Hamadoun Amion Guindo est le Secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM). Militant de première heure de l’UNTM qu’il quitta avec des camarades pour créer la CSTM en avril 1998, le syndicaliste a bien voulu nous accorder une interview à l’occasion du 56e anniversaire de l’Indépendance du Mali. Du rôle de sa centrale syndicale dans les moments clés de l’histoire postindépendance du Mali à ses futurs combats en passant par les grands acquis engrangés au bénéfice des travailleurs… Amion nous donne plus de détails sur son combat engagé au nom d’un Etat de Droit.
Le Pays : Quel rôle votre centrale a-t-elle joué dans les moments clé de l’histoire postindépendance du Mali ?
Hamadoun Amion Guindo : Il faut d’abord noter que la Confédération syndicale des travailleurs du Mali est créée il n’y a pas longtemps. Elle a eu son premier congrès constitutif en avril 1998, c’est bien après l’indépendance du Mali. Il se trouve quand même que nous avons fait du syndicalisme avant de venir à la création de la Confédération syndicale et nous avons eu en tant que syndicaliste en son temps à apporter aussi notre pierre à la construction de ce que nous appelons le Mali démocratique, c’est-à-dire à partir du 26 mars 1991. Depuis la création de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali, nous avons essayé et nous continuons de travailler dans la construction d’un Etat de droit, c’est-à-dire de respect des droit et des libertés autant des maliennes que des maliens. Nous reconnaissons quelque part qu’il y a des difficultés énormes depuis des décennies, mais nous ne perdons pas espoir qu’ensemble avec la société civile nous pourrons toujours rappeler un certain nombre de principes, de droits aux hautes autorités de ce pays. Cela est fondamental pour l’existence même de l’Etat malien.
Quels sont les grands acquis que vous avez engrangés pour les travailleurs ?
Il faut noter qu’il y a certaines augmentations dont nous ne pouvons pas dire qu’elles sont venues améliorer nettement le niveau de vie des travailleurs, mais ce sont là certains actes qui ont permis l’amélioration du SMIG mais aussi du salaire, des prestations d’allocations familiales, de la protection sociale etc. Cela est très insuffisant par rapport à ce que nous avons estimé sinon projeté d’avoir dans un Etat de droit normal.
Le travailleur malien est-il aujourd’hui plus en sécurité ?
Non je ne pense pas du tout. Franchement ces dernières années nous avons vécu et nous continuons de vivre plusieurs violations des droits et des libertés surtout du droit syndical. Nous avons assisté à des licenciements massifs, nous avons assisté, et cela continue encore au regard de l’environnement économique non seulement sous régional mais national, à l’appauvrissement non seulement des travailleuses et travailleurs mais de l’ensemble de la population malienne. Donc il faut dire en plusieurs endroits, en termes de respect des droits, aujourd’hui les travailleurs sont moins sécurisés qu’ils ne l’étaient hier.
Quels sont vos futurs combats ?
Toujours se battre pour maintenir un Etat de droit, un Etat démocratique, un Etat où on respecte la personne humaine, un Etat qui a des ambitions, qui travaille pour se faire une place non seulement dans la sous-région, mais dans l’espace économique sous régional et international.