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Les résultats d’une enquête épinglent les stations Oryx au Mali : Depuis la Mecque, le Député Karim Keita dément y détenir des intérêts
Publié le lundi 19 septembre 2016  |  la sentinelle
Contrôle
© aBamako.com par Androuicha
Contrôle démocratique du secteur de la sécurité
Bamako, le 23 juin 2015 à l`hôtel Salam. Sur initiative de l`Institut National Démocratique (NDI), les parlementaires venus du Burkina-Faso et du Niger ont échangé avec leurs homologues maliens sur la bonne gouvernance du secteur de la sécurité. (Photo honorable Karim Keita, pdt de la commission defense à l`AN)
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Dans l’enquête intitulée « Diesel sale », l’ONG Public Eye (ex-Déclaration de Berne) dévoile les pratiques peu scrupuleuses de
traders pétroliers suisses en Afrique. Quatre enquêteurs ont travaillé
durant trois ans pour percer les mystères toxiques de l’essence et du
diesel distribués sur le continent africain par les géants suisses du
négoce de matières premières.

Le cas du Mali est critique.

Le patron d’Oryx, Jean Claude Gandur, qui s’est ainsi rendu à Bamako
pour inaugurer 16 nouvelles stations-service, n’a pas caché sa fierté dans L’Agefi :
le «développement de notre réseau de détail au Mali (…) nous permet de fournir des carburants (…) d’excellente qualité ». Nos tests le contredisent, puisqu’au Mali, Oryx a remporté, parmi nos 47 échantillons, la palme avec son diesel comportant une teneur de 3780 ppm ! Autrement dit, 378 fois plus que la limite autorisée à Malte, où
M. Gandur est officiellement domicilié, ou à Genève, siège de ses sociétés.



« Carburant de qualité africaine »

Selon le rapport, ces carburants vendus par les Suisses sont expédiés pour plus de la moitié depuis les ports d’Amsterdam, de Rotterdam et Anvers, dans l’Union Européenne. La préparation de carburants à haute teneur en sulfure – dangereuse pour la santé des subsahariens en raison de l’absence de normes contraignantes en la matière – est tellement ancrée dans les mœurs des négociants suisses que ceux-ci ont pris l’habitude d’appeler ce type de carburant « African quality fuel » (« carburant de qualité africaine »), relève Public Eye.

Public Eye n’a toutefois pas testé les carburants d’autres grands distributeurs non-suisses, en particuliers ceux de Total, le leader sur le continent, avec environ 20% des volumes écoulés.

L’ONG suisse, qui démarre une campagne sur le thème des carburants en Afrique, veut pousser les gouvernements africains à instituer des normes sur les composants dangereux pour la santé comme le sulfure, afin de mettre un terme à ces pratiques, véritables bombe sanitaires à retardement.

Quant aux grands traders suisses actifs en Afrique, tel Trafigura, qui veut redorer son blason social et environnemental écorné par l’affaire de pollution du Probo Koala à Abidjan en 2006, Public Eye espère que la pression publique et médiatique les poussera à améliorer la qualité de leur carburant avant même que les réglementations n’évoluent.

Les négociants mis en cause n’ont pas encore réagi aux conclusions de ce rapport à la date de sa publication.

Les ivoiriens réagissent

Le rapport « Dirty Diesel » de l’ONG Public Eye sur des carburants de qualité inférieure à destination de l’Afrique a un retentissement en Côte d’Ivoire. A Abidjan, où les trois sociétés suisses incriminées sont représentées, une ONG locale a tenu une conférence de presse pour dénoncer cette situation. Le Groupe de recherche et de plaidoyer sur les industries extractives (GRPIE) dénonce le taux anormalement élevé de soufre présent dans les carburants diesel ou essence et demande aux autorités nationales de revoir une législation qu’elle juge obsolète.

En Côte d’Ivoire, la Cop 21, cette grande conférence internationale pour le respect de l’environnement, n’a pas du plomb dans l’aile mais du soufre dans le réservoir… Beaucoup trop de soufre et de particules fines dans les carburateurs des véhicules du pays, qui provoquent quantité de maladies respiratoires, asthme ou cancer.

Sory avec RFI et Jeune Afrique



Communiqué de Presse

LE DÉPUTÉ KARIM KEITA DEPUIS LA MECQUE POUR LE PÈLERINAGE

Karim KEITA
Karim KEITA
«Je n’ai aucun lien direct ou indirect ni avec le groupe pétrolier Oryx ni avec aucun de ses dirigeants»

Dans un communiqué qu’il nous a fait parvenir, le député Karim Keïta a tenu à apporter ces précisions :

Depuis quelques temps, des informations persistantes circulent dans une certaine presse tendant à m’associer aux activités du groupe pétrolier Oryx Mali.

Il s’agit d’une opération de sape me visant personnellement pour des fins politiques inavouables, mais qui pourrait également servir d’autres intérêts en termes de trafic d’influence.

Je tiens à démentir ces allégations et à préciser, que je n’ai aucun lien direct ou indirect ni avec le groupe pétrolier Oryx ni avec aucun de ses dirigeants.
Honorable El Hadj Karim Keita



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