Dans un entretien qu’il a bien voulue nous accorder, le président du parti, CDS-Mogotiguiya, Mamadou Blaise Sangaré, affirme que, contrairement à ce que d’aucuns pensent, le processus de paix n’est pas bloqué et, malgré tout, la ville de Kidal reste dans le giron de la République du Mali.
Selon lui, la stratégie adoptée par le chef de l’Etat consiste à déjouer certains pièges tendus par d’autres Etats plus forts.
«Il n’y a pas de blocage dans la mise en œuvre de l’accord de paix mais il y a des difficultés de circonstance. Un accord d’une telle profondeur et d’une telle importance ne peut pas être mis en œuvre dans un bref laps de temps. C’est un accord qui d’abord a été négocié sur un long terme, donc son application aussi va prendre du temps. Parce que tous les jours le terrain présente des faits qui ne sont pas prévus par la théorie » a-t-il déclaré, avant de poursuivre en soutenant que le Comité de suivi de l’accord de paix continue de travailler, que le président de la République, a annoncé, dans la même dynamique, la tenue prochaine de la conférence d’entente nationale. Toute chose qui, dit-il, procède de l’application des termes prévus par l’application de l’accord de paix.
« Le blocage veut dire que, systématiquement, rien n’est en train d’être fait et que le texte est gelé. Dans l’esprit, l’accord n’est pas gelé et dans les faits, il est en train de se réaliser au détail près » dit-il.
Pour lui, le monde est devenu un petit village et chaque Etat cherche d’abord à préserver ses propres intérêts.
« Il y a une interconnexion, pas de philosophie, mais des intérêts. Un pays ne vit pas en vase clos. Donc, il y a certains partenaires qui ont une autre philosophie de gestion de la crise du Mali et qui peuvent, insidieusement, faire leur proposition » a-t-il dit, avant d’inviter l’opinion nationale à apprécier le doigté avec lequel le Mali est entrain de gagner du terrain. « Il y a trois ans, personne ne pariait sur la souveraineté territoriale du Mali » avance-t-il.Même parmi les pays qui sont venus aider le Mali dans la résolution de sa crise, certains ont des problèmes semblables à celui de notre pays.
Kidal reste malien !
« Même les donneurs de leçon ont leur Kidal, mais en raison de la courtoisie diplomatique je tais le nom de ces pays. Quoique les uns et les autres puissent dire ou penser, Kidal demeure malien, parce qu’il est encore ancré géographiquement dans le territoire malien et les populations de Kidal se réclament être des populations maliennes » a-t-il déclaré.
Pour lui, aucun pays de la communauté internationale n’aime les autres pays plus que lui-même et chaque pays soutient les autres dans l’optique de conforter sa politique économique et son bien-être économique.
« Et, aujourd’hui, ils ne viennent pas avec des armes conventionnelles, mais ils viennent avec d’autres outils, dont l’outil de la pression économique, l’outil de la pression diplomatique. Donc c’est à nous de savoir où aller. Et c’est ce que le président IBK a tenté de comprendre » dit-il.
Comprendre et se convaincre des actions du président IBK
Il se disait quelque part, poursuit-il, que le conflit armé allait déboucher sur les attentes immédiates de ces étrangers-là. Mais la négociation qui consiste à prendre à témoin le monde entier, allait les pousser à aller dans le sens de la réflexion, de l’unité et de la réconciliation, conformément au droit international. Aujourd’hui ils n’ont pas d’autre choix que de reconnaitre que le Mali à droit à recouvrer son intégrité territoriale. Et je cite le ministre des Affaires étrangères de la France qui a déclaré ceci « le Mali a pu conserver sa souveraineté territoriale ». Le français à tout son sens.
D’ici 2018, les Maliens sauront que la stratégie du président de la République est payante. « Et je le dis toujours un mandat c’est du début à la fin. Aujourd’hui, personne ne pouvait imaginer qu’un Etat africain pouvait avoir l’intelligence et la tactique pour contourner les puissances maléfiques qui venaient justement pour nous tendre un piège dans lequel on n’est pas tombé ».
S’agissant de l’opposition politique, selon le président du parti CDS-Mogotiguiya, Mamadou Blaise Sangaré, elle est bien dans son rôle de critiquer. Mais, au-delà des critiques, pour lui, les leaders de l’opposition doivent faire des propositions concrètes. « Ce sont les politiciens qui critiquent parce qu’ils veulent avoir un mandat. Il faut bien faire la distinction entre un politicien et un homme politique. Un politicien cours après un poste et un mandat, un homme politique travaille pour les prochaines générations. C’est dans la durée qu’on apprécie ses positions » a-t-il expliqué.
Avant de conclure « un Etat c’est une continuité. Prenez tous ceux qui animent l’opposition aujourd’hui, je m’étonne que les décisions dont les conséquences en termes de tsunami rejaillissent aujourd’hui n’impliquent pas tous ces gens-là ».