Pulic Eye, une ONG suisse dans un rapport fait état de la mauvaise qualité de carburant distribué dans des pays africains dont le nôtre par des multinationales suisses. Mais ce rapport qui doit épingler plus les Etats concernés que les négociants pétroliers parait problématique à plusieurs nveaux.
Le rapport de 164 pages de Public Eye, l’ONG suisse épingle des Etats africains dont la législation en matière de négoce d’hydrocarbures est en cause. Cela a suffit pour déclencher une guerre de positionnement sur le marché, entre les compagnies pétrolières dont les noms ressortent dans le rapport publié le 15 septembre 2016 à Berne en Suisse. Ente concurrents c’et une belle occasion pour se salir et pour ainsi dire se rouler dans … le pétrole.
L’ONG helvétique dénonce : « diesel sale, comment les négociants suisses inondent l’Afrique de carburants toxiques ». Entre novembre 2012 et février 2016, Public Eye dit avoir analysé 47 échantillons de carburant. Il s’agit de 25 échantillons de diesel et 22 d’essence, qui ont été prélevés dans 8 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale et essentiellement dans des stations dont sont propriétaires des filiales de négociants suisses. Les pays dénoncés sont : l’Angola, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, la République du Congo, le Sénégal et la Zambie.
Contrairement à toutes les dénonciations dans la presse, Oryx Energies vient de se voir attribuer par la Société générale de surveillance (SGS), une triple certification, multisite, ISO 9001 : 2015 (Qualité), ISO 14001 : 2015 (Environnement) et OHSAS 18001 : 2007 (Santé et Sécurité). Ces différentes certifications lui ont été attribuées en reconnaissance de l’efficacité de ses processus et de son système de management. Ainsi, Oryx Energies devient la première société active dans les produits pétroliers au bénéfice d’une triple certification multisite couvrant toutes ses activités. Cette certification délivrée par la SGS a été attribuée sur la base d’un certificat dit « intégré », s’appliquant à ses activités de négoce et d’aval pétrolier conduites à Genève et sur les principaux sites opérationnels de ses 7 plus importantes filiales (Afrique du Sud, Bénin, Côte d’Ivoire, Espagne/Las Palmas, Sénégal, Tanzanie, Togo).
En menant un travail bien fouillé, Pulic Eye a travaillé dans le sens de faire porter le chapeau aux négociants suisses que sont Vitol, Trafigura, Addax, Oryx et Lynx Energie. En toute objectivité, il est plus question de règlementation de normes en vigueur dans les pays où ces carburants sont acheminés que de tricherie de la part de ceux que l’ONG épingle. Pour un professionnel du secteur du pétrole, les données parlent d’elles-mêmes.
Il n’y a pas de doute que la teneur en souffre des échantillons prélevés est on ne peut plus alarmante. En dépit des accusations portées contre eux, les négociants sont loin de définir les spécifications des carburants. Ce rôle régalien revient aux Etats en concertation avec les producteurs, les consommateurs, et les constructeurs automobiles. Au Mali par exemple, un service s’occupe du contrôle de la qualité des carburants distribués par les différentes multinationales. Le rapport a même fait réagir le DG de l’Office national du pétrole (Onap), Zoumara Mory Coulibaly. Celui-ci, dans un entretien accordé à l’ORTM, est sorti de sa réserve en affirmant que le Mali respecte les normes internationales. Selon lui, « le taux de souffre est de 0,5 %, qu’on nous dise que ce taux n’est pas dans les normes », a-t-il soutenu. Il a aussi ajouté que le carburant malien est contrôlé à tous les niveaux jusqu’à la pompe.
Le carburant malien contrôlé à tous les niveaux
Dans le rapport de Public Eye, il est indiqué que la concentration en souffre est de 3780 ppm (le nombre de milligrammes de souffre par litre ou par kilo de carburant). Au Mali, la norme officielle est pourtant de 7 000 ppm, contre 10 ppm de limite européenne avant l’introduction de la norme Euro 1 en 1992, la même concentration était de 3000ppm en Europe. Le plafond autorisé au Mali, par la règlementation nationale était de 7000 ppm en août 2014 au moment de la prise d’échantillon par Public Eye. Ce niveau n’a d’ailleurs pas changé. Ce qui veut dire que les produits vendus par des négociants sont bien conformes à la réglementation malienne.