faisabilité sont terminées du côté guinéen qui est le tronçon le plus long. Les études de faisabilité du tronçon malien vont commencer. Pour ce qui est du dragage du fleuve Niger et de l’aménagement de ses berges sur 56 km pour un coût de 180 milliards de Fcfa, les études de faisabilité ont été réalisées, mais n’ont pas encore été approuvées. La compagnie chinoise qui a fait la route Bamako-Ségou est chargée aussi du dragage du fleuve. Quant à la construction de la deuxième phase de l’université de Kabala, le plus grand projet dans l’éducation, financé par la Chine sur le continent africain, le montage financier est en cours. Par ailleurs, le dossier de la construction de la route du savoir qui va relier l’aéroport à l’université de Kabala, est lui aussi avancé tout comme le projet de construction de 24.000 logements sociaux. Aussi, le ministre du Commerce a signé avec l’entreprise chinoise « Sino light » un contrat pour la construction d’une usine de concentré de tomates dont le financement est acquis. En dépit du fait qu’à Tianjin, la coopération avait surtout basculé du côté des gros investissements, le gouvernement chinois a accordé au Mali un montant de 26 milliards de Fcfa à titre de dons et prêts sans intérêts. Ces dons ont servi à financer l’équipement de la lutte contre la maladie à virus Ebola, la rénovation et l’extension du CICB et la réalisation d’un centre de formation professionnelle dans le domaine du bâtiment dans la zone aéroportuaire. La rénovation du CICB va coûter 22 milliards de Fcfa. Le dossier est bouclé ; il reste le démarrage des travaux. Idem pour le centre de formation. Toujours en matière de coopération, au sortir du sommet Chine-Afrique de Johannesburg en 2015, la Chine a fait des annonces pour les 3 prochaines années (2016, 2017, 2018) d’un montant de 60 milliards de dollars en faveur de l’Afrique autour de différents programmes, appelés les 10 programmes de coopération du gouvernement chinois avec l’Afrique. En outre, un fonds de développement Afrique-Chine de 10 milliards de dollars, destiné uniquement au financement des investissements dans le secteur privé, a été mis en place. Les pays doivent s’organiser pour pouvoir bénéficier de ces fonds. Dans ce cadre, notre pays a présenté au total, 31 requêtes de financements de projets au titre de différents ministères. La Chine a demandé aux pays africains de fournir des listes restreintes de projets par ordre de priorité. Ainsi, à la dernière réunion qui s’est tenue à Beijing en juillet 2016, le Mali a réduit à 17 le nombre de ses projets, parmi lesquels 10 sont prioritaires. Le Mali et la République populaire de Chine ont établi leurs relations diplomatiques le 25 octobre 1960. Depuis, en dépit des changements d’ordre politique et économique intervenus dans les deux pays, les relations entre les deux pays n’ont cessé de croître. Cette coopération touche à tous les domaines, de la coopération financière à la coopération culturelle en passant par les échanges commerciaux, les infrastructures, la coopération militaire, sanitaire, l’enseignement et la formation. Fatoumata MAÏGA

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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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