La onzième session ordinaire du Comité de suivi de l’accord (Csa), chargé de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger s’est tenue le mercredi 21 septembre 2016 à Bamako avec la présence effective de toutes les parties. A l’issue de la rencontre, la Médiation internationale s’est indignée des graves affrontements dans la région de Kidal entre les mouvements signataires et a durcit le ton : « En l’absence de toute volonté manifeste ou la persistance d’entraves à la mise en œuvre de l’Accord, ceux reconnus responsables à titre individuel ou collectif s’exposeront à des sanctions de la part de la communauté internationale », indique le communiqué produit par la Médiation internationale.
Les travaux de cette 11ème session ordinaire étaient présidés par le président du Comité de suivi de l’accord (Csa), Ahmed Boutache qui a accordé une interview à la presse à l’issue de la rencontre.
Selon lui, les objectifs fixés ont été atteint car des communications ont été faites par des parties notamment la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma). Avant de signaler de la disponibilité de la liste des 200 éléments de la Cma devant participer aux patrouilles mixtes. « Je pense qu’il s’agit là des nouvelles positives qui viennent apportées la preuve que le processus de mise en œuvre avance et ne sera pas l’otage d’événement où qu’il se produit », a-t-il dit. Par ailleurs, le président du Csa, Ahmed Boutache a fait savoir que la situation à Kidal est malheureuse. « Elle est loin d’être réjouissante d’autant plus que des pertes en vies humaines sont enregistrées. Mais ce qui importe ce qu’il y ait une volonté réelle de trouver un règlement global et définitif à ces affrontements intercommunautaires.
C’est un problème qui n’est pas directement lié à la mise en œuvre de l’accord. Les engagements ont été pris pour que chacun fasse ce qu’il est de sa responsabilité », a conclu Ahmed Boutache. Il ressort du communiqué produit par la Médiation internationale que les fauteurs de l’enlisement du processus de paix au Mali s’exposeront à des sanctions. « La Médiation internationale est profondément préoccupée par les graves affrontements et leur poursuite sporadique dans la région de Kidal entre les mouvements signataires. Elle condamne ces violations du cessez-le feu et les entraves aux opérations humanitaires enregistrées sur le terrain, lesquelles portent gravement atteinte à l’esprit et à la lettre de l’Accord de Paix, signé par toutes les parties maliennes, le 15 mai et parachevé le 20 juin 2015 », souligne ledit communiqué.
La Médiation internationale estime que cette situation ne saurait perdurer plus longuement, sans compromettre l’essence même de cet Accord. Aux dires de la Médiation, la paix est un impératif incontournable pour la stabilité et la prospérité des pays de la zone sahélo-saharienne, confrontés actuellement à des défis majeurs dont le terrorisme et la criminalité transfrontalière qui hypothèquent lourdement l’avenir de toute la sous-région. Elle (la Médiation internationale) encourage le Haut représentant du Président de la République du Mali pour la mise en œuvre de l’Accord pour les efforts déployés à l’effet d’identifier une solution diligente aux problèmes posés, et l’encourage à poursuivre son action. « En l’absence de toute volonté manifeste ou la persistance d’entraves à la mise en œuvre de l’Accord, ceux reconnus responsables à titre individuel ou collectif s’exposeront à des sanctions de la part de la communauté internationale qui pourrait diligenter une enquête destinée à situer les responsabilités.
La Médiation internationale enjoint les parties concernées à résoudre leurs différends et leurs griefs par le dialogue, afin d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord, en particulier les patrouilles mixtes et les autorités intérimaires. En outre, elle souligne la nécessité de concrétiser les dividendes de la paix au bénéfice des populations, durement affectées et lassées par cette crise », indique le communiqué de la Médiation internationale. Avant d’exhorter toutes les parties maliennes, à respecter pleinement leurs engagements et leurs responsabilités respectifs et demande, en particulier, au Gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour une mise en œuvre diligente de l’Accord.
A l’occasion de la journée internationale de la Paix célébrée le 21 septembre, la Médiation internationale réitère son accompagnement indéfectible au Mali sur le chemin de la stabilité et d’une paix durable.
Le calme précaire qui régnait dans la région de Kidal a volé en éclats le vendredi 16 septembre dernier lorsque le Gatia, un mouvement de la Plateforme et la Coordination des Mouvements de l’Azawad ont recommencé les affrontements à Intachdayte, localité située à 90 km de la ville de Kidal. La médiation initiée par l’Etat malien et les chefs coutumiers et religieux à Bamako n’aura pas suffit à faire taire les armes entre les deux groupes signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.