Que se passe-t-il au sein de la majorité présidentielle et plus précisément au sein du parti au pouvoir ? En effet, cela fait un bon moment que certains partis de la majorité présidentielle dénoncent la gestion du pouvoir par le Rassemblement pour le Mali d’Ibrahim Boubacar Keïta. Ainsi, après le retrait de l’ADP-Maliba du camp de présidentiel, c’est un autre coup dur que les Tisserands viennent d’encaisser avec le départ du bouillant député de la commune III, le Pr Kalilou Ouattara, Mamadou Doumbia de la commune II, Soiba Coulibaly de Kati et Bakary Diarra de Sikasso.
La crise au RPM vient de connaitre des nouveaux départs. La démission de ces valeureux députés du navire constitue un coup dur pour le parti. Ils estiment que leur parti est devenu une ‘’machine à fabriquer la souffrance, la division et l’échec au quotidien’’. De cette démission, on peut déduire que le Rassemblement pour le Mali est en proie à un malaise profond.
Les démissionnaires ont ainsi décidé d’exprimer leurs frustrations et exigences en se dissociant des responsables du RPM qui perdent de plus en plus la confiance des militants. Selon nos sources, le Pr Kalilou Ouattara, Mamadou Doumbia, Soiba Coulibaly et Bakary Diarra dénoncent la gestion du parti, car pour eux, un parti qui se veut national, démocratique et prospère ne doit pas se limiter au seul commandement et bon vouloir d’un groupuscule d’individus. Dénonçant aussi l’absence de liberté d’expression dans le parti, les démissionnaires disent être ‘’rassasiés et constipés de la gestion de certains de leurs camarades membres du bureau politique; toute chose qui fait planer le doute dans l’esprit des militants à la base’’.
Départ profitable à l’ADP-Maliba
Cette nouvelle démission de militants du RPM profite au parti ADP-Maliba du jeune président Amadou Thiam. En effet, selon nos sources ces démissionnaires du parti du Tisserand lorgnent ce jeune parti pour des raisons évidentes. Est-il besoin de rappeler que le jeune frère du Pr Kalilou Ouattara, en l’occurrence Dr Souleymane Ouattara, député ADP élu dans la circonscription électorale de Kadiolo. Ce dernier, selon bien des observateurs de la scène politique, a dû convaincre son frère aîné à le rejoindre afin qu’ils mènent une lutte politique commune.
Crises persistantes
Les difficultés du Rassemblement pour le Mali se multiplient et il urge de s’en préoccuper. Parti majoritaire à l’Assemblée nationale, les élus de ce parti se comportent comme des ‘’demi-dieux’’ au sein de l’institution. En ce sens qu’ils rejettent le débat intellectuel et les interpellations afin de mieux accompagner le gouvernement. Toute chose qui fait de cette 5ème législature une simple caisse de résonnance pour le gouvernement. Et ce au moment où l’on croyait qu’avec les différentes mises en garde du président IBK à l’endroit des responsables de ce parti, l’on assisterait à l’essor d’une nouvelle génération, à priori plus jeune. Le RPM qui devrait pouvoir impulser une nouvelle dynamique de sorte à se rendre incontournable sur l’échiquier politique national n’arrive pas à le faire, et l’on assiste plutôt à une culbute du parti de façon à rendre l’atmosphère effervescente. En somme, le Rassemblement pour le Mali est face à un ébranlement qui risque fort de saper son image et son audience. Du doigté de ses responsables dépendra sa survie.
Paul N’GUESSAN