Les chèvres sont agiles, très agiles et ne se laissent point prendre comme des moutons. Cela, D.T., boucher de son état à Sabalibougou l’a bien appris avant de devenir « chasseur de chèvres ». En effet, ce boucher bien particulier, ne va point, comme ses paires, au Garbal pour acheter des animaux a battre. Il a trouvé une solution des plus faciles et des plus rentables.
Ainsi, comme tous les autres bouchers, D.T. emmène tous les matins un animal à l’abattoir, subit les contrôles, fait abattre son animal et ensuite se rend à son stand au marché. Cependant, contrairement aux autres, D T n’achète point l’animal dont il vent la viande. Muni d’une corde, il sort tous les soirs vers 18 heures se rend dans les pâturages, regarde à gauche, à droite, piège ses proies (des chèvres) et les ramène à la maison.
Ce 1er Septembre, il fera sa dernière chasse. Il était en effet, 18h, quand, comme à l’accoutumée. D.T. s’arma de sa corde et se dirigea vers les banlieues de Sabalibougou. Il ignorait que ses victimes (des éleveurs) l’avaient repéré et l’attendaient de pied ferme. A peine était-il sur les lieux qu’il vit plusieurs chèvres. Le travail devrait être facile. D’un jeu de corde, il attrapa deux bêtes. Une belle prise ! Notre chasseur se saisit de ses proies et s’apprêtait par un chemin détourné à regagner son domicile. C’est alors qu’il a été coincé par les éleveurs qui le guettaient. Copieusement battu, il a été attaché à côté de « ses » chèvres. Décision a été prise de conduire chasseur et ‘’gibier’’ au commissariat mais, notre Tartarin a décidé d’accepter un règlement à l’amiable
C’est ainsi qu’il a remboursé le même jour la somme de 400.000 FCFA à ses victimes présentes sur les lieux.
Mais depuis combien de temps D.T. exerçait-il ce métier de boucher chasseur ? Nul ne le sait encore.