Le 4 septembre 2016, Ibrahim Boubacar Kéïta fêtait ses trois ans de pouvoir à Koulouba. Trois ans durant lesquels le Président IBK et son gouvernement se sont attelés à la redynamisation du secteur de la Culture pour qu’il devienne rapidement un outil de développement économique et un vecteur de réconciliation et de paix. Une tâche rendue difficile par la situation sécuritaire au nord du pays où a eu lieu, rappelons-le, la destruction de mausolées et autres sites du patrimoine culturel national à reconstruire.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, s’était engagé dans son projet de société à œuvrer à l’émergence de véritables industries culturelles créatrices d’emplois et à conjuguer l’enracinement et l’ouverture culturelle pour le développement intégral de l’homme.
Ce vaste chantier a appelé au Ministère de la Culture une stratégie axée sur la reconstruction du patrimoine détruit, sa protection et sa valorisation et la renaissance des grandes manifestations culturelles qui ont été par le passé des espaces de cohésion sociale et d’intégration des communautés. Ainsi, depuis 2013, la Culture a à son actif la mise en œuvre du Plan d’action de l’Unesco pour la réhabilitation du patrimoine culturel de Tombouctou et la sauvegarde des manuscrits anciens. Le Mali est un exemple, dans le monde, pour la célérité de la reconstruction de son patrimoine détruit et pour la mobilisation exceptionnelle de la Communauté internationale autour de Tombouctou que les autorités ont su inspirer. Ce plan d’action de près de 11 millions de dollars entre dans sa deuxième phase d’exécution et a permis de reconstruire 14 mausolées, des bibliothèques et d’engager un travail de protection, de numérisation et d’exploitation des manuscrits anciens.
Le Projet Timbuktu Renaissance, vient en appoint de ces efforts de la Communauté internationale pour permettre au Mali de renforcer sa présence culturelle sur la scène internationale.
L’occasion du procès, débuté le 22 Août 2016 à la Cour pénale internationale, contre le sieur Ahmad Al Faqi Al Mahdi dit Abou Tourab, pour la destruction des mausolées et sites du patrimoine culturel de Tombouctou, montre combien le Mali et sa culture reviennent de loin. La grave crise que notre pays a connue a impacté la Culture et ses sources directes de création de ressources. Cet impact va au-delà de l’image, malencontreusement célèbre, des terroristes s’attaquant aux sites historiques, culturels et cultuels de Tombouctou. Cet impact concerne principalement le rôle de la culture dans le développement économique et social de notre Nation
La reconstruction des biens du patrimoine culturel de Tombouctou n’a, cependant, pas porté préjudice aux autres sites et autres biens du patrimoine matériel et immatériel.
En effet, le Ministère de la Culture, dans sa dynamique de sauvegarde et de protection du patrimoine, a procédé au classement de plusieurs sites culturels dont celui de Hambarkétolo et de Gao Saneye. De même, il a été lancé l’opération “Sos Monuments” qui a été une réussite dans la sensibilisation des populations sur la nécessité de protéger les monuments.
Sur un autre plan, le marché national et international de la Culture exige aujourd’hui des acteurs culturels l’intégration du prisme du professionnalisme. C’est à cet effet, que le Ministère de la Culture a porté le projet de décret portant modalités de perception et de répartition des redevances de droits d’auteurs et de droits voisins. Ce texte, dont le vote est attendu par l’Assemblée nationale, courant cette année 2016, est une avancée majeure dans l’amélioration des conditions de travail et de vie des artistes et dans la protection des œuvres de l’esprit et la lutte contre la piraterie. Le cadre juridique du droit d’auteur est en voie d’être renforcé avec l’approbation par le Conseil des ministres du projet de loi fixant le régime de la propriété littéraire et artistique et la ratification du traité de Beijing sur les droits des interprètes et exécutants audiovisuels. En outre, dans le contexte de concurrence mondiale dans le domaine de l’art, le Ministère de la Culture a initié des formations dans plusieurs domaines pour renforcer les capacités des acteurs culturels maliens et au-delà, créer un cadre stratégique de partenariat public-privé. Ce cadre de partenariat a permis au Ministère d’accompagner les initiatives privées à même de valoriser, promouvoir et commercialiser la culture malienne à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Dans cette dynamique d’accompagnement, un accent particulier a été mis sur les activités culturelles s’inscrivant dans le cadre de la sensibilisation à la paix et à la culture de la paix. Des festivals aux conférences, en passant par des journées culturelles du Sinankuya, le Ministère de la Culture n’a ménagé aucun effort dans la limite de ses moyens.
Quant au second versant de la stratégie du Département pour faire de la Culture un véritable outil de développement intégral du Malien, il s’est axé sur le vaste projet de la “Renaissance culturelle”. Ce thème pour l’année 2016 souhaitait souligner la nécessité d’une prise de conscience collective et le refus du peuple malien de voir le secteur de la culture, et par extension celui de l’Artisanat et du tourisme, mourir. La Renaissance s’entend comme la lutte pour reconquérir le glorieux et riche passé culturel du Mali aux fins de conquérir, à nouveau, le monde.
Ainsi, les troisième et quatrième trimestres 2016 verront le retour de la Biennale artistique et culturelle, dont le lancement se fera le 22 septembre, la 8ème édition du Festival Triangle du balafon à Sikasso et le grand spectacle des Contes de la Paix. Aussi, il est mis en œuvre un programme de Renaissance des formations musicales nationales dont le premier acte a été la nouvelle création du Ballet national sur le thème “Le Mali notre mère indivisible” et les nouvelles créations de l’Ensemble instrumental en vue d’un retour en studio et une production sur les thématiques de la réconciliation.
Projections 2016-2017
Au chapitre des projections, le Ministère de la Culture entend faire de la promesse présidentielle de doter le Mali d’infrastructures culturelles de qualité, une réalité. Ainsi, la réflexion a été engagée pour la construction du Grand Théâtre de Bamako qui pourra accueillir près de 2 000 spectateurs, la réalisation d’un Musée de l’art islamique à Tombouctou et enfin la restauration du Tata de Sikasso. Au-delà, il s’agit, pour le Département de la Culture, de finaliser le processus d’analyse du projet de législation sur le secteur du cinéma, notamment la mise sur pied du fonds d’aide à la création cinématographique. De même, le Département entend œuvrer à une parfaite connaissance de nos valeurs culturelles par les jeunes générations. Il organisera à leur intention des activités de découverte historique, à travers la Pyramide du Souvenir et de la Tour de l’Afrique, dans la continuité de la célébration du centenaire du Président Modibo Keita, qui a marqué la reconnaissance de la Nation à un de ses fils méritants durant l’année 2015-2016.
La perspective immédiate du Département reste la bonne organisation du prochain sommet Afrique France dans notre capitale, Bamako. A cet effet, les efforts sont consentis pour finaliser les travaux de mise à niveau du Cicb et faire du sommet de Bamako, un espace de création et d’expression de la riche et diverse culture malienne. Il s’agit aussi de la renaissance de la Biennale artistique et culturelle; de la dynamisation des formations musicales nationales ; du renforcement des capacités de l’Institut national des arts (Ina) et du Conservatoire national des arts et métiers; de l’organisation du Marché des arts plastiques du Mali ; de la rencontre de la Photographie et de la Loi sur le Fonds d’appui au Cinéma.