Les responsables des partis de l’opposition républicaine du Mali, étaient face à la presse, à la Maison de la presse. Cette conférence, avait pour objectif de dénoncer la future loi électorale du Mali en gestation. Les leaders d’opposition, ont aussi profité de cette occasion, pour tirer le bilan des trois ans du président Ibrahim Boubacar Kéita. La dite conférence était animée, par le chef de file de l’Opposition, l’Honorable Soumaïla Cissé, président de l’URD. A ses côtés Modibo Sidibé, Président des FARE An Ka Wuli, Mamadou Oumar Sidibé, PRVM FASO KO, Sadou Diallo, président auto proclamé du PDES et Me Amidou Diabaté du PARENA.
Dans son exposé liminaire, le président des FARE AN KA WULI, l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, a laissé entendre que l’opposition approuve les dispositions relatives à la prise en charge de la loi sur le genre, pour le rôle prédominant des femmes dans l’avènement de notre démocratie, et du fait qu’elles représentent plus de 50% de notre population. Cependant, pour elles, des mesures doivent être prises pour une plus grande vulgarisation de la loi 2015/052.
Les partis politiques de l’opposition ne voient pas la nécessité de l’introduction du vote par anticipation des forces armées et de sécurité. Toutefois, si ce vote par anticipation doit avoir lieu, des conditions doivent être remplies, tels que la publication de la liste du nombre d’agents des Forces Armées et de Sécurité votant par anticipation ; le dépouillement se faisant en même temps que le reste du scrutin ; ainsi que le vote se faisant dans les mêmes conditions que celui des autres citoyens.
Selon le regroupement des partis de l’opposition, le Gouvernement vient de convoquer le collège électoral pour le 20 novembre 2016, en vue des élections communales. Les conditions qui ont prévalu aux précédents reports sont toujours d’actualité, voire accentuées.
Par ailleurs, l’Union Africaine dans ses dispositions interdit des modifications des règles du jeu six mois avant les élections. Plus précisément, le protocole additionnel de la CEDEAO sur la gouvernance, la démocratie et les élections, interdit toutes modifications substantielles de la loi électorale six mois avant les élections.
Cependant, le Gouvernement, au mépris de ces dispositions et du bon sens politique, s’entête à réviser la loi électorale deux mois avant la date de la tenue desdites élections.
De la Gouvernance des trois ans
S’agissant du bilan des trois ans du Président IBK, Modibo Sidibé dira que les trois ans se ressemblent en déconfiture, si ce n’est en concurrence dans le pire. Trois ans où des scandales succèdent à des scandales, trois ans de mauvaises décisions, trois ans de mauvaises nominations, trois ans de tâtonnement, trois ans de manque de vision et de fuite en avant.
Il a ajouté que le Mali d’aujourd’hui donne cette impression que le président de la République et le Gouvernement sont totalement débordés, dépassés par les événements.
« La multiplication des attaques terroristes contre les forces maliennes et internationales, la sanglante guerre civile intercommunautaire de Kidal, le soulèvement de la jeunesse de Gao, la situation explosive dans la région de Mopti, le sourd mécontentement et la grogne sociale qui ont conduit à l'explosion de violences le 17 août, suite à l'interpellation de l'animateur de radio Ras Bath ; la paupérisation croissante de la majorité de la population sur fond de détournements de deniers publics et de surfacturations ; le recours à la répression pour contenir les manifestations et le mécontentement (Gao, le 12 juillet, Bamako, le 17 août, la coupure des réseaux sociaux), une diplomatie malienne carrément inexistante, sont les éléments constitutifs du sombre tableau que présente le Mali à la veille du 3ème anniversaire de l'installation d'IBK au pouvoir », a cité le président des FARE.
Des concertations nationales pour le Mali
Pour les leaders de l’opposition, il n’y aura pas de paix et réconciliation sans des concertations nationales. A cet effet, Modibo Sidibé dira que cette réconciliation aboutissant sur une paix réelle et durable ne serait possible sans l’organisation des concertations nationales. Selon lui, pour conjurer le chaos et l'anarchie, il est indispensable et urgent de réunir les forces vives du pays en concertations nationales. « Tirant toutes les leçons des crises que traverse le Mali depuis 2012, les concertations nationales viseront à trouver une solution démocratique et définitive à la crise au Nord du Mali.
Elles vont assurer la sécurité et la paix sur l’ensemble du territoire national et dessiner les contours des institutions qui permettront au pays de prendre un nouveau départ. Un mécanisme électoral consensuel, fiable, transparent et crédible permettant la libre expression de la volonté du peuple sera mis en chantier. Ces concertations nationales, selon lui, seront l’occasion, des réflexions sur de nouvelles orientations constitutionnelles qui pourront être proposées.
Ce qui pourrait nous amener après à une révision constitutionnelle plus aboutie et plus légitime. Elles seront une véritable rencontre d’un pays, le Mali et son peuple. Les Maliens de toutes les sensibilités se retrouveront autour de leur bien commun, notre cher Mali, pour une refondation institutionnelle, économique, socioculturelle et politique».
N’Golo Coulibaly