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Pour avoir détruit des mausolées à Tombouctou: Al Faqi condamné à 9 ans de prison ferme
Publié le mercredi 28 septembre 2016  |  Le Républicain
Ahmad
© AFP par ROBIN VAN LONKHUIJSEN
Ahmad Al Faqi Al Mahdi
Ahmad Al Faqi Al Mahdi, transféré dans la nuit de vendredi à samedi au centre de détention de la CPI à La Haye
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Hier, mardi 27 septembre 2016, la Cour Pénale Internationale (CPI) a condamné le djihadiste malien, Ahmad Al-Faqi Al-Mahdi à 9 ans de prison ferme pour son rôle dans la destruction de monuments historiques et religieux à Tombouctou. Lors de son réquisitoire, la Procureure Fatou Bensouda avait requis le mardi 24 août 2016, une peine d’emprisonnement de 9 à 11 ans pour le djihadiste malien qui a plaidé coupable à l’ouverture du procès le 22 août dernier.

La cour a, ainsi, accordé cinq circonstances atténuantes en faveur de l’accusé pour avoir exprimé ses remords. La Chambre de la CPI qui a rendu le verdict était composée du juge Raul C. Pangalangan, juge président, du juge Antoine Kesia-MbeMindua et du juge Bertram Schmitt. Tout juste, après la condamnation de Al Faqi, les organisations des défenses des droits de l’homme (Avocat sans frontière Canada, Human rights watch...) et le gouvernement malien se sont réjouit du verdict.

La Chambre de première instance VIII de la Cour Pénale Internationale (CPI) a rendu son jugement dans l’affaire « Le Procureur contre Ahmad Al Faqi Al Mahdi » hier dans la matinée. Statuant à l’unanimité, la Chambre a conclu, au delà de tout doute raisonnable, qu’Ahmad Al Mahdi était coupable, en tant que coauteur, du crime de guerre consistant à avoir dirigé intentionnellement des attaques contre des bâtiments à caractère religieux et historique à Tombouctou en juin et juillet 2012.

Elle a condamné Ahmad Al Mahdi à neuf ans d’emprisonnement. Le temps que celui ci a passé en détention depuis son arrestation en exécution du mandat d’arrêt délivré par la CPI le 18 septembre 2015 sera déduit de sa peine. Selon la cour pénale internationale, dix des monuments les plus importants et les plus connus de Tombouctou ont été attaqués et détruits par Ahmad Al Mahdi et d’autres personnes. Tous ces biens étaient consacrés à la religion, étaient des monuments historiques et ne constituaient pas des objectifs militaires. « Les mausolées des saints et les mosquées de cette ville faisaient partie intégrante de la vie religieuse de la population et constituaient un patrimoine commun de la communauté », précise la CPI.

La procureur Fatou Bensouda avait requis une peine d’emprisonnement de 9 à 11 ans contre Al Faqi mais les juges ont accordé cinq circonstances atténuantes en faveur de l’accusé pour avoir exprimé ses remords et son aveu de culpabilité. Tout juste, après la condamnation de Al Faqi, les organisations des défenses des droits de l’homme (Human rights watch, Avocat sans frontière Canada,…) et le gouvernement malien se sont réjouit du verdict. Selon le gouvernement malien « la condamnation d’Ahmad Al Faqi Al Mahdi à une peine de neuf ans d’emprisonnement est un motif d’espoir pour toutes les victimes de l’idéologie barbare qui a motivé l’action des narcoterroristes au Nord du Mali ».

En condamnant le Malien Ahmad al-Faqi al-Mahdi, indique Huwan Right Watch, la CPI envoie un signal clair concernant la destruction de trésors de l'humanité. Avocats sans frontières Canada (ASFC), aussi, se félicite de la condamnation d’Ahmed Al Mahdi. « Cette décision constitue une avancée majeure dans la lutte contre l’impunité des auteurs de crimes graves commis au Mali et pour la protection du patrimoine culturel » souligne Maître Pascal Paradis, directeur général d’ASFC.

Né vers 1975, Ahmad Al Mahdi était membre d’Ansar Dine, un mouvement associé à AQMI, et collaborait étroitement avec les chefs de ces deux groupes armés dans le contexte des structures administratives et institutions mises en place par eux. Jusqu’en septembre 2012, il était à la tête de la Hesbah (instance créée en avril 2012 pour promouvoir la vertu et prévenir le vice). Il était également associé aux travaux du tribunal islamique de Tombouctou et participait à l’exécution de ses décisions.
Aguibou Sogodogo
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