WASHINGTON - Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a félicité jeudi la France pour son action militaire "réussie" au Mali, tout en exhortant le gouvernement de Bamako à organiser des élections et à discuter avec une partie de la rébellion dans le nord du pays.
"Je voudrais parler aujourd’hui des prochaines étapes au Mali à la lumière de l’intervention française couronnée de succès là-bas. Nous pressons le gouvernement de poursuivre le processus de transition politique jusqu’à des élections et d’accélérer les négociations avec des groupes non extrémistes dans le Nord", a déclaré M. Kerry, aux côtés du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, avec lequel il devait s’entretenir à Washington.
Ce dernier a dit "apprécier le soutien solide du gouvernement des Etats-Unis à cette opération (militaire française et malienne) et son engagement continu pour la paix et la stabilité au Mali".
"Les Nations unies travaillent étroitement avec l’Union africaine et la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) pour trouver une solution pacifique qui rétablisse l’ordre constitutionnel, réponde aux doléances légitimes, mette en avant la réconciliation et assure l’intégrité territoriale du pays", a déclaré M. Ban.
Washington insiste depuis des mois sur un nécessaire processus politique devant conduire à des élections cette année au Mali, en parallèle à son soutien à l’opération militaire menée par la France et l’armée malienne.
Pour aider la France, qui intervient depuis le 11 janvier au Mali contre des groupes islamistes armés, le président américain Barack Obama avait donné l’ordre lundi d’allouer 50 millions de dollars à une aide militaire d’urgence, une enveloppe également destinée au Tchad.
Les Etats-Unis ont engagé depuis le 21 janvier des moyens de transport aérien pour aider la France au Mali. Selon un responsable du Pentagone, à la date de lundi, les avions-cargo C-17 américains avaient effectué 41 vols au profit de la France et du Tchad. Vingt missions de ravitaillement en vol ont également eu lieu depuis le 27 janvier.
Washington fournit également depuis le début de l’opération, le 11 janvier, un soutien en matière de renseignement.
Sur le terrain dans le nord du Mali, la menace jihadiste restait bien présente jeudi dans la région de Gao, au lendemain de la découverte d’un gros engin explosif, tandis que dans la capitale Bamako, le capitaine putschiste Amadou Haya Sanogo revenait sur le devant de la scène.