‘’La nature a horreur du vide’’, a-t-on l’habitude de dire. Cette assertion sied à la situation dans le cercle de Goundam, où les groupes armés se sont substitués à l’Etat malien.
Dispersés sur l’ensemble du territoire du plus vaste cercle du pays, ils jouent tous les rôles régaliens de l’Etat. A Bintagoungou, Farach, Essakane, Tin Aicha, Mbouna, Raselma et dans les autres arrondissements du cercle, ils règnent en maîtres absolus.
Ils font régner leurs lois, auxquelles les populations doivent se soumettre sans murmure, au risque de subir la colère parfois des gamins qui servent de combattants.
A l’entrée de chaque ville, il y a un check-point gardé par des éléments du groupe qui contrôle la localité. Ainsi, ils imposent à tous les transporteurs et passagers de s’acquitter d’un droit de passage fixé au gré du chef de poste. Parfois, c’est 5000FCFA par véhicule et par passage et 1000F par passager. Même les pauvres bergers n’échappent pas à la règle. Ils doivent payer 50F par tête comme droit de pâturage. Les commerçants, eux, doivent payer 500f par étal. Les villageois ne sont pas épargnés. Chaque père de famille doit payer 10000F par mois. Cette somme, selon les villageois, sert à acheter à manger pour les troupes qui estiment travailler pour la sécurité de la localité.