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Edito : le sursaut ?
Publié le mardi 20 septembre 2016  |  Le Républicain
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Après 3 ans de pouvoir qui aura vu les Maliens souffrir le martyr et à la veille de la 56e fête de l’indépendance, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a initié des rencontres avec l’ensemble des forces vives de la nation. A Koulouba, donc, on assiste depuis quelques jours à un ballet incessant d’hommes politiques (majorité, opposition), de leaders syndicaux etc. Les images de ces différentes rencontres, par l’entremise des communicants du palais, inondent la toile.

Des prémices des futures concertations nationales réclamées à cor et à cri par une frange importante de la société malienne dont l’opposition? On l’espère bien et ce serait un espoir et un grand pas dans la bonne direction tant la situation du pays est chaotique. L’Etat malien, en effet, ne contrôle que le tiers de la région de Mopti et la moitié de la région de Ségou.

Kidal qui échappe depuis belle lurette au pouvoir central a encore renoué, le weekend dernier, avec la guerre sanglante et quasi-ininterrompue entre le Gatia, membre de la Plateforme, et la CMA, deux groupes armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Ledit accord, 16 mois après sa signature, est dans une impasse. L’ensemble du pays est confronté aux attaques terroristes, aux conflits intercommunautaires et au grand banditisme. Pire, on assiste à un repli identitaire dû à l’absence de l’Etat dans certaines zones du pays et aux exactions commises contre des communautés par les Famas dans la lutte contre le terrorisme.

Le Parena, un parti d’opposition, dans son document- bilan des trois ans du pouvoir IBK, explique qu’il y a eu plus de morts au Mali du fait du conflit que pendant les 53 années précédentes, de 1960 à 2013. Selon le parti du bélier blanc, au moins 1311 civils, militaires maliens et étrangers ont perdu la vie dans notre pays depuis les débuts du mandat du président.
Cette gestion calamiteuse du pays a, d’ailleurs, poussé l’ADP Maliba, un membre de la coalition des partis qui défendent le pouvoir en place, à sortir du bois. Les cadres de ce parti reprochent les mêmes griefs formulés par l’opposition contre le pouvoir : trois ans de scandales, de tâtonnement, de manque de vision et de fuite en avant.

Alors que la fenêtre d’opportunités se ferme, nous croyons qu'il est encore temps d’influencer le cours des événements et espérons que l’initiative présidentielle aboutisse à la voie qui permettra, à coup sûr, au Mali de remonter la pente: les concertations nationales.

Madiassa Kaba Diakité
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