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Ibrahim Ag Mohamed Assaleh à propos du contrôle de kidal: ‘aucune force ne peut prendre Kidal par la force »
Publié le jeudi 22 septembre 2016  |  Info Matin
Première
© AFP
Première rencontre de la rébellion malienne du MNLA avec le médiateur Compaoré
Ibrahim Ag Mohamed Assaleh (R), leader d`une équipe du Mouvement de libération nationale de l`Azawad (MNLA) parle aux journalistes avec les délégués touareg Ibrahim Ag Mohamed rebelles Asseley (C) et Hassane Ag Mehdy (L) à Ouagadougou
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Présent à Bamako dans le cadre de la tenue de la 11e session du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh a tenu, hier mardi, au cours d’un point de presse à l’Hôtel El Farouk, des déclarations fracassantes, à la limite, belliqueuses. Dans un ton guerrier, cette figure emblématique de la rébellion de 2012, qui avait pris un moment ses distances avec le MNLA pour créer son propre mouvement (CPA), a annoncé son retour au mouvement séparatiste avant de déclarer la guerre au Gatia.

En organisant ce point de presse, l’ex-président de la Coalition pour l’Azawad (CPA) entendait informer l’opinion nationale et internationale sur certaines décisions importantes en rapport avec son mouvement, mais surtout avec les affrontements qui ont opposé les groupes armés de la CMA et du Gatia ayant occasionnés, ces derniers jours, plus d’une dizaine de morts.
La première décision majeure concerne son retour au sein de son groupe d’origine : le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ibrahim Ag Mohamed Assaleh a expliqué ce choix par le souci de toutes les forces du « peuple de l’Azawad » de fédérer leurs synergies pour mener à bien un combat commun en vue d’atteindre les objectifs assignés. Voilà pourquoi le directoire et le président fondateur de la CPA ont décidé de la dissolution du mouvement politico-militaire ; d’adhérer, à partir d’hier mardi 20 septembre au MNLA. Aussi, le conférencier d’annoncer qu’une rencontre de haut niveau sera organisée par le mouvement indépendantiste pour prendre en compte le processus d’adhésion de ses cadres politiques et militaires et que des missions d’information seront organisées dans les jours à venir pour expliquer à ses militants les tenants et les aboutissants de cette nouvelle configuration.
Par ailleurs, cette tribune d’expression a été également mise à profit par l’ancien élu de la Nation pour fustiger les lenteurs et les blocages constatés dans la mise en œuvre de l’Accord de paix issu du processus d’Alger. Des difficultés qu’il a mises au compte et au passif du Gouvernement qu’il accuse de faire preuve de mauvaise volonté politique pour pouvoir faire avancer ce processus.
Aussi, dans la nouvelle configuration de l’accord d’Alger, le désormais ex-patron de la CPA s’estime marginaliser et isoler dans le cadre de sa mise en œuvre y compris par les autorités du pays. Alors que, avance-t-il, c’est lui qui a tout fait pour faire venir l’administration malienne à Kidal trois mois seulement après les accords de Ouaga ayant permis la tenue d’élections présidentielles et législatives dans le pays.
Voilà ce qui a justifié, a-t-il rappelé, sa décision et celle de ses hommes de rejoindre le MNLA avec comme objectif d’explorer les voies et les moyens et les stratégies à adopter pour booster la mise en œuvre de cet accord.
Mea culpa ou pas, en tout cas, l’ex chargé des relations extérieures qui signe ainsi son grand retour au sein de son mouvement d’origine, entend travailler à l’apaisement.
« Et là, aujourd’hui, je serai obligé de reprendre mon bâton de pèlerin pour pouvoir faire avancer cet accord », a indiqué Ibrahim Ag Mohamed Assaleh. S’il ne sait pas pour l’instant de quelle façon, il se dit profondément touché par rapport aux agissements du groupe Gatia et du Mujao qui ont attaqué, selon ses propres mots, ‘’ses parents’’. Et ce, accuse-t-il, sous le couvert de l’armée malienne.
Par ailleurs, l’homme a aussi affirmé que d’après des rumeurs persistantes qui circulent, les responsables du mouvement d’autodéfense auraient indiqué, à qui veut l’entendre, qu’ils fêteront les festivités du 22 septembre à Kidal, à Ber et dans toutes les bases détenues par les combattants de la CMA.
Dans sa diatribe contre les pouvoirs publics, le responsable de l’ex-rébellion touarègue a été également été très sévère vis-à-vis du président de la République qu’il accuse de ne rien faire pour empêcher la création et l’émergence des multitudes groupes armés violents qui foisonnent le Nord et le Centre du pays. Ce qui, selon lui, dénote l’échec total du locataire de Koulouba. D’où, la déclaration de va-t-en-guerre du conférencier, sur fond de chantage politique : « j’ai décidé de retourner chez moi pour défendre qui de droit ».
Interrogée sur sa volonté de rejoindre oui ou non le maquis, la réponse de la figure emblématique du MNLA est sans appel : « oui, je suis obligé de reprendre le maquis. Je n’ai pas le choix. Je vais le faire pour défendre les miens, mes parents et l’Azawad ».
Mesurait-il la gravité de tels propos ? Tout semblait l’indiquer. Car, a-t-il clamé haut et fort qu’il allait ‘’s’attaquer à toutes formes de forces armées (y compris le Mali, à travers les FAMAs qui s’en prendraient aux siens. Et le pas est vite fait pour annoncer la déclaration de guerre de la coalition des groupes armés de Kidal, regroupés au sein de la CMA, au mouvement politico-militaire du Gatia qui a réussi ces derniers jours à les infliger une belle déculottée aux alentours de Kidal.
« S’ils ne nous attaquent pas d’ici au 22 septembre, on va les attaquer. Et on verra en ce moment qui est gagnant et qui est perdant. Nous, nous avons sacrifié tout ce que nous avions pour cet accord. Malheureusement, on continue toujours d’armer des gens pour venir nous attaquer. Aujourd’hui, s’ils veulent récupérer Kidal dans le giron du Mali, ce ne pas par la manière de la force, auquel cas, ils ne pourront jamais conquérir Kidal par les moyens de la force même avec l’aide de la Minusma ou de la force Barkhane. À Kidal, nous avons des forces présentes face auxquelles aucune autre force ne peut prendre la ville sans notre consentement », a soutenu Ibrahim Ag Mohamed Assaleh pour qui leur mouvement est « poussé au mur » et lequel n’a aucune autre alternative que de se défendre pour ses intérêts et ceux de son peuple.
Autant donc, dire que le mouvement indépendantiste, comme l’a confirmé son responsable, était, malgré le fait qu’il soit signataire de l’Accord de paix, dans une logique belliqueuse, à travers le réarmement et la formation de ses combattants.
Pour autant, l’ancien député de Bourem affirme, la main sur le cœur, la bonne volonté, l’engagement et l’attachement de son mouvement en faveur de l’Accord de paix ainsi qu’à sa mise en œuvre.
Sincérité ou simple ruse ? Voilà qui met en exergue le double visage des responsables de ce mouvement séparatiste qui soufflent le chaud et le froid, selon les circonstances.
Affaire donc à suivre.

Par Mohamed D. DIAWARA
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