A la suite du secrétaire général du parti Sadi et leader du Mouvement populaire du 22-mars (MP-22, né après le coup d’Etat), Dr. Oumar Mariko interpellé lundi, les services de la Sécurité d’Etat ont aussi interpellé des leaders du Front anti-putsch. Des interpellations qu’on peut facilement assimiler à une manœuvre de diversion car on sait que contre Mariko et ses comparses de la Copam que les services de renseignement français auraient rassemblé des preuves accablantes de complicité avec les jihadistes.
Suite aux affrontements entre militaires vendredi dernier à Bamako, plusieurs leaders politiques maliens qui soutiennent ou qui s’opposent au putsch du 22 mars 2012 ont été interpellés par les autorités de la sécurité nationale depuis lundi. Parmi les leaders convoqués figure le secrétaire général du parti Sadi et leader du MP-22, Dr. Oumar Mariko.
Libéré dans la nuit de mardi à mercredi, il a été de nouveau interpellé hier matin. Ces interpellations apparaissent comme une manœuvre de diversion dans la mesure où on aurait des preuves accablantes de complicité entre Mariko et les jihadistes.
Mais connaissant les liens que celui-ci entretient avec l’ex-chef de la junte qui est à l’origine de la nomination des actuels responsables de la SE, on sait que rien ne sera retenu contre lui. D’ailleurs, comme l’a écrit le journal français L’Observateur « Les 8, 9 et 10 janvier, en effet, les services de renseignement relèvent un fait troublant : les groupes terroristes, et particulièrement Ançar Eddine, sont en contact permanent avec les leaders des manifestants qui, à Bamako, exigent, depuis quelques jours, le départ du président Traoré ».
Notre analyse, dit un officiel, était que les djihadistes et les manifestants, contrôlés en fait par le capitaine Sanogo, s’étaient mis d’accord pour mener une action conjointe : les premiers prenaient Sévaré tandis que les seconds dénonçaient l’incapacité du pouvoir en place à empêcher la chute d’une ville si importante. « Résultat : le président par intérim, Dioncounda Traoré, chutait » dans les quarante-huit heures, et un nouveau pouvoir s’installait à Bamako. « De mèche avec les terroristes, les putschistes n’auraient pas autorisé le déploiement de la Misma et encore moins une intervention militaire française. Toute la stratégie de Paris s’effondrait. Et le Mali devenait, de fait, un sanctuaire pour les djihadistes ».
C’est cette révélation qui a obligé les services de renseignement maliens à faire un semblant d’enquête avec l’interpellation d’Oumar Mariko. Toujours dans les manœuvres de diversion que les leaders Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la république (FDR) anti-putsch en l’occurrence Me Kassoum Tapo, vice-président de l’Assemblée nationale, et son camarade Ibrahima Ndiaye, président par intérim du parti Adéma et premier responsable du FDR, ont été interpellés Mardi et mercredi.
Les hommes de main de capitaine Sanogo vont jusqu’à faire circuler des rumeurs sur un projet de coup d’Etat de ces derniers pour faire revenir au pouvoir l’ancien président Amadou Toumani Touré. On pousse le ridicule jusqu’à insinuer que les deux seraient des commanditaires de l’agression de Dioncounda Traoré.
Ce qui est sûr, les Maliens ne sont pas dupes et ont déjà compris tous les complots fomentés contre notre pauvre pays depuis le 22 mars 2012.