Créée par l’Ordonnance N°10-011/PG-RM du 1er Mars 2010, l’Université de Ségou est le fruit des recommandations du Forum national sur l’éducation initié par le gouvernement de la République du Mali en 2008. Elle a pour objectifs de faciliter l’accès des étudiants à la formation universitaire variée et adaptée aux besoins du marché de l’emploi, de transformer l’environnement agricole et économique de la 4è région administrative. Cette université devait être une référence en matière d’enseignement, de formation et de recherche. Mais hélas !
L’Université de Ségou (US) représente une grande chance pour Ségou et le Mali, voire la sous-région. Ses filières de formation embrassent tous les secteurs de base du développement. Bien gérée, elle serait un potentiel inconditionnel pour le développement intégré de la région et du pays tout entier. Mais voilà ! De sa création à nos jours, l’US désenchante par la mauvaise gestion de ses ressources humaines et financières. Détournement de fonds, vol du matériel à ciel ouvert, gestion clanique, absentéisme, menace et achat de conscience, favoritisme… voici les maux qui plombent son essor.
L’Université de Ségou est malade, malade de ses dirigeants qui sont sensés lui donner un avenir radieux !
Pour rappel, le budget de l’Université de Ségou se chiffre à plus de 4 milliard de francs CFA par an depuis quelques années. Y a-t-il lieu de laisser la gestion d’un tel montant aux mains de gens à la morale douteuse sans y veiller comme le lait sur le feu ?
Le recteur, le Pr Abdoulaye Traoré, l’ordonnateur principal des recettes et des dépenses, est en délicatesse avec la justice pour des raisons de malversations financières depuis le passage du Vérificateur général (Végal) en 2012. Son mandat qui a pris fin en août 2015, et vu qu’il n’est plus éligible, avait donné lieu à un appel à candidature à la suite duquel deux candidats ont été retenus. Mais depuis, c’est le silence radio ! A qui profite la gestion calamiteuse du recteur ?
L’US a mal à sa gouvernance !
Le super chef du Service des finances, le tout puissant Mamadou Salif Diakité, nommé pour des raisons que seul Me Mountaga TALL, en son temps ministre de l’Enseignement Supérieur sait, est de loin un exemple. Il a été relevé à l’Opération Riz de Ségou par l’actuel ministre de l’Agriculture, Kassoum DENON, pour des raisons de malversations. Il traîne derrière lui un dossier de plus de 400 millions de nos francs.
Arrogant et méprisant, ce monsieur n’a de quoi faire avec ce qu’on appelle vertu et morale. Les programmes sectoriels proposés et adoptés souffrent cruellement de financement, au même moment, des dépenses de privilèges n’ayant aucun impact sur l’émergence de l’université sont couramment réalisées. En dépit des scandales qui ont émaillé sa gestion, Mamadou Salif Diakité se la coule douce à l’US allant jusqu’à narguer ses anciens collaborateurs de l’Opération Riz.
Qu’il se passe des monstruosités dans cette jeune université !
Le secrétaire général, Dr Métaga Coulibaly, n’ayant jamais occupé un poste de responsabilité, est à l’origine de tout le cafouillage au sein du rectorat.
Le Service des ressources humaines, tenu par un professeur principal de l’enseignement secondaire, n’a d’occupation que d’enregistrer les dossiers des fonctionnaires affectés et de délivrer des permissions d’absence.
Le personnel est très mal reparti et n’a pas de badge d’identification. En guise d’exemple, le Service des affaires juridiques et des équivalences n’a jamais eu de responsable malgré la présence de deux fonctionnaires juristes Balla Doumbia et Lamine Dembélé. Le premier est le chef de DER de la filière Communication des Organisations à la FASSO (Faculté des sciences sociales) alors que l’université compte dans son personnel des enseignants en communication et trois (03) journalistes réalisateurs.
Le Service des relations extérieures et de la coopération, dirigé par le Dr Aliou Badara Ba, au passé terrifiant à l’IPR de Katibougou, n’a aucune notion en matière de communication d’entreprise. La preuve est que vous traverserez toute la ville de Ségou sans la moindre idée qu’il y existe une université. Pas de panneaux publicitaires, de renseignements sur le rectorat encore moins de site d’informations. Pour retrouver le rectorat et les facultés, cela demande de la gymnastique ! Ce Service a en son sein deux (02) journalistes réalisateurs.
Le Dr Ousmane Mariko, dirige le Service du patrimoine. Il est ce qu’il est aujourd’hui grâce à l’Université de Ségou. Au delà, de son arrogance à outrance et de son mépris, ses collaborateurs sont malmenés à son humeur ! Au sein du Service, des contractuels de l’université sont des chefs de division au détriment de fonctionnaires détenteurs de master. Quelle injustice !
La gouvernance académique laisse à désirer !
Du fait du mauvais choix et de l’incompétence des administrateurs, règne dans les facultés un laisser-aller total.
Comment comprendre que des professeurs vacataires, de surcroit, soient plus programmés que les enseignants fonctionnaires de l’Etat ? Certains vacataires se retrouvant avec plus de 400 heures supplémentaires par semestre alors que les enseignants de la structure ne sont pas utilisés. Nous y reviendrons amplement dans nos prochains numéros !
Madame le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Assétou Founè Samaké Mighan, l’Université de Ségou va mal. Elle est loin de combler ses attentes au regard de la mauvaise gestion installée en mode de gouvernance si rien n’y est fait !
N’Golo KONE, Correspondant local