En prélude aux préparatifs du 27ième Sommet Afrique-France que Bamako doit accueillir en Janvier 2017, les hautes autorités maliennes, à travers le Comité d’Organisation, se souciant du pari de l’organisation qui devient une réussite, n’ont ménagé aucun effort pour le gain de cet investissement d’une cruciale importance.
Ce sommet réunira autour du Président malien Ibrahim Boubacar Kéïta, outre le Président français François Hollande et la délégation française, une quarantaine de Chefs d’Etats et de gouvernements africains qui seront aussi du rendez-vous continental du Mali. Aussi devra-t-il enregistrer la présence de 2500 à 3000 participants des différentes délégations.
Pour le succès de l’évènement, aucun aspect n’a été mis à part. Aucun domaine n’a été négligé, même dans leur minime détail. L’Etat du Mali, qui était au départ envié est aussi quelquefois, discrédité parfois par certains hauts responsables de quelques pays frères alléguant des raisons sécuritaires comme si ce pays seul vit la spirale infernale du terrorisme et du banditisme. Ce sera la fin aux rumeurs.
Le Président français avait été en ce moment courtisé afin d’une éventuelle disqualification du Mali dans l’organisation du convoité Sommet. Ce qui avait même e mis en doute la fraternité entre les pays africains du fait que cela démontre une certaine traitrise de certains pays frères jusqu’à oublier les fondements de l’ex-OUA chers aux pères des indépendances africaines qui restaient tout le temps soudés malgré les épreuves de l’heure.
Au-delà de l’aspect fraternel et africaniste du sommet, le Mali à travers une diplomatie sans faille, compétente et responsable, a su relever le défi logistique et infrastructurel de la rencontre. Beaucoup d’acquis annoncent déjà l’organisation par une coopération effective à tous les niveaux de la chaine nationale.
18,2 milliards de F CFA pour une commodité aéroportuaire
Ainsi le comité d’organisation avec à sa tête l’infatigable Abdallah Coulibaly, s’est investi d’une mission de police et d’inspecteur, et n’a cessé de sillonner les chantiers d’ouvrage infrastructurel et mobilier entamés depuis le début la mission à lui confiée.
Confiés à l’entreprise de construction chinoise Sino hydro Corporation, les travaux d’extension et de modernisation de l’aéroport international Modibo Kéïta s’achèvent déjà à quatre mois du sommet. Lesquels travaux avaient été interrompus par les malheureux évènements de 2012.
Une commodité aéroportuaire qui n’aurait pu être une réalité sans un important investissement pour un coût total de 18,2 milliards de F CFA (près de 28 millions d’euros), financés par le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (49,3 %), le Fonds de l’OPEP (26,3 %), la Banque islamique de développement (10,8 %) et l’État malien (13,6 %).
Passant de 2 700 m à 3 180 m, la piste peut désormais recevoir de gros-porteurs de type A 380. La rénovation de l’ancienne aérogare et la construction du nouveau terminal de 15 000 m2, en cours de finition, vont quant à elles, permettre d’accueillir 1,5 million de passagers par an, contre 600 000 actuellement.
La diplomatie malienne plus que jamais efficace
Frappé par une crise sécuritaire sans précédent, le Mali avec le soutien de la communauté internationale revient dans le concert des nations assez outillé pour prévenir et gérer les éventuelles attaques de quelque ordre que ce soit. Mais cette situation d’insécurité qui n’est pas que malienne avait eu diverses interprétations tendant à saper la candidature du Mali à l’organisation du sommet.
Ce qui selon, le journal « Le Monde », avait suscité un découragement chez beaucoup de Présidents africains à vouloir se rendre au Mali. Aussi, faut-il comprendre que dans ce jeu d’intérêts, ces présidents avaient cru que Hollande à la fin de son dernier mandat n’allait pas pouvoir leur satisfaire dans leurs besoins.
Toutefois, la question sécuritaire qui a longtemps été un mobile de doute sur la tenue du SAF au Mali mais la réplique ne s’est pas faite attendre car l’Etat a mis les bouchées doubles pour consommer les déficits sécuritaires.
La sécurité est une réalité dans les hôtels ciblés
Les chefs d’État et de gouvernement seront logés dans les grands hôtels de la capitale, principalement à ACI 2000 et dans le quartier du Fleuve, près du Centre international de conférences de Bamako (CICB), où se tiendra la majeure partie du sommet comme le Laïco-Amitié (où la Minusma avait établi son QG depuis 2013), l’Onomo (ouvert en mai 2015) ou encore l’Hôtel Salam Azalaï, qui s’apprête à recevoir l’essentiel des délégations.
« Nous avons l’avantage de nous trouver juste à côté du Centre international de conférences. Cela facilitera la sécurité de nos clients », explique Mossadeck Bally, le PDG du groupe Azalaï, du Grand Hôtel et du Dunia. Ce dernier a engagé d’importants travaux de rénovation et d’extension au Salam Azalaï.
De grands ouvrages (assurés par la filiale malienne du groupe sénégalais de BTP Sertem) à la décoration dont le coût global du chantier est estimé à 15 millions d’euros qui envisagent une nouvelle aile latérale de six étages, à côté de l’ancien bâtiment (lui-même rehaussé d’un étage), vont permettre de faire passer la capacité d’accueil de l’établissement de 124 à 144 chambres et de 25 à 42 suites.
14 villas modulaires de hauts standings pour 3,8 milliards
Depuis l’attentat de 2015, Radisson Blu a réformé son système de sécurité, avec le bouclage de la rue principale, le recrutement d’une quinzaine d’agents de sécurité supplémentaires et l’installation de nouveaux scanners de sécurité.
« Nous avons su rassurer les organisateurs du sommet, et le Radisson Blu affiche complet durant l’événement », se réjouit Sessé Komé, le patron du groupe Koïra Hôtel Investment et propriétaire de l’établissement.
En début juin, le gouvernement a par ailleurs conclu une convention de maîtrise d’ouvrage avec l’Agence de cessions immobilières (ACI) pour la construction de 14 villas modulaires de haut standing dans la zone de l’ex-base aérienne B (ouest de Bamako) qui seront livrées avant la fin de l’année, pour un coût total de 3,8 milliards de F CFA avec un système de vidéosurveillance inclu.
Bamako, ville propre et coquette
Soucieuses d’améliorer l’image de Bamako, les autorités maliennes mettent l’accent sur la propreté de la capitale.
Depuis début 2015, la gestion de l’assainissement du district a été confiée à la société marocaine Ozone, dont les escouades aux uniformes jaune et orange assurent la collecte des ordures ménagères, le curage des égouts et le nettoyage des rues : dessablage, désherbage, décapage, lavage, etc.
Ce qui est encore insuffisant pour libérer l’agglomération des tonnes d’immondices jetées dans ses ruelles et dans le fleuve par les Bamakois. Au cours des mois précédant le sommet, plusieurs concours de propreté seront donc organisés dans et entre les quartiers, et tous les habitants, petits et grands, écoliers et piroguiers, vont être invités à toiletter les berges du Niger. En espérant que les bonnes habitudes perdureront.
L’organisation du SAF devient une réalité avec à l’appui la satisfaction des deux parties organisatrices (Mali- France). Une chose qui a valu la décoration du Président de la commission d’organisation Abdallah Coulibaly par l’Ex-ambassadeur français au Mali en fin de mission qui n’a caché sa satisfaction de la gestion et de l’organisation du sommet par la commission sous l’ingénieuse conduite de M.Coulibaly.