Le bureau des droits de l’Homme de la MINUSMA a organisé du 17 au 26 septembre, une séance de formation à l’intention de 50 femmes et jeunes filles victimes de violations diverses des droits de l’Homme dans le Cercle de Goundam. Pour marquer la fin de la formation, une forte délégation de la MINUSMA conduite par Guillaume N’Gefa, chef de la division des droits de l’Homme à la MINUSMA, a fait le déplacement.
A la cérémonie, le maire de la ville de Goundam, Mme Seck Oumou Sall est revenue sur les conséquences de la crise de 2012 à nos jours. « Les populations de Goundam ont subi de graves violations des droits de l’Homme particulièrement, les femmes avec les flagellations, les mariages précoces et forcés, les viols, les recrutements d’enfants soldats », a-t-elle rappelé, ajoutant que l’occupation des régions du Nord fut marquée aussi par les vols et les pillages des biens publics et privés.
Tout cela a eu pour conséquences, la forte dégradation du tissu social, la destruction de l’économie locale avec son corollaire d’exode des bras valides vers d’autres parties du pays ou dans des pays voisins. « Ce phénomène connait aujourd’hui un début de solution grâce aux efforts des FAMAS et de la MINUSMA. Avec cette stabilité, nous avons accueilli et assisté plus de 7 000 déplacés qui ont fui leurs terroirs suite aux atrocités qu’ils ont subies », dit l’édile.
S’adressant au responsable onusien Mme Seck Oumou Sall dira que « les femmes ici présentes, retrouvent leur sourire, leur dignité et l’espoir d’intégrer une vie meilleure grâce à votre détermination ».
Pour Guillaume N’Gefa, l’organisation d’un tel projet de réinsertion économique s’inscrit dans la droite ligne des objectifs prioritaires de la division des droits de l’Homme et la protection en ce qui concerne les droits sociaux et économiques que nous considérons comme indivisibles par rapport aux droits civils et politiques.
Le responsable de le MINUSMA s’est dit convaincu que ce projet permettra aux bénéficiaires de générer des compétences et des ressources à travers la teinture. Ce qui donnera des moyens à l’avenir à celles qui ont été affectées par la crise et rendra dans une certaine mesure la dignité à celles qui l’ont perdue.
Selon lui, le projet s’inscrit dans les objectifs prioritaires du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme par rapport aux victimes. Le Haut commissariat dans le cadre de son mandat pour faire avancer la promotion et la protection des droits de l’Homme doit nécessairement soutenir les victimes des violations des droits de l’homme.
Dans le passé, ce soutien était porté vers les victimes de la torture. « Ce genre de projet de réinsertion économique est une partie du processus de guérison pour ceux qui ont subi de graves violations des droits de l’Homme dans le passé mais ne remplacera pas la procédure de poursuite contre les auteurs de ces crimes », a ajouté Guillaume N’Gefa. La présidente de l’association des femmes victimes, Mme Mariam Alassane Touré a estimé que la présence de personnalités venues de Bamako, Tombouctou et d’ailleurs témoigne de toute l’attention et de la compassion que les autorités maliennes, de la division des droits de l’Homme de la MINUSMA éprouvent à leur égard. Elle a assuré que les femmes et les jeunes filles qui ont reçu la formation et les matériels feront tout pour ne pas décevoir.
Le préfet du Cercle de Goundam Karimou Coulibaly, a remercié la division des droits de l’Homme de la MINUSMA, et au-delà, toute la Mission et tous les amis du Mali pour les efforts qu’ils déploient au quotidien pour aider notre pays à retrouver la paix et la tranquillité. La cérémonie s’est achevée par une remise d’attestations et d’équipements de teinture aux femmes bénéficiaires et une visite de stands d’exposition.
M. SAYA
Amap-Tombouctou
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