À t’écouter, lors de ton show-anniversaire, sur ton état de santé et tout le reste, tu sembles afficher un optimisme béat, comme si tu n’entendais pas le sanglot des espoirs déchus bourdonner au creux de tes oreilles. Pour l’anecdote, on dit chez nous : seules des oreilles bienheureuses entendent conseils. Médite la sentence. Je suis celui qui porte le vrombissement populaire sur la place publique, sous l’agora. Philosophiquement, cela s’entend. Et puis, le sais-je, les hommes pris au trébuchet de leurs fautes n’aiment pas à la clémence faire offrande de leurs remords.
Néanmoins, puisses-tu, cousin, trouver dans tes tripes la force de reconnaître ton égarement. Tu es GRAND, si tu admettais ta gouvernance en dépossession totale de la barre. En clair, tu n’as pas le contrôle du gouvernail. Rien moins que ça !
Mon cousin d’amour, penses-tu mériter de Sounjata Kéïta ? Ce qui est sûr, les Gnamakala n’hésiteront guère à remonter le fil de tes origines jusqu'à ce héros. Je n’ai pas le droit de le contester ; je ne le veux même pas.
Dans une certaine mesure, je suis d’accord avec eux, puisque comparé à Sounjata, tu es comme une fin de race. Au sens premier, c’est-à-dire que tu peux posséder le raffinement de Sounjata, mais tu es dépourvu des valeurs qu’il incarnait et inspire à ce jour à la jeune génération.
Comme le dit justement la jeune génération, je te «kiffe», cousin de nos remords. Cousin, «an bè gnogonbolo» !
Issiaka SISSOKO