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Reçus par le premier ministre : Les Bérets rouges se disent prêts à la radiation
Publié le jeudi 14 fevrier 2013  |  Le Prétoire


© Autre presse par DR
Les soldats bérets rouges


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Tel que le président de la République par intérim l’avait indiqué le vendredi 08 décembre, le chef du Gouvernement a finalement rencontré mardi dernier des éléments du 33è régiment des commandos parachutistes. Histoire d’aplanir la tension qui règne au sein de l’armée malienne depuis la tentative de contre coup d’Etat du 30 avril 2012.

En effet, la nouvelle flambée de violence entre les commandos parachutistes et les autres corps militaires, le 08 février 2013, avait poussé les autorités politiques de notre pays à sortir enfin de leur réserve afin de trouver une solution définitive à cette crise, pour reprendre les propos de Dioncounda Traoré.

Mais, ce qui était annoncé pour être une rencontre entre le Premier ministre, les représentants des Bérets rouges et la haute hiérarchie militaire, a été plutôt une prise de contact entre Diango Cissoko et une délégation de 14 éléments des paras commandos, avec à sa tête le colonel Seydou Moussa Diallo. Celui là même qui, en son temps, observait une grève de la faim pour réclamer hommes et armes pour libérer le Nord. En effet, ni le ministre de la Défense, ni le chef d’état-major général des armées, ni même le commandant de zone, encore moins leurs représentants, n’ont été associés à cette rencontre, nous a révélé avec regret le sergent Youssouf Doumbia, porte-parole du Camp para et membre de la délégation. Face à eux, le Premier ministre Cissoko était entouré seulement de trois éléments dont son conseiller à la Défense, le général Lassine Koné. L’objectif visé était de permettre au chef du gouvernement de recueillir les doléances des Bérets rouges afin d’apporter, dans les jours à venir, les solutions qu’il estimera appropriées.

A croire notre interlocuteur, cette prise de contact s’est déroulée dans un climat très apaisé où les débats ont été francs et ouverts. Au cours de la rencontre, les Bérets rouges auraient fait savoir à leur interlocuteur, sans toutefois faire le procès de qui que ce soit, que cette crise qui mine pour rien notre armée résulte de la guerre entre les seuls chefs militaires, en l’occurrence le capitaine Amadou Haya Sanogo et le colonel Abidine Guindo. «Nous n’avons rien à y voir», s’offusque le sergent Doumbia. Aussi, ils auraient exprimé leur regret qu’une affaire hautement militaire du genre soit traitée sur la place publique.

Pour parvenir à la réconciliation entre les frères d’armes, nous a-t-il fait savoir, nous avons proposé qu’un match de foot militaire soit organisé, auquel une sélection des corps militaires prendra part. Aussi, ajoute notre interlocuteur, nous leur avons demandé de venir nous rassembler au sein de notre régiment et mettre une administration en place. Comme cela, explique-t-il, ceux qui seront désignés pour aller au front confieront leurs familles aux autres qui resteront. Par ailleurs, les paras commandos ont demandé l’annulation pure et simple de la décision relative à leur affectation dans d’autres unités. Si cette dernière doléance n’est pas satisfaite, ils (environ 800 éléments) se disent prêts à la radiation. « On peut nous radier des effectifs de l’armée, mais on ne peut pas nous déchoir de la nationalité malienne», défie le sous-officier Doumbia.

Le Premier ministre Diango Cissoko, de son côté, s’est engagé à donner une suite favorable aux désidératas de ses interlocuteurs. Par ailleurs, il les a rassurés que le Régiment des commandos parachutistes n’était pas dissout.

Bakary SOGODOGO
Affaire des béréts rouges : Le réquisitoire du ministre de la Défense
Le ministre de la Défense et des anciens Combattants, le général Yamoussa Camara, était face à la presse le lundi 11 février. L’exercice consistait à faire le point sur trois dossiers brûlants de l’actualité: l’affaire des Bérets rouges, la situation qui prévaut à Kidal et le déploiement des Casques bleus de l’Onu. Au sujet des Bérets rouges, les propos du général Camara n’augurent pas une solution politique. Au contraire, c’est un vrai réquisitoire.

Dans un one man show inattendu, le ministre de la Défense et des anciens combattants s’est fendu de déclarations pour le moins graves car ne contribuant pas à apaiser la tension qui existe entre les Bérets verts et les Bérets rouges. En réalité, ce conflit se résume à cela : une affaire d’egos entre deux camps se regardant en chiens de faïence alors qu’ils devaient faire bloc pour ne pas se tromper d’ennemi qui est au nord du pays.

