Objectif : contribuer en permanence à une meilleure application de la loi et la protection des droits des jeunes filles aide-ménagères, surtout les mineures de moins de 16 ans.
A partir d’aujourd’hui jusqu’au 21 Septembre 2016, la salle de réunion du Gradem abrite un atelier qui regroupe 20 membres du réseau des acteurs dynamiques. Ils vont enfin comprendre «comment construire et devenir des protagonistes actifs pour toujours plaidoyer dûment en faveur des enfants travailleurs surtout les jeunes filles aide-ménagères». Qui peut mieux ?
En raison du manque d’engagement de la Société civile quant aux droits des jeunes filles aide-ménagères, il est plus que temps de prendre le taureau par les cornes. Certes, il existe plusieurs organisations qui travaillent en rangs dispersés sur le «travail des enfants. Hélas ! Ils capitalisent peu d’actions concrètes de synergie entre elles. Tout le monde note cependant avec amertume l’absence d’un réseau actif pour supporter les actions de plaidoyer proprement dit et de défense des droits des enfants travailleurs.
De fait, les jeunes filles rurales qui viennent chercher un emploi domestique à Bamako, en grande majorité analphabètes, ignorent ce qui les attend en travail domestique. Elles sont régulièrement victimes de discriminations sexistes, notamment la déscolarisation, le mariage forcé ou précoce. Leur opinion sur les actions les concernant n’a aucune espèce d’importance aux yeux du gouvernement. En emploi, comme le sait si bien le président de la République, elles vivent sous la menace et supportent les insultes. Brutalisées, elles risquent de d’être accusées de vol et remboursent toujours des objets brisés dans l’exercice de leur travail.
Les aide-ménagères de moins de 15 ans sont très recherchées par les employeurs parce que soumises comme bonne à tout faire. En 2014, d’après l’étude menée par le Mouvement malien des travailleurs chrétiens, 35,4 % ont moins de quinze ans et 86,6 % ne dépassent pas 16 ans.
Privées d’école et de jeux, soumises à des horaires de travail incompatibles avec leur jeune âge, très souvent victimes d’abus de toute sorte, elles vivent comme des esclaves. Bien qu’elles n’affichent pas l’âge légal du travail ici au Mali, certaines chargées de vente au profit de leur patronne, portent des charges très lourdes pour leur âge qui à la longue portent préjudice à leur santé.
Enfin, bref ! La promotion des droits des jeunes filles aide-ménagères mineures exploitées par le travail doit susciter à plein temps la mobilisation des leaders des associations locales de femmes et jeunes des quartiers de Bamako et des agents des services techniques de l’Etat. Voilà le vœu pieux du Gradem qui déplore toutefois le fait que le Mali dispose d’un arsenal juridique insuffisamment appliqué pour protéger les enfants.
Les actions du Gradem visent donc à donner aux acteurs de la protection une meilleure connaissance des textes juridiques relatifs à l’exploitation des jeunes filles aide-ménagères via le travail et veillera scrupuleusement à leur application.
Pour y arriver, un cadre de concertation de neuf organisations planche d’ores et déjà sur la question du travail des enfants, particulièrement le travail domestique mis en place depuis 2014. Ils entendent muer en réseau d’organisations de la Société civile pour plaidoder pour un changement de comportement des employeurs, des grands logeurs, des agents des structures de placement, des parents et des décideurs politiques.
La réussite dudit réseau commence par l’initiation d’actions concrètes de plaidoyer pour influencer les conditions de vie et de travail des jeunes filles aide-ménagères. Ce n’est pas tout. Puisqu’il doit être en mesure d’identifier les actions clés pouvant booster un changement de comportement de la population, surtout celui des parents et évaluer les effets ou les impacts produits suite aux actions concrètes de plaidoyer.
Pour le reste qu’attend IBK, qui ne cesse d’implorer et de remercier Allah soubhanalah, de faire une application bienveillante de la Convention 91 ?