L’affaire se déroule, le 29 août 2016, dans une concession commune située à Kalanban-Coura, Bamako. Dans cette concession cohabitent la famille du vieux Kalifa Sidibé et du nommé Djibril Diallo.
Tentative de viol
Mohamed Sidibé, fils du vieux Kalifa et étudiant en 2ème année à l’Institut Universitaire de Gestion (IUG), pénètre dans la chambre du voisin, Djibril Diallo. Dans la chambre se repose l’épouse de Djibril Diallo. Mohamed Sidibé, sans autre forme de protocole, se jette sur la bonne dame et tente de la violer. Elle crie à l’aide et se débat comme un beau diable. Alertés, les voisins accourent dans la chambre. Ils y trouvent Mohamed Sidibé, tout nu, dans la posture du violeur. Il est très vite maîtrisé et mis en lieu sûr. Djibril Diallo, qui était au travail, est informé par sa mère. Avant de se rentrer à la maison, il passe par la gendarmerie du camp 1 de Bamako pour porter plainte. Face à la gravité des faits, la gendarmerie fait accompagner Djibril Diallo par 2 agents en uniforme. Ceux-ci procèdent à l’interpellation du nommé Mohamed Sidibé et le conduisent à la gendarmerie. Le dossier est transmis au gendarme Siramanka Traoré pour audition des parties impliquées. C’est alors que l’enquêteur reçoit l’ordre d’un haut gradé de la gendarmerie d’arrêter les enquêtes et de libérer l’apprenti violeur. Le gendarme Siramanka Traoré ignore l’ordre et continue son boulot.
A la tombée de la nuit, profitant du fait qu’il n’était pas gardé en cellule, Mohamed Sidibé saccage les armoires et les coffres de la gendarmerie. Il voulait, semble-t-il, mettre la main sur le procès-verbal d’audition et le déchirer. Rien n’y fait: le document est présenté au procureur de la République de la commune 5 de Bamako qui place Mohamed Sidibé sous mandat de dépôt le 31 aout 2016. La mise en détention de Mohamed Sidibé met son père, Kalifa, dans tous ses états.
Tentative d’agression physique
Le 4 septembre 2016, Il paye les services de deux jeunes hommes pour donner une leçon à Djibril Diallo. Les voisins s’interposent entre les mercenaires et Djibril Diallo. Voyant que ses sbires ont été empêchés de faire leur travail, le vieux Kalifa Sidibé, âgé de plus de 70 ans, s’en prend personnellement à Djibril qu’il couvre d’injures. Ce dernier porte plainte encore une fois devant la gendarmerie du camp 1 contre le vieux Sidibé. Au moment de son interrogatoire, le même haut gradé de la gendarmerie appelle et ordonne l’arrêt des poursuites contre le vieux Sidibé. En présence du plaignant, le gendarme enquêteur arrête, cette fois, la procédure et laisse Kalifa Sidibé tranquillement rentrer chez lui. Diallo va alors se plaindre au tribunal de la commune 5 de Bamako. Le procureur saisit le commissariat du 11ème arrondissement de police pour diligenter une enquête les faits reprochés au vieux Kalifa Sidibé. C’est sans compter sur le haut gradé de la gendarmerie qui, une nouvelle fois, téléphone au commissariat et demande à parler à l’inspecteur en charge du dossier. Au téléphone, et toujours en présence du plaignant, il est demandé au policier de classer l’affaire. L’inspecteur en charge du dossier répond poliment qu’ayant reçu les instructions du tribunal pour dresser un procès-verbal d’enquête, il lui est impossible de classer l’affaire. L’inspecteur de police poursuit donc sa procédure jusqu’au bout.
La revanche de l’officier
Curieusement, le 15 septembre 2016, un coup de tonnerre frappe la gendarmerie du camp 1: tous les gendarmes ayant travaillé sur le dossier de Mohamed Sidibé sont relevés et affectés ailleurs. Le principal gendarme enquêteur, Siramankan Traoré, est muté jusqu’à Tenenkou, en zone d’insécurité. Coïncidence ou règlement de comptes ? Dire que le Mali ne cesse d’exprimer sa volonté de combattre les agressions sexuelles à l’égard des femmes dont, selon l’ONU-FEMMES, 3227 cas ont été recensés dans le pays de décembre 2013 à janvier 2016! Mohamed Sidibé, pour l’heure, garde prison en attendant son procès. Affaire à suivre.