En effet, au moment où le président de la République par intérim amorce une solution politique à la crise qui oppose les Bérets verts et les Bérets rouges, le ministre de la Défense et des anciens combattants, le général Yamoussa Camara, préfère se cantonner à une option militaire qui ne ferait que pérenniser ce bras de fer à la fois permanent et indésirable. Effectivement, face à la presse, il a déclaré à qui veut l’entendre que les Bérets rouges qui refusent de regagner leurs zones sont des insurgés, des indisciplinés et des déserteurs. Ils doivent être traités comme tels, martèle le Ministre. Car, explique-t-il, plus de 400 Bérets rouges ont rejoint leurs unités d’affectation. «Les colonels Kéba Sangaré et Mary Camara, respectivement Chef de commandement à Gao et Tombouctou ainsi que Baby, l’un de mes conseillers techniques, sont tous des Bérets rouges », a argumenté le Ministre Yamoussa Camara.

Le général de poursuivre son réquisitoire, laissant entendre que pour lui, contrairement à ce qui se dit en ville, ces Bérets rouges constituent une menace pour la sécurité d’Etat car leur regroupement visait à attaquer le Camp I de la gendarmerie pour libérer leurs camarades qui sont encore en prison. Dans aucune armée sérieuse, l’indiscipline ne peut être tolérée, enseigne le Général Camara. «Tout le monde est important. Personne n’est indispensable, le cimetière est rempli de gens qui se croyaient indispensables», a-t-il prodigué.

Le plus choquant dans cette histoire de Bérets rouges, selon le Ministre, c’est l’immixtion de certains responsables politiques dans les affaires militaires. Message bien reçu par les politiques prêts à demander aux militaires, à leur tour, pourquoi ils s’ingèrent désormais dans la vie politique nationale, comme le signale un responsable politique indigné par cette remarque du Ministre. Les mots du général Yamoussa Camara sont en tout cas contraires aux propos du capitaine Sanogo qui s’indignait du fait que les gens s’étonnent de voir les militaires parler de la gestion politique du pays, alors que si l’enseignant le fait cela ne dérange personne. Ce ne serait désormais plus comme cela, avait averti le capitaine. Qu’en dit alors le général-ministre?
Signalons qu’en ce qui concerne les troupes de la Misma, le général Yamoussa Camara a fait savoir que chaque pays contributeur prendra en charge son contingent pendant trois mois, en attendant la disponibilité des fonds annoncés. Cela pour permettre le déploiement rapide de la Misma. Toutefois, précise-t-il, une fois les fonds disponibles, chacun de ces pays sera remboursé au centime près.

S’agissant du retrait progressif de l’armée française à partir de mars prochain, le conférencier dira que cela ne portera pas atteinte à la réussite de la mission car l’arrêt de l’offensive de l’ennemi est un acquis. Il reste la sécurisation des zones qu’il a libérées.

Au sujet de l’affaire de l’évasion de deux présumés narcotrafiquants par la bénédiction de certains officiers supérieurs, au sujet de laquelle certaines informations citent le colonel Ould Meydou qui était dans la salle de conférence et le colonel Gamou, le général Camara a affirmé qu’aucun des deux officiers n’est impliqué dans cette histoire.

Concernant l’absence de l’armée malienne à Kidal, le Ministre de la Défense a fait un aveu d’impuissance: « au stade actuel, l’armée malienne ne peut pas suivre le rythme de manœuvre de l’armée française», indique-t-il. Mais pourquoi alors ? Parce que nous avons une armée en reconstruction, explique le général Yamoussa Camara. Et même là, se défend le conférencier du jour décidément très loquace ce jour-là, on ne peut pas dire que l’armée malienne n’est pas à Kidal car les opérations se font de façon concertée. Si l’armée française est à Kidal, c’est comme si celle du Mali était aussi présente. Clair, net et précis !

Quid alors de la déclaration du Mnla qui s’oppose à toute présence de l’armée régulière du Mali à Kidal, le Ministre estime que cette déclaration est folklorique, avant d’affirmer que le Mnla, en tant que groupe armé, ne sera pas toléré et un centimètre carré du territoire ne sera laissé à qui que ce soit, a-t-il conclu.

Oumar KONATE

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