La tâche s’annonce très difficile pour le Premier ministre dans sa médiation dans l’affaire dite des bérets rouges dans le différend qui les oppose à leurs frères d’armes appelés bérets verts compte tenu du fait que ces deux factions de l’armée malienne se regardent toujours en chiens de faïence. Les évènements du 8 février 2013 en sont une parfaite illustration. Des évènements qui sont, d’ailleurs, à l’origine de l’initiative du Premier Ministre, Diango Cissoko, sur instruction du Président de la République.
A l’’issue de leur rencontre avec Diango Cissoko le 13 février 2013, les hommes de Djicoroni-Para ont soumis au chef du gouvernement leurs revendications qui s’articulent autour de trois points essentiels, à savoir : la levée de l’état de siège de leur camp par des éléments d’unités diverses de l’armée envoyés par la hiérarchie, l’amnistie et la libération de 18 de leurs camardes emprisonnés à la suite des évènements du 30 avril au 1er mai 2012, et l’opposition à la dispersion des éléments de leurs corps au sein des autres unités combattantes sur le théâtre des opérations au nord décidée par la hiérarchie. En vue de désamorcer cette vive tension au sein de l’armée, une délégation des bérets rouges a été reçue le mardi 13 février 2013 par le premier Ministre Diango Cissoko.
La délégation des bérets rouges était conduite par le lieutenant colonel Seydou Moussa Diallo, dont deux officiers, des sous-officiers et des hommes de rang. A l’issue de cette rencontre, les membres de la délégation ont affiché leur satisfaction d’avoir été entendus pour la première fois par les pouvoirs publics. «Le chef du gouvernement a entendu nos revendications et nous attendons une réponse du gouvernement», se réjouit un membre de la délégation. Ils ont également exprimé leur volonté d’aller combattre immédiatement au front si un compromis venait d’être trouvé. Mais, la tâche du chef du gouvernement s’annonce difficile quand on sait que la hiérarchie a multiplié des sorties médiatiques en début de semaine pour mettre la pression sur les autorités publiques.
En effet, les bérets rouges sont considérés par la hiérarchie comme « des indisciplinés », et au pire « des déserteurs » qui les accusent de refuser d’aller combattre au front. Rappelons que ce corps d’élite de l’armée malienne est tombé en disgrâce au sein des forces de défense et de sécurités depuis le contre coup d’Etat avorté du 30 avril 2012 des commandos parachutistes du 33ème régiment de Djicoroni Para, fidèles au président déchu Amadou Toumani Touré, contre les putschistes du 22 mars2012 du camp militaire de Kati fidèles au capitaine Amadou Haya Sanogo.