Les rangs du Rassemblement pour le Mali (RPM) se fissurent. Quatre députés, dont le Pr. Kalilou Ouattara, viennent de virer au parti ADP/Maliba. Ils évoquent un problème de gouvernance.
Déçus de la gouvernance interne au sein du parti et dans le pays, les députes Kalilou Ouattara de la Commune III, Soïba Coulibaly de Kati, Mamadou Doumbia de la Commune II et Bakary Diarra de Sikasso ont fait défection du Rassemblement pour le Mali.
La lettre de démission a été signée le 26 septembre 2016 et mise à la disposition du comite exécutif de du RPM hier. Raison avancée par les démissionnaires : “trois ans après l’élection du président IBK à la magistrature suprême, le constat est amer”.
Pis, expliquent les désormais anciens députés du RPM, la crise du Nord du Mali est enlisée, sans espoir de résolution par les gouvernements successifs. “Les Maliens s’entredéchirent en recourant aux armes et à la violence pour régler leurs différends intercommunautaires et pour exprimer leur ressentiment face à l’impuissance de l’Etat à rétablir son autorité”.
Selon eux, “les scandales de mauvaise gestion restés sans suite ont fini par désespérer les maliens quant à la possibilité de voir un jour la justice rétablir le droit”.
Mais le plus alarmant, feront remarquer les députés frondeurs, c’est l’absence du gouvernement sur la question essentielle du chômage des jeunes et la création de richesse. “Les Maliens souffrent et nous le disent constamment. Ils ne sentent pas l’effet attendu par les nombreuses annonces de milliards faites par l’exécutif”, peut-on lire dans la lettre de démission des quatre députés.
Querelles intestines
En même temps, Pr Kalilou Ouattara et ses trois collègues disent avoir prêché dans le désert : “Nous avons tenté d’alerter nos camarades. Nous avons manifesté notre solidarité franche à l’endroit de la majorité présidentielle mais nous avons constaté que, contrairement aux idéaux fondateurs du RRP, le débat était devenu interdit dans nos rangs. Il faut aveuglement soutenir sans jamais oser proposer une autre manière de faire. Plus encore, des querelles intestines ont progressivement miné l’action du parti”.
Pour les quatre députés, qui ont choisi le chemin de liberté, de conclure cinglants : “Malgré sa majorité parlementaire confortable, le RPM a échoué à s’imposer sur l’échiquier politique national de sorte à corriger les tares de la gouvernance actuelle”.
Sitôt leur démission signifiée, les quatre députés ont regagné les rangs de l’Alliance pour la démocratie et la paix (ADP/Maliba